Voici Fredane amarré à Lisbonne, Lisboa, Lisbon ... tant la ville est cosmopolite." La reine du Tage " s'étire le long du fleuve, depuis son terminal gazier à l'entrée jusqu'à ses docks et les paquebots en escale, qui font le spectacle en passant sous le pont du 24 avril où les voitures ralentissent et les sirènes retentissent pour saluer.             

         

Nous avons déjà parcouru 1039 milles. 176 heures de navigation et 16 escales !

C'est une étape et ce parcours en famille fut très riche et passionnant en découvertes.

Merci à tous ceux qui nous lisent et nous écrivent car nous aimons beaucoup cet échange qui pour nous fait partie intégrante du voyage . Excusez le retard de ce compte rendu de Lisbonne où nous séjournons de puis une semaine maintenant. Les journées bien remplies ne nous ont guère laissé de temps libre ..et puis pas question d'écrire ici un guide touristique de Lisbonne.

 Il n'est pas facile de choisir une marina parmi les 6 ou 7 qui bordent la rive nord du Tage. Des voisins de pontons à Leixoes revenaient de Lisbonne et nous ont conseillés la marina Alcantara, proche du centre ville, 10mn en bus ou tramways. Même si le Pont du 24 avril, inauguré en 1966, se trouve très proche , le bruit des voitures et des trains qui le traversent reste assez sourd. Les avions passent régulièrement au dessus car l'aéroport de Lisbonne est assez proche de la ville. Nous sommes dans une capitale et il ne faut pas l'oublier. La marina elle est très calme et l'accueil très efficace.

Fredane passe le pont avec vue sur la rive sud et la statue du Cristo Rei , inspirée de celle de Rio .

 

 

 

Nous découvrons vite l'intérêt d'une carte de transport à la journée qui nous permet aussi de prendre le métro et les ascenseurs!  Quatre lignes de métro reconnaissables à leur couleur bleue, rouge, verte et jaune permettent de rejoindre rapidement un lieu à un autre. Il est facile de se repérer et  les stations sont très grandes, souvent équipées d'escalators et décorées parfois artistiquement.

 

Station restaurades ligne Azul, ornée d' azulejos contemporains

Surprise dans les rues: les "ascenseurs" nous hissent d'une rue à l'autre ou d'un quartier à l'autre , nous aidant à franchir les dénivelés parfois importants dans cette ville tout en collines.

                                      Elevador de Santa Justa: un air de famille avec la tour Eiffel! avec une vue imprenable sur la ville.

 

On voit très bien la place PedroIV, sa colonne et ses fontaines.

 

Il ne faut pas oublier de se promener dans le dédale de ruelles et d'escaliers, surtout dans le quartier de l'Alfama, au cœur de la vieille ville.

 

balcon en fer forgé, couleurs claires, linge aux fenêtres, la carte postale à chaque coin de rue

 

Une mention spéciale pour le petit tramway jaune 28 qui grimpe, bondé, dans le quartier du château et où les pickpockets font fureur! On n'est jamais assez vigilant...pour soi et pour les autres! Merci à celui qui m'a prévenu in extremis!

 

Mais avant tout, il faut marcher et regarder où nous mettons les pieds. Petites marches d'escaliers plus ou moins hautes ou trottoirs parfois irréguliers. Les petites "calades" noires et blanches, si typiques ici, se combinent en dessins très décoratifs: vagues pour évoquer cette houle omniprésente sur la place Pedro IV, bateau, poisson, fleur ou simples motifs géométriques.

A arpenter ainsi la ville, nous trouvons quelques points de repère, tous aussi jolis etimprégnés d'histoire. Le musée sur l'histoire de la ville, très bien climatisé, nous a permisde les resituer dans le temps de façon très vivante.

Comme dans toute capitale, on retouve  le château, le castelo Sao Jorge dont il reste des vestiges avec des fouilles archéologiques. Il a connu les Romains, les Wisigoths, les Maures et les premiers rois portugais témoignant ainsi des diverses influences sur la ville. Sa position en hauteur découvre un beau panorama sur les toits de la ville avec le Tage en fond.

 

La cathédrale Sé arbore sa silhouette de forteresse, typique des premières cathédrales portugaises. Elle fut construite en 1147 après la prise de la ville sur les Maures.

La nef romane cohabite avec un chœur baroque. Son ambiance ne laisse pas indifférent.

 puis des hauteurs on aperçoit les ruines romantiques du Carmo, église gothique détruit par le tremblement de terre de 1755, qui s'élancent dans le cœur battant de la ville.

Ce tremblement de terre terriblement meurtrier a donné naissance à la nouvelle Lisbonne, qui nous séduit par ses grandes artères commerçantes ( avenida da liberdade, rua Augusta), ses places dégagées(praça da Figueira, praça  Rossio, Praca Marques de Pombal, initiateur de la grande reconstruction), ses églises aux clochers baroques si difficiles à différencier les unes des autres.

 

 

                              Ici la Basilique de l'Estrela

 

La gare Du Rossio  séduit par ses portes à l'architecture très travaillée (style manuélin initié par le roi Manuel Ier)

 

Mention spéciale pour la Praca do Comercio dédiée au commerce. Elle s'appelle maintenant Terreiro do Paço (place du palais...celui de Manuel I er qui fut détruit par le tremblement de terre). 180m par 200m, elle est incontournable à Lisbonne, bordée par de beaux immeubles aux façades jaunes sur deux côtés. côté ville un arc de triomphe baroque permet d'entrer dans la ville par la voie royale. Côté Tage, l'esplanade s'achève sur un escalier encadré de colonnes de marbres sur lequel il fait bon s'asseoir. Cette place a connu les manifestations et les révolutions, elle a accueilli les grands dirigeants qui arrivent très souvent par le Tage de façon prestigieuse.

 

Je ne sais pas vous mais à force de nous balader ainsi nous avons faim! et c'est là qu'il manque parfois un peu de vocabulaire....même si en anglais et en français il n'y a pas de problème. Nous apprécions les poissons, toujours servis ouverts en deux ou le cabillaud (morue) coupé en morceaux (grillé, pané....innombrables présentations) qui sont toujours très frais  malgré la chaleur!)

Mais si vous préférez la viande, le bœuf à la portugaise est délicieux et très tendre comme beaucoup de viandes ici, pourtant beaucoup moins répandue dans l'alimentation courante (à en juger par la taille gigantesque des rayons de poisson dont un seul pour juste la morue!)

En dessert, mon choix se porte sur un petit flan à la cannelle, très sucré comme tous les desserts portugais, souvent à base d'œufs. Quant aux gâteaux, il fait vraiment chaud et la plupart du temps ce sont des sortes de viennoiseries ou des petits gâteaux un peu plus secs, style amandine, congolais ou petits fours aux amandes. Ce n'est bien sûr qu'un aperçu que chaque repas peut enrichir. Hier par exemple nous avons déjeuné avec un buffet au poids! On choisissait, on pesait et on payait !

Si ce repas, dégusté avec air climatisé, vous a rassasiés, suivez- nous pour découvrir le Lisbonne du temps des découvertes!

Photo prise du Tage: L'infant s'avance à la proue du navire , suivi d'hommes illustres comme le roi Manuel Ierou le poète Camoes.

 

Ce monument  des découvertes , haut de 52m, fut inauguré en 1960 sous la dictature Salazar. Sur la place devant le monument une carte du monde incrusté de marbre de différentes couleurs, illustre les différentes conquêtes portugaises.

avec l'ombre chinoise du photographe...tant il y avait de monde!

 

La tour de Belem, un peu plus loin, est vraiment l'emblème de la ville commerciale prospère  du début du XVIème siècle. En arrivant, c'est elle qui nous signifie que nous  arrivons à Lisbonne. A l'origine, cette résidence du capitaine de port était installéé au milieu du Tage ; mais suite au séisme de 1755, le cours du Tage s'est modifié et elle est maintenant tout près du bord. On y accède par une passerelle en bois.

 

 photo prise du Tage

 

Tout près de ce bâtiment , de l'autre côté de la Praca do Imperio avec sa fontaine de lumières et ses bassins avec ses statues de chevaux, se dresse l'éblouissant Moistero dos Jeronimos.

Vasco de Gama vient se recueillir dans une petite chapelle avant son départ en 1496. Et à son retour le roi Manuel décide de construire avec l'argent des découvertes un symbole de la puissance du royaume. La construction dure tout le XVI ème siècle. Les détails architecturaux regorgent de variété. Le plus emblématique reste la colonne torse avec des décors très divers, mêlant les emblèmes religieux et royaux.

 

 

L'ambiance qui se dégage du cloître qui se déploie sur 2 étages est majestueuse. La pierre blanche illumine. Il est temps de se poser pour admirer.

 

 avant de rentrer dans l'immense église attenante :Eglise Santa Maria.

Cet ensemble n'a pratiquement pas été affecté par le tremblement de terre de 1755 et la nef est dotée de très beaux piliers ornés tandis que la voûte nervurée fait oublier qu'il s'agit de pierre.

 

A l'intérieur, les tombeaux de deux héros portugais: le poète Camoes et surtout Vasco de Gama, toujours honoré puisqu'une gerbe venait d'être déposée. Si ces édifices religieux ne sont guère propices au recueillement, ils nous montrent comment les hommes savent se dépasser dans leur art.

Le Musée de la Marine qui se trouve juste à côté, nous entraine sur les mers avec les découvreurs portugais: superbes instruments d'époque, uniformes rutilants, et maquettes évocatrices. La salle des Galiotes nous réserve beaucoup de surprises, premiers avions, bateaux traditionnels mais surtout immenses barges, minutieusement conservées.

 

Barge royale avec 80 rameurs

 

 

La ligne de bus 728 nous fait faire un saut dans le temps. Dans le quartier de l'Oriente, la tour Vasco de Gama projette ses lignes futuristes. Les immeubles alentour, à l'architecture d'avant-garde, les parapluies de la gare, les verrières du centre commercial, tout nous indique que Lisbonne est de plain-pied dans le XXIème siècle.

En sortant du Centre commercial, direction le métro

 

Une capitale fatigante par sa chaleur, plaisante par ses découvertes, attachante par la gentillesse et le sourire de ses habitants qu'il faut découvrir sur un air de Fado, musique et chant traditionnel qu'explique si bien le petit Musée du Fado, niché au pied de l'Alfama.

 

 

 

Prêts pour continuer?

 Toute visite à Lisbonne n'est jamais complète sans une excursion incontournable à Sintra.

 

SINTRA

Quarante minutes en train, et nous voilà dans un décor de conte de fées ... si ce n'était l'afflux de touristes dans les rues.

Nous choisissons de visiter deux palais, le Palais National dans la vieille ville historique.
Ses cheminées coniques des cuisines, le distingue des autres. Cette résidence royale mélange les styles gothiques, mudéjar et manuelin au fil des pièces. Les divers styles d'azulejos colorent la visite.

 

Arriver au Palais de Pena, relève d'une expérience. Le bus serpente dans la forêt sur une route minuscule. Puis à nous de terminer le chemin pour découvrir un palais extravagant, mélangeant les influences mauresques et néogothiques. Caché dans un parc de 800 ha, à la végétation luxuriante, faisant partie de la Sierra de Sintra, le château évoque les châteaux de Louis II en Bavière.

 

 

 

 

 

 

Une superbe journée, difficile à raconter tant il y a à voir et à marcher , durant laquelle nous avons profité de la fraîcheur de la montagne (500m d'altitude). C'est bien dur d'affronter la grosse chaleur de la ville (37°) en arrivant.

Un beau séjour à inventer au jour le jour mais qui maintenant laisse place à la préparation pour le prochain départ vers Madère.