Dans mon pays d'Espagne... (air connu!)
A notre arrivée en Galice à Ribadeo, nous avons profité des commodités de la marina : une douche bien chaude, quel plaisir après trois jours de mer ! Nous sommes très satisfaits de notre première « grande » traversée. Nous avons eu à peu près le vent escompté - seulement quelques heures de moteur le premier jour et à l'arrivée - avec une mer pas trop dure alors que nous étions au vent arrière, C'est une allure souvent inconfortable où le bateau roule d'un bord sur l'autre, surtout quand la houle le prend de travers. Mais comme elle n'a jamais dépassé 2,50m, les voiles en ciseau ont permis de bien le stabiliser, au point que c'est le pilote qui a barré pratiquement tout le temps. L'éolienne et les panneaux solaires ont parfaitement fourni toute l'énergie nécessaire aux divers instruments. Des quarts de trois heures chacun nous ont paru un bon rythme, permettant une bonne dose de sommeil entre chaque pour une bonne récupération. Nous étions d'ailleurs en bonne forme à l'arrivée.
Le lendemain soir nous avons remonté un peu la ria pour mouiller sur ancre devant Castropol qui se trouve en face, donc dans les Asturies puisque la rivière marque la frontière avec la Galice. Nous avons pris le temps vendredi de visiter ce village puis de déjeuner dans une petite taverne (meson en espagnol) face à la mer avant une longue promenade digestive sous le soleil dans la campagne environnante.
Nous avons levé l'ancre samedi matin à destination de Viveiro, entamant ainsi notre périple de rias en rias le long la côte espagnole. Nous connaissons bien la plupart de ces estuaires, souvent profonds de plusieurs milles, pour avoir navigué de nombreuses fois dans les parages mais comme c'était il y a près de quinze ans... nous nous faisons un plaisir de prendre le temps de les revisiter. Ainsi la dernière fois que nous sommes passés à Viveiro, le premier ponton de la marina était en cours d'installation ! Nous y avons passé deux jours : le temps d'assister, aux milieu des supporters, à la victoire de l'Espagne en dégustant des « chipirones a la plancha » (sorte de petits calamars grillés) et de profiter des festivités de la saint Jean pour trinquer, avec quelques tapas, à nos vingt ans... de mariage ! Nous avons aussi rencontré un couple de français sur un RM 10,50 qui connaissait bien notre ami Eric (avec qui nous avons partagé le premier Spip) qui navigue en ce moment sur un bateau identique dans le nord de l'Ecossse.
Lundi, faute de vent, c'est au moteur et au radar dans le brouillard (brume de chaleur, si, si !!) que nous entrons dans la ria del Barqueiro où nous trouvons une jolie petite plage où mouiller, juste au nord du petit port de Vicedo. Nous faisons une jolie ballade à pied moitié dans la campagne, moitié dans une forêt d'eucalyptus et une autre le mardi dans le fond de la ria jusqu'au tout petit port d'en face : El Barqueiro.
Le lendemain nous doublons la Estaca de Bares qui s'élève rapidement à plus de 200m au dessus de la mer pour aller mouiller devant une grande plage de sable fin juste à l'est du petit port d'Espasante : il fait enfin chaud et je ne résiste pas au plaisir du premier bain de mer ! Le village ne présente pas beaucoup d'intérêt sauf une excellente petite taverne où nous dégustons des fruits de mer locaux : « navejas (couteaux) a la plancha » et pétoncles sans échapper, évidemment, à la séance de tirs au but pour la qualification de l'Espagne ! Il faut dire qu'en Espagne tous les bars, bistrots, tavernes et autres ont au moins une télé allumée en permanence. La météo annonçant un vent de sud-ouest force 5 à 6 nous traversons la ria sous foc seul pour ancrer plus à l'abri de la côte devant le port de Cariño qui abrite quelques bateaux de pêche et ou quelques petits cargos doivent venir de temps à autre charger du bois ou du gravier. Un malouin venu se mettre à l'abri après avoir traversé le golf de Gascogne en solitaire depuis Loctudy vient nous saluer depuis son petit bateau de 7,50m.
Samedi nous reprenons la mer sous le soleil et, face au vent d'ouest-sud-ouest nous devons tirer quelques bords (un bateau à voile ne peut pas avancer face au vent ; dans ces cas là, il faut donc zigzaguer - tirer des bords - pour aller dans cette direction) le long de côte, contourner le cap Ortegal, débordé de très jolies aiguilles et qui lui culmine à plus de 500m, pour rejoindre la ria et le port de Cedeira.
Dans cette partie nord de la Galice, la côte est très sauvage et presque montagneuse (genre Vosges). Les pentes, très abruptes jusqu'au bord de la mer, sont couvertes de forêts d'eucalyptus et la plupart des arêtes plantées de grandes éoliennes : à Cariño, nous en avons comptées plus de soixante, visibles au loin depuis le bateau.
Nous sommes au mouillage entre le port et la plage. Il commence à y avoir un peu plus de voiliers : 3 français, un espagnol et un anglais. Ca n'est pas encore la foule mais ont sent que les vacanciers arrivent.
Nous, nous fêterons ce dimanche nos trois premiers mois de mer... ...et, peut-être, la victoire de l'Espagne ! (promis : après on ne vous parle plus foot).
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