Mardi 13 août   

Figueira da Foz:

La route de 59 milles depuis Leixoes se résume en trois mots: soleil, casiers et houle!

Ce matin nous avons attendu que la brume se dissipe avec impatience; la veille casiers est bien plus stressante lorsque le brouillard nous enveloppe de coton et d'autant plus qu'on marchait au moteur, le vent était très capricieux ( de l'arrière, de l'avant et puis plus rien , se relevant un peu avant l'arrivée). Des centaines de casiers sont posés par les pêcheurs qui sont d'ailleurs les seuls bateaux rencontrés. A peine a-t-on manoeuvré pour en éviter un qu'un autre arrive! Mais ce qui rend la traversée encore plus inconfortable, c'est la houle: ces grosses vagues sur lequel le bateau surfe parfois, se dandine souvent avec la grand voile qui claque. Houle assez forte que rien n'arrête sur cette côte basse de sable. Des kms de plage qui ne sont pas surpeuplées, sauf dans certains spots plus protégés. Les déplacements à bord doivent être mesurés et la préparation du repas demande de l'organisation et de l'équilibre, mais dans ces cas là tout le monde aime bien un plat chaud !

Bien contents d'arriver après 11h de mer dans une belle marina qui semble toute neuve sous un grand soleil et de se reposer avant la prochaine traversée demain.

Juste le temps de faire quelques courses sous de belles halles très bien achalandées en fruits, légumes et poisson, très utilisé dans la cuisine portugaise.

Le grand front de mer fleuri

Mercredi 14 août:

Nazaré

Et la houle qui revient!!!La côte est plate et monotone...pendant 34 milles.

"venez vite, les dauphins arrivent!" C'est comme un rendez vous qui nous sort de notre torpeur ! Un groupe d'une dizaine de dauphins dans l'eau bleu profond.

Magique ne suffit plus! Gracieux, fluide, rapide, amical, il se frotte contre la coque,il saute, fait la course avec un copain qui vient de l'arrière, il nous fait la fête comme à un ami .

Je les vois à presque toucher leurs ouies; Leur couleur est magnifique :poitrail blanc ivoire. Ils sont assez petits, même un tout petit.

Quand ils repartent la mer semble vide et cette traversée restera à jamais associée à cette fabuleuse rencontre.

Pas d'algues; la houle de 2m environ parfois plus, par série de deux ou trois.

Nous arrivons vers 17h et la plage du Nord fume sous le sable fin ....C'est ici que l'on a surfé la plus haute vague : 27m!

D'une façon inverse une fosse de 400m de fond près de la côte absorbe la houle. C'est vrai et bien agréable!

Le temps de s'amarrer et nous voilà partis pour une  rapide découverte de la ville basse avec sa plage immense de sable fin, animée par des femmes vendant du poisson séché ou des pêcheurs réparant leurs filets tandis que les estivants profitent de la chaleur, de l'eau et des boutiques du front de mer !

Avec l'"ascensor", funiculaire que nous attendons presque 20mn, nous accédons à la ville haute en traversant le quartier caractéristique des pêcheurs avec leurs maisons blanches, et admirons  la cathédrale qui abrite une statue de la Vierge de Nazareth (d'où le nom de la ville), se dressant au milieu de la place  simple et dorée dans le soleil,

 ainsi que le panorama, éblouissant de cette côte où les français sont vraiment très nombreux. 

Le 15 Août :

Peniche

 Une petite traversée de 23 milles, avec du soleil et de la houle et peu de vent.

A l'arrivée, une petite ville en vacances, à la pêche. Tout le monde pêche, petits et grands et vieux! et les poissons sont gardés dans une glacière le temps de les débarquer! il fait si chaud !
Nous sommes bloqués dans la "marina", bien amarrés serrés entre un catamaran et un autre voilier, car les pêcheurs ou autres ferry rentrant des ïles Berlingues passent sans ralentir .

Si la garde civile nous a immédiatement demandé nos papiers, le bureau du port est fermé. La ville est toute entière tournée vers le poisson et les restaurants de l"avenida de mar" rivalisent d'ingéniosité pour présenter les beaux spécimens et cuisiner les bonnes spécialités!

16 Août:

Arrivée sur Lisbonne

 Départ à 8h car il nous reste 58 milles et nous souhaitons arriver sur Lisbonne de jour pour profiter de tout. Le vent est toujours aussi capricieux: le matin entre 10 et 14 nœuds puis il se calme  jusqu'au cap Roca. Là en un rien de temps, le vent se lève, heureusement portant . La mer déferle et jusqu'au cap Espichel, nous naviguons sous petit " bout de génois" et moteur  avec des rafales atteignant 31.5 nœuds!

L'entrée dans l'estuaire du Tage est impressionnante; C'est immense et l'on sent très vite la force de l'océan atlantique rentrant directement dans les terres ; les cargos qui attendent de remonter gênent parfois la visibilité des alignements; les hauts fonds du côté nord font redoubler de vigilance.

 Et puis c'est la remontée, sous le soleil, avec encore beaucoup de vent pendant 2h 30; nous avons tout le temps d'admirer les plages de l'entrée aux jumelles, tandis que loin devant un cargo passe sous le Pont du 24 avril; voilà maintenant la Tour de Belem si souvent en illustration dans les livres,

 le monument des découvertes

 et c'est maintenant notre tour de passer sous le pont. Passera , passera pas???

 mais qui sont ces petits bonshommes accrochés aux câbles?

 de vrais funambules! Nous longeons les docks encore un peu puis virage à 180 degrés et la doca Alcantara s'ouvre devant nous après la petite passerelle piétonne.

Nous sommes très  heureux d'être arrivés là, prêts pour notre découverte de la capitale du Portugal!