Mal de mer ?
En 27 ans de navigations professionnelles, j’aurai rencontré bien des personnes souffrant du mal de mer. Les patches, les pilules, l’acuponcture, les bracelets, etc. rien n’y fait vraiment à 100%, en tout cas pas sans un effet secondaire. Il est possible aussi de se faire opérer, dans la Marine un spécialiste a de bons résultats.
Lors d’une navigation sur un Outremer 45, en route vers l’Irlande, je m’étais retrouvé avec mes 7 passagers à genoux, pliés vers l’arrière du bateau, à regarder l’annexe sur son bossoir entre les deux coques… L’alignement des 7 passagers en tenues rouges identiques aurait mérité une photo, mais je n’ai pas osé…
Nous visions l’Islande avec le propriétaire d’un beau voilier de 13m, le départ de Brest dans un coup de vent de Sud Ouest devait nous mener rapidement vers l’Irlande dans un premier temps. C’était le seul créneau de vent portant avant plusieurs jours, un test aussi en vue des navigations plus Nord qui nous feraient probablement passer à un moment ou à un autre dans un coup de vent.
La mer désordonnée, crachin ou brouillard en Manche, 35 nœuds de vent, puis du près après les Scilly, le cocktail a mis à mal l’estomac et le moral du propriétaire au point d’abandonner un voyage pourtant très bien préparé et envisagé de longue date.
Les plus costauds, les plus aguerris, peuvent redevenir les plus fragiles dans ces moments là. A 73 ans, le propriétaire est un grand gaillard qui en a vu bien d’autres, un aventurier que rien n’effraie. Pourtant, au bout de 30h de navigation dans ces conditions, avec un mal de mer ne le laissant pas s’alimenter ni boire, l’empêchant ainsi de prendre un traitement obligatoire, il devenait raisonnable de renoncer.
Des destinations plus Sud sont maintenant au programme pour remplacer ce voyage en Islande.
Tout comme la misère, il me semble que le mal de mer est moins pénible au soleil.
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