Traversée Lisbonne - Porto Santo

C 'est parti!
On quitte Lisbonne à 8h du matin par brume et temps couvert! Un comble! On entend même la corne de brume d'un cargo. Puis plus de vent! Moteur au ralenti pour économiser le gasoil et attendre le vent. Vers 14h le vent se lève et quelques dauphins montrent leurs ailerons de loin. Nous avons un léger vent de sud! qui ne suffit pas.
La nuit tombe très vite. A 20h 30 c'est nuit noire presque aussitôt après un coucher de soleil... derrière les nuages, et jusqu'à 7h 30. C'est long, très long .
La première nuit, le vent se lève et la houle aussi. Les libellules viennent par dizaines se coller sur nos feux de navigation et rentrent même dans le carré. Le bateau marche bien, mais roule. La houle s'amplifie.
La houle croisée de l'Atlantique est plus forte que moi. Le mal de mer ne me quittera plus jusqu'à l'arrivée, malgré les médicaments et autres produits " miracle".
Le capitaine assume ses quarts et un peu plus encore car tout devient effort dans cet univers en mouvement: verser de l'eau, la faire chauffer, préparer un repas ...
L'horizon est totalement vide, une fois croisé quelques cargos en coupant le "rail" de séparation de trafic, au large de Lisbonne.
Le vent est très imprévisible, passant de 6 à 18 nœuds en moins d'heure, puis faiblissant à nouveau. Un réglage des voiles est nécessaire à chaque instant. Le bateau file à 5 nœuds facilement sous génois seul; le vent de nord- ouest dépasse maintenant 20 nœuds. Nous aurons force 4 à 6 toute la traversée avec un calme plat au milieu pendant une partie de la quatrième nuit. Nous parcourons un peu plus de 100 milles par jour, sous un temps gris, sans apercevoir un seul navire.
La deuxième nuit, alors que je suis à l'intérieur, au repos forcé, j'entends un gros bruit sourd, puis quelques rebonds. Juste le temps de savoir qu'il s'agit d'un poisson volant, grand comme la main et tout s'en va à la mer dans un grand bruit d'écume. Je ne verrai donc que les écailles dorées de ce beau poisson en arrivant.
La nuit est très noire! L'horizon d'encre, le ciel sombre! Pendant une ou deux heures, j'ai eu la délicieuse impression d'être assise dans un planetarium où les étoiles, un peu diffférentes des nôtres décoraient la voûte céleste. Seuls, rouge et vert, nos feux éclairent le bas des voiles et la vague d'étrave. Le bruit ressemble tantôt à une glissade tantôt à un son sec éclatant en gerbes sur le côté ou l'arrière du bateau.
La troisième nuit , alors que nous poursuivons nos efforts, nous remarquons que le sillage ainsi que l'écume sur les côtés est phosphorescent: c'est le plancton, tel une envolée de mini-étoiles, légèrement vertes.
Pourtant, jamais le bonheur d'être en mer et ses découvertes n'aura calmé mes nausées !
Nous avançons volontairement très lentement la quatrième nuit pour arriver de jour. A 7h, nous atterrissons sur l'îlôt Cima dont on voit le phare à 21 milles. La falaise se dresse, sombre sentinelle. A 8h, nous nous amarrons dans le petit port de Porto Santo, dans une rafale.
Le soleil se lève derrière le pic volcanique, sublime dépaysement !!!!!!!
Formalités pour la douane et le port d'abord
Dodo ensuite , exténués...mais HEUREUX d'être là !
ET UN GRAND MERCI A MON GRAND CAPITAINE!
4 jours+ 4 nuits=96 heures de mer pour 480 milles.
Température de l'air :27° Température de l'eau:25°
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Anonyme (not verified)
4 September 2013 - 12:00am
Waou super le poisson volant.
Anonyme (not verified)
5 September 2013 - 12:00am
Super ! Ça valait quand même