À Pasito Blanco, sur Gran Canaria, le 10juillet, comme prévu, nous accueillons à bord Odette, la maman de Katia et ses 74 balais, Catherine, copine de collège de Katia, et son fils Antonin, tout fier de sa réussite au BEPC et plus jeune équipier depuis notre départ de France.

 Pour amariner notre nouvel équipage nous faisons une petite virée vers le sud et déjeunons devant les dunes de sable proches de Maspalomas, immense complexe touristique. Nous remontons ensuite la côte ouest de Gran Canaria jusqu'à Puerto Mogan, en faisant halte à Arguineguin d'où, lors d'un coucher de soleil, nous apercevons le sommet du Teide, situé à plus de 100 km de là sur l'île de Tenerife ! Pas de défilé pour le 14 juillet, mais nous croisons au large notre première tortue de mer. La location d'une voiture nous permet de découvrir, par une route à flanc de falaises, la partie nord-est de l'île et ses cultures de bananiers, puis de la traverser du nord au sud en passant au pied du Pico de las Nieves qui culmine à 1949m. Et ça en vaut la peine : paysages à couper le souffle où on se croirait dans un western avant de se retrouver - quelques kilomètres plus loin - dans une vallée verdoyante, villages troglodytes comme Artenara où nous apprécions la cuisine locale, forêts d'immenses pins des Canaries, palmeraies au fond des ravins.

Nous sommes vraiment étonnés de la diversité des sept îles des Canaries. Chacune a ses propres caractéristiques et le passage d'une île à l'autre est toujours un dépaysement même si leurs reliefs ont tous un caractère volcanique.

Bains, partie de dominos, farniente, sudoku, initiation à la navigation ou binero, plage ou lèche-vitrine, rythment la vie à bord.

Arguineguin fête durant les trois dernières semaines de juillet la Virgen del Carmen. Comme paraît-il toutes les fêtes patronales canariennes, c'est l'occasion d'un curieux et joyeux mélange de fêtes folkloriques et de cérémonies religieuses.

Ainsi nous avons assisté à un défilé de chars - décorés par un quartier, une association - dans les rues qui se terminait devant l'église où les participants offraient des denrées alimentaires pour les pauvres au son de chants folkloriques interprétés par leur groupe puis s'installaient sur la place où ils pic-niquaient en utilisant le brasero installé au bout du char pour griller viandes et poissons, arrosaient les gosiers à coup de rhum et ont poursuivi la fête jusque tard dans la nuit en improvisant des joutes chantées accompagnées par des guitaristes chevronnés. Il y eût aussi cette curieuse transformation de bateaux de pêche en « boite » avec sono, barbecue et cales transformées en cave (!) pour une virée le long de la côte entre mecs seulement... Mais nous avions promis une surprise à notre équipage sarthois... Et le dimanche 21 juillet, nous avons participé à bord de Spip pavillonné pour l'occasion, à la traditionnelle procession en mer : une invraisemblable armada nous entourait. Plus d'une centaine d'embarcations de toutes sortes - du jet-ski au ferry - accompagnait la sortie en mer d'une statue de la Vierge accompagnée du clergé local pour le jet d'une couronne de fleurs à la mémoire des marins disparus : inoubliable !

Nettement plus coloré qu'à son arrivée, regrettant de n'avoir aperçu ni dauphins, ni baleines, notre équipage temporaire reprend l'avion pour la France le mercredi 24 juillet et nous, nous nous préparons à quitter l'Espagne pour les îles du Cap Vert.