En rade...
Nous quittons Sant Antoni le 8 avril pour aller mouiller notre ancre dans une belle anse dans l´est de Isla Coneja. Le mouillage est très beau mais il est interdit de débarquer sur l´île, réserve ornithologique. Nous espérions néanmoins apercevoir quelques oiseaux mais nous devrons nous contenter de quelques goélands d´Audoin, fréquents dans les parages avec leurs jolis becs rouges. Inquiets du comportement du pilote automatique nous procédons à quelques essais avant de nous diriger vers Fromentera. Nos tentatives pour le remettre en route correctement s´avérant vaines, c´est la mort dans l´âme que nous rebroussons chemin. Mais la prudence nous impose de retourner à Sant Antoni pour faire réparer cette aide indispensable à notre navigation en couple, surtout avant les longues traversées qui nous attendent.
Le lendemain, un premier magasin d´accastillage nous indique qu´il n´y a plus de concessionnaire Ray Marine sur Ibiza... Heureusement, chez le second, qui gère aussi une flottille de voiliers de location, il y a un technicien compétent qui examine notre équipement. Verdict : comme je le redoutais, il faut soit changer la carte processeur du pilote soit, nous propose-t-il, l´envoyer en Italie pour la faire réparer ; la seconde solution étant moitié moins chère que la première mais évidemment plus longue en temps. Après avoir pesé le pour nous optons pour cette dernière solution plus acceptable pour la caisse du bord ! Sachant qu´il nous faudra patienter une dizaine de jours, nous modifions notre programme et décidons de profiter de ce contre-temps pour aller flâner sur Formentera avant de revenir prendre livraison de notre pilote réparé.
Le 13 avril nous quittons donc Ibiza pour cette île, la plus petite et la plus au sud des Baléares. Une demie journée de navigation côtière dans une petite brume qui précède les vents d´est annoncés par la météo, marquée par la rencontre d´un petit espadon qui nous fait une démonstration de bonds hors de l´eau à quelques encablures de Spip, et nous mouillons dans l´est de Savina, le port de Formentera, avec vue imprenableIbiza au soleil couchant sur l´impressionnant piton d´Islote Vedra, à la pointe sud-ouest d´. Le lendemain, les vents se renforçant un peu nous allons mouiller par quatre mètres de fonds dans une grande cala repérée en arrivant : Puerto del Espalmador. Super protégé des vents, sauf de Sud à Sud-Ouest, cette grande anse est un véritable bijou au sud d´une petite île qui porte un phare à son extrémité nord et où se trouve quelques maisons inhabitées en cette période de l´année ; la mer y est d´une transparence qui nous rappelle les Antilles. Et comme un très beau temps s´installe avec le Levante (vents d´est) elle prend des couleurs qui couvrent toute la palette des bleus aux verts...
Un voilier canadien et un espagnol partagent avec nous cet endroit idyllique où nous retrouvons seul le lundi alors que l´été il doit falloir se battre pour trouver un coin de sable où poser son ancre. Nous y faisons une grande ballade en évitant les jolis lézards verts qui pullulent et en observant quelques tadornes et un couple d´échasses blanches sur le petit étang intérieur.
Dans le fond à gauche la citadelle d´Ibiza, vue depuis Espalmador |
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Mardi 16, nous rejoignons le port de la Savina, dont les prix sont encore abordables en cette basse saison (ils sont multipliés par cinq en juillet et août !!!... « Et il y a la queue ! » nous dira la charmante hôtesse dans un français impeccable) et où le trafic des ferries en provenance d´Ibiza est encore supportable. Nous louons des vélos pour visiter cette île qui fait 17kms dans sa plus grande largeur et 23 de long. Les routes sont assez fréquentées (on n´ose pas imaginer l´été!) mais heureusement il y a de nombreux chemins qui nous permettent de parcourir une bonne partie de l´île dont Sant Francesc, la capitale, qui n´est qu´un gros bourg, et la campagne où, entre de luxueuses villas, subsistent encore un peu d´agriculture maraîchère. Et il y a évidemment les plages de sable fin aux eaux limpides qui ont fait sa réputation et qui, d´ici un mois, commenceront à se couvrir de parasols... Au détour d´une rue on a même trouvé ce vestige datant sans doute des premiers hippies qui « colonisèrent » l´île dans les années 70 suite au film culte « More ».
Nous retournons à Puerto Espalmador profiter du soleil et du calme de cet îlot situé au cœur de la réserve marine d´Es Freus, connue pour receler une très ancienne colonie de posidonie. Cette plante à fleur aquatique essentielle dans l´écosystème méditerranéen et qui limite l´érosion du littoral est menacée d´une part par la pollution et d´autre part par des algues tropicales accidentellement introduites en Méditerrannée. Nous veillons d´ailleurs à ne pas mouiller dans ces herbiers. Ses feuilles, une fois dégradées par les vagues, les courants et les micro organismes viennent s´échouer sur les plages et forment des « banquettes » qui, de loin, ressemblent à des rochers. Un temps magnifique m´incitera même à faire une première trempette !
Nous profitons d´un petit vent de secteur est pour quitter Formentera et retourner sur Ibiza. Nous trouvons un corps-mort dans la splendide Cala Vedella. Une petite plage de sable fin, quelques barques de pêcheurs mouillés devant leurs abris plus ou moins aménagés, une eau translucide, des constructions assez discrètes : nous nous y installons pour quelques jours. Nous y faisons quelques belles ballades dans la campagne et les forêts environnantes. Un coup de stop et une brave dame, allemande installée depuis 19 ans sur l´île, nous emmènera et nous ramènera de Sant Josep petit village situé à une quinzaine de kilomètres mais qui n´a d´intérêt que son église construite sur le modèle traditionnel ibizan.
Avant la fin de la semaine, nous rejoignons la marina de Sant Antoni de Portmany où nous apprenons que notre pilote a pu être réparé mais... qu´il ne sera de retour qu´au début de la semaine suivante. Voilà qui n´arrange pas notre « planning » : il va nous falloir écourter notre séjour au Maroc. Et comme le temps vire à la pluie et se refroidit nettement, genre Bretagne au mois de novembre si ça vous dit quelque chose, nous en profitons pour bricoler un peu sur Spip. Heureusement notre stock de livres, films, musique, mots fléchés et sudoku nous permet de patienter en attendant des jours meilleurs...
Nous espérons pouvoir quitter les Baléares vers le 1er mai et, si les vents sont favorables, filerons vers le sud de l´Espagne. Il nous faut être aux Canaries avant Florent et Amélie qui nous y rejoignent début juin !
Le jeu ! Le jeu !
Et bien il y a parmi vous plus de botanistes que nous l´imaginions : oui c´est bien un néflier du Japon qui donne ces petits fruits un peu acidulés et très rafraîchissants. Bravo à Huguette qui, la première, a donné la bonne réponse.
Sur certaines plages, on trouve quantité de ces drôles de boulettes. De quoi s´agit-il ?
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