Du vendredi 27 juillet au vendredi 21 septembre 2012 Traversée de la France du Sud au Nord par les voies navigables.
Quelques chiffres:
De Port St Louis du Rhône au Havre , 8 semaines sur 3 fleuves, 5 canaux. 36 escales et 14 pauses
1299 kms parcourus entre la Méditerranée et la Manche.
178 écluses
Le Rhône 310 km - 12 écluses, dont la plus haute d'Europe Bollène 22,50 m photo
La Saône 142 km - 3 écluses,
La Seine 435km - 14 écluses
Le canal du Centre 112 km - 61 écluses
Le canal latéral à la Loire 196 km - 37 écluses
Le canal de Briare 54 km – 32 écluses
Le canal du Loing 49 km – 18 écluses
Le canal St Martin 1km – 1 écluse A-R
70% des plaisanciers sont étrangers, selon les éclusiers. Nous avons rencontré des britanniques, des américains, des scandinaves, des hollandais.
Découvertes de la France et des habitants vivant sur les fleuves et canaux.
La nature :
Dès l'entrée sur le Rhône, la présence d'arbres le long des rives nous étonne ; Nous quittions la Camargue et les côtes venteuses et salées où le végétal atteint la taille d'arbustes. Tout au long des fleuves et canaux, du Rhône à la Seine, les feuillus de toutes variétés seront présents.
Les hérons,les canards et les cygnes seront nos fidèles compagnons. Plus rarement quelques martins pêcheurs et un pélican vu sur la Seine avec son copain le cormoran.
Les rives des canaux grouillent d'animaux très actifs. En écartant les herbes, on aperçoit les sauterelles, des insectes volants et rampants qui s'adaptent très vite à la présence de l'Ericante. Une harmonie naturelle s'installe vite à bord. Les araignées tissent rapidement sur les filières, les hublots et les pare-battages leurs toiles. Nous les gardons précieusement car elles remplacent efficacement les moustiquaires. Chaque matin nous apprécions les résultats du piège. Il nous reste à citer les ragondins très farouches qui semblent vivre surtout la nuit.
Les villes et les villages du Rhône et de la Saône :
Les grandes villes du Sud que nous découvrirons sont agréables . Au mois d'août, les cyclistes et piétons circulent en sécurité. Les écoles et les entreprises sont fermées. Le nombre de véhicules bruyants et dangereux baisse. Mois béni pour les touristes des grandes villes. Arles, Avignon, Valence, Lyon, Mâcon, Tournus offrent leur chaleur, leur marchés, leurs musées. Les citadins aoûtiens sont ravis de pouvoir nous raconter leurs villes.
Petit inventaire des visites qui nous ont marquées: Les arènes et thermes d'Arles, Le Palais des Papes à Avignon, le pittoresque village de Viviers avec son joli port, le grand marché du samedi à Valence, les traboules des vieilles rues de Lyon et ses habitants affables, Les vignobles des Roches-Condrieu, le quai de Montmerle et l'accès à la piscine du camping, le musée Lamartine de Mâcon, la belle cité de Tournus et ses maisons anciennes, l'escale généalogique de quelques heures dans le village d'Ouroux sur Saône sur les traces des ancêtres d’Éric.
La France du Centre:
Chalons sur Saône est le carrefour fluvial de la France. 3 options pour rejoindre la Seine.
Le canal de la Marne, le plus long en km, le canal de Bourgogne, et le canal du Centre. Nous avons choisi la route la plus à l'Ouest, le canal du Centre un peu plus longue en km que le Bourgogne mais avec beaucoup moins d'écluses..
Nous quittons les larges voies que les péniches de commerce nous avaient ouvertes sur le Rhône et la Saône pour emprunter les chemins de campagne étroits et sauvages. Les éclusiers, souvent de jeunes étudiants , veillent plusieurs écluses en parcourant les chemins de halage en cyclomoteur. Les canaux sont sportifs. Après avoir escaladé l'échelle d'écluse, (certains plaisanciers déposent un membre d'équipage sur les pontons d'attente précédant les écluses) nous actionnons la tirette bleue pour fermer l'écluse puis ouvrir les portes. Nous plantons les piquets le soir, une fois à Montchanin, nous mouillerons l'ancre face à l'écluse faute de berges sures et attacherons l'arrière par une longue amarre amenée avec l'annexe à un vieux camion de pompiers abandonné sur un chantier naval désaffecté.
La campagne est parsemée de petits villages, les pêcheurs à la ligne sont plus nombreux sur les berges calmes, et les châteaux sont magnifiques. Un grand circuit en vélo nous conduira jusqu'à château de Chamilly et ses vignobles. Le jeune vigneron qui a bien voulu nous recevoir en ce 15 août orageux, viendra nous livrer quelques bouteilles de Bourgogne blanc et rouge qui trouveront leur place dans les cales de l'Ericante le lendemain matin.
Montceau les Mines apparaît non pas dans la grisaille du charbon mais comme une ville active. Les maisons de mineurs rénovées avec goût le long du canal, son port de plaisance bien situé au centre, sa place du marché à côté, rendent l'escale attrayante.
Les troupeaux de vaches charolaises profitent des grands espaces et viennent au canal se baigner par ces fortes chaleurs. Un passionné de Paray le Monial nous fait découvrir sa ville, la basilique, ses monastères, ses églises, ses maisons: véritables joyaux de pierre.
Enfin Digoin par son pont canal nous conduit sur le canal latéral à la Loire. A chaque écluse, un éclusier nous ouvre les portes de son écluse. Chacune est différente et décorée avec une touche personnelle. La campagne devient plus agricole, avec des champs cultivés de maïs et de tournesol.
L'escale dans le port de Beaulon sera très sociale. Les campings caristes, les marins et les pêcheurs se partagent un espace bien aménagé à 1 km du village. Nous comprenons que les caractères des participants sont bien marqués. Nous prenons place avec l'aide de tous et finalement beaucoup de bonne volonté de part et d'autres.
A Decize nous aurions eu la possibilité de naviguer sur le canal du Nivernais, réputée pour sa féerie, mais les tirants d'air et tirants d'eau annoncés sont trop justes pour notre bateau. La Loire qui traverse la ville offre ses eaux limpides et des langues de sable doré aux baigneurs. Nous continuons vers Fleury joli village où nous cueillons des mûres. Ce soir là l'odeur de confiture embaume le carré et 5 pots rejoignent la cambuse. Le niveau d'eau du long bief de Nevers est très bas en cet fin août particulièrement chaude. Lors d'un croisement avec une grande péniche la vase molle du fond du bief est remuée. Les passages des écluses sont gérés en bonne intelligence pour éviter le gaspillage. Le pont canal du Guetin fermé par deux suites d'écluses bien fleuries termine ce long bief.
Quelques kms plus loin nous arrivons au pays des vignes de Sancerre, plusieurs bouteilles viendront se caler dans les fonds de l'Ericante. Lors de cette escale nous irons faire nos courses en annexe dans un supermarché longeant le canal. Châtillon sur Loire dernière escale avant le canal de Briare mérite une visite. La capitaine du port très accueillante, qui vit sur une péniche mauve, nous indique une plage de sable sous la 5ème pile du pont des Combles où l'on peut se baigner. Nous irons ce jour là jusqu'aux genoux.
L'entrée du Canal de Briare est imposante. Son célèbre pont canal long de 662 mètres enjambe la Loire depuis 1896 .
C'est sur ce canal que nous élirons l'écluse la plus fleurie de notre parcours, la n° 20 Picardie. La suivante n° 21 sera nommée la plus animalière avec ses poules et ses oies qui nous accompagnent.
Ce canal, très bucolique, marquera la fin des écluses montantes à Rogny les7 écluses. La ville de Montargis, petite Venise de Gâtinais, nous mène sur le Canal du Loing du nom de la rivière qui le borde. Cette rivière est vivante et des kayakistes pagaient dans son courant.
De facétieux personnages nous attendent à l'écluse de Nargis et l'étape de Souppes sur Loing est un lieu de rencontre avec d'autres plaisanciers et camping caristes.
La Seine
Le 3 septembre l'Ericante quitte les canaux et entre sur La Seine. L'écluse de Champagne nous paraît immense et la navigation devient bien plus commode sur ce boulevard. Les grands gabarits y sont nombreux et la cohabitation avec les mariniers est excellente. Les berges de la Seine sont bordées par des forêts et de très belles demeures. Le petit port calme de Chartrettes est facile d'accès et géré par les plaisanciers vivant sur leur bateau. Un supermarché à 500m est accessible par un sentier qui longe la Seine. Le lendemain l'enchantement continue avec les bois, les belles maisons avec ponton ou quai et les petits ports aménagés dans les anciennes sablières. Les remous des grosses péniches sont les prémices d'une navigation plus maritime. L'entrée dans le port aux cerises de Draveil est étroite mais l'accueil et le cadre sont charmants. Il est situé dans une base de loisirs de plusieurs hectares gérés par 3 communes. Des immeubles apparaissent, à 16h nous arrivons au confluent de la Seine et de la Marne à Alfortville et passons sous le pont de Bercy , sous le pont d'Austerlitz et enfin saluons Notre Dame de Paris. A 18h nous sommes confortablement amarrés sur un ponton de port de l'Arsenal sur le canal St Martin en plein centre de Paris. Nous y restons 4 nuits, visites, retrouvailles familiales et amicales sont au rendez-vous de cette escale parisienne. Le 9 septembre la traversée de Paris est marquée par l'anniversaire d'Augustin, petit fils d’Éric. Augustin apprécie l'Ericante sous tous ses angles et comprend l'intérêt des manettes des moteurs. Il fait beau à Paris ce jour là. Augustin conduit l'Ericante jusqu'au port Van Gogh d'Asnières. Suit le port de Carrières sous Poissy où nous trouverons assez de mûres pour faire 3 pots de confitures. Nous continuons notre descente, Mantes la Jolie, le château de Lully, la Roche Guyon, les maisons troglodytes creusées dans les falaises crayeuses,et nous voici à Vernon pour une nuit. Château Gaillard, le moulin des Andelys, les falaises calcaires et les villages se succèdent vers l'étape gratuite de Poses, escale à ne pas manquer. L'écluse d'Amfreville est la dernière écluse de la Seine ; nous la franchissons de bon matin et le courant nous porte vers Rouen où l'Ericante retrouve son mât. Un grand merci au passage à Monsieur Villetard qui nous a bien aider à remâter. Un petit salut rapide au Gros Horloge et l'Ericante avale avec l'aide du courant de marée les 100 derniers kilomètres pour retrouver la mer au soleil couchant.
Une étape est possible à mi-parcours au pk 309 à Caudebec, très belle cité,sur un ponton réservé aux paquebots. Il suffit d'appeler la veille pour vérifier sa disponibilité.
L'activité commerciale sur les canaux
L'agréable surprise a été la courtoisie des grandes péniches commerciales. Du haut de leur timonerie
les bateliers modernes nous saluent toujours et dans les écluses sont vigilants au petit et souvent le dernier sortant nous indiquait qu'il sortirait doucement afin de ne pas nous créer trop de remous. La règle est simple : le petit, plus manœuvrant, doit toujours laisser la priorité aux grands.
Lors des croisements et des trématages dans les canaux étroits les professionnels étaient attentifs à ne pas nous laisser sortir du chenal ce que nos deux safrans ont bien appréciés.
Le fret des péniches est constitué par du vrac : sable, matériaux et grains, par des containers 4 X 9 sur au moins deux étages, par des hydrocarbures et par des passagers étrangers lors de croisières de très grand luxe notamment sur la Saône, les canaux du Centre et latéral à la Loire et la Seine. Photos
L'équipage des péniches de vrac est souvent familial, la voiture et l'annexe sont sur la plage arrière et parfois même la cabane des enfants est présente.
A ce propos il est bon de rappeler qu'une péniche fluviale moyen gabarit transporte l'équivalent de 40 camions et les grands gabarits 5 000 tonnes soit 140 camions.
Nous avons ressenti l'incompréhension des éclusiers devant le refus de VNF, leur employeur, à accepter les demandes d'entreprises souhaitant utiliser les canaux pour le transport de leurs productions, notamment sur le canal du Centre. La raison invoquée est l'impossibilité d'assurer en toute saison la hauteur d'eau nécessaire. Cette précaution a déjà coûter cher cette année au tourisme du Centre et Nivernais. Dès mars, une annonce prématurée de fermeture du canal du Centre au mois de mai par manque de réserve d'eau a provoqué l'annulation des locations de pénichettes.
Le meilleur des canaux: les rencontres d'hommes et de femmes.
Certaines ont été brèves d'autres plus suivies, le long des écluses et des escales mais elles représentent un véritable bonheur. Je vais les évoquer dans le sens de notre route.
La première est familiale : Odile et André habite en Provence et ont la bonne idée de rassembler les cousins de passage autour d'une excellente table dans leur belle maison. La piscine rafraîchissante accueille les 4 cousins et leurs « pièces rapportées » comme l'évoque André qui fera deux long A.R automobile en Arles pour nous. Un grand merci à eux pour cette mini-cousinade.
Le 5 août deux hommes à bord d'une petit vedette en panne de moteur nous hèle nous les remorquons jusqu'au ponton devant une écluse où ils espèrent pouvoir réparer. Le lendemain nous les retrouvons à couple d'un grand paquebot qui les laisse devant une écluse. Par VHF nous confirmons la prise en charge et nous les remorquons jusqu'aux Roches Condrieux où les moteurs démarreront après une petite intervention.
Nous invitons Noël à dîner à bord ce soir là. Il retape depuis plusieurs années dans ce joli port un voilier jaune et partira naviguer dès qu'il sera en retraite.
Un grand Patago 50 attise notre curiosité dans le nouveau port de Confluence à Lyon. Le capitaine nommé Eric vient vers nous et les deux Eric échangent l'histoire de leur construction de bateau, tandis que je reconnais dans sa compagne Anne Marie photographe l'auteur d'un article sur leur voyage précédent en Algérie paru dans Voiles et Voiliers. Elgliss aménagé par Eric et son ami disparu peu avant le premier grand départ va remonter jusqu'à Villeneuve St Georges par le canal de Bourgogne. Eric est un vrai explorateur et aime les endroits «glauques» traduire par authentiques et pas encore atteint par le système économique occidental. L'Algérie, la Roumanie et la Crimée ont été pour eux des terres de prédilection avec le grand voilier. Tenu par son travail Eric viendra à bord à Draveil nous raconter son retour assez pénible par le Bourgogne où il a dû plonger plusieurs fois pour dégager son hélice d'une végétation luxuriante!
C'est sur le canal du Centre que nous ferons connaissance d'Estelle et Richard jeune couple lyonnais amoureux de la douce vie fluviale à laquelle ils consacrent toutes leurs vacances. Ils bichonnent leur pénichette «Youkoukoun» après avoir céder leur première embarcation du nom de «Pouic Pouic». Car ce couple sympathique est aussi plein d'humour. Tout deux sont passionnés par leur travail également, notamment Estelle qui raconte ses différents métiers et maintenant le goût qu'elle a à accompagner les petits enfants lors des récréations vers la lecture et des loisirs interactifs dans une école située dans un quartier difficile de Lyon.
Yoann aidée par Cathy sa maman convoie un vieux voilier à qui il va redonné vie dans le Sud où il pleut moins nous avoue-t-il, et, Thierry ancien pilote naviguant sur une petite vedette habitable montent à bord lors de l'étape à Beaulon sur le canal latéral à la Loire.
Échanges de parcours, d'idées et de livres. Yoann plein d'espoir refait des bateaux et refait le monde et le vit. Rencontre rafraîchissante par sa générosité. Le bouquet de lavande tressé par Cathy va longtemps embaumer l'Ericante. Thierry a un talent certain pour la peinture. Il nous enverra une petite toile de l'Ericante. Nous la découvrirons dans la boite aux lettres à notre retour et elle ira orner les cloisons du carré.
La traversée de Paris sera dirigée par Augustin et son grand-père Eric. Gateau, champagne pour fêter son premier anniversaire à bord et beaucoup de bonheur à bord.
De Port St Louis du Rhône au Havre , 8 semaines sur 3 fleuves, 5 canaux. 36 escales et 14 pauses
1299 kms parcourus entre la Méditerranée et la Manche.
178 écluses
Le Rhône 310 km - 12 écluses, dont la plus haute d'Europe Bollène 22,50 m photo
La Saône 142 km - 3 écluses,
La Seine 435km - 14 écluses
Le canal du Centre 112 km - 61 écluses
Le canal latéral à la Loire 196 km - 37 écluses
Le canal de Briare 54 km – 32 écluses
Le canal du Loing 49 km – 18 écluses
Le canal St Martin 1km – 1 écluse A-R
70% des plaisanciers sont étrangers, selon les éclusiers. Nous avons rencontré des britanniques, des américains, des scandinaves, des hollandais.
Découvertes de la France et des habitants vivant sur les fleuves et canaux.
La nature :
Dès l'entrée sur le Rhône, la présence d'arbres le long des rives nous étonne ; Nous quittions la Camargue et les côtes venteuses et salées où le végétal atteint la taille d'arbustes. Tout au long des fleuves et canaux, du Rhône à la Seine, les feuillus de toutes variétés seront présents.
Les hérons,les canards et les cygnes seront nos fidèles compagnons. Plus rarement quelques martins pêcheurs et un pélican vu sur la Seine avec son copain le cormoran.
Les rives des canaux grouillent d'animaux très actifs. En écartant les herbes, on aperçoit les sauterelles, des insectes volants et rampants qui s'adaptent très vite à la présence de l'Ericante. Une harmonie naturelle s'installe vite à bord. Les araignées tissent rapidement sur les filières, les hublots et les pare-battages leurs toiles. Nous les gardons précieusement car elles remplacent efficacement les moustiquaires. Chaque matin nous apprécions les résultats du piège. Il nous reste à citer les ragondins très farouches qui semblent vivre surtout la nuit.
Les villes et les villages du Rhône et de la Saône :
Les grandes villes du Sud que nous découvrirons sont agréables . Au mois d'août, les cyclistes et piétons circulent en sécurité. Les écoles et les entreprises sont fermées. Le nombre de véhicules bruyants et dangereux baisse. Mois béni pour les touristes des grandes villes. Arles, Avignon, Valence, Lyon, Mâcon, Tournus offrent leur chaleur, leur marchés, leurs musées. Les citadins aoûtiens sont ravis de pouvoir nous raconter leurs villes.
Petit inventaire des visites qui nous ont marquées: Les arènes et thermes d'Arles, Le Palais des Papes à Avignon, le pittoresque village de Viviers avec son joli port, le grand marché du samedi à Valence, les traboules des vieilles rues de Lyon et ses habitants affables, Les vignobles des Roches-Condrieu, le quai de Montmerle et l'accès à la piscine du camping, le musée Lamartine de Mâcon, la belle cité de Tournus et ses maisons anciennes, l'escale généalogique de quelques heures dans le village d'Ouroux sur Saône sur les traces des ancêtres d’Éric.
La France du Centre:
Chalons sur Saône est le carrefour fluvial de la France. 3 options pour rejoindre la Seine.
Le canal de la Marne, le plus long en km, le canal de Bourgogne, et le canal du Centre. Nous avons choisi la route la plus à l'Ouest, le canal du Centre un peu plus longue en km que le Bourgogne mais avec beaucoup moins d'écluses..
Nous quittons les larges voies que les péniches de commerce nous avaient ouvertes sur le Rhône et la Saône pour emprunter les chemins de campagne étroits et sauvages. Les éclusiers, souvent de jeunes étudiants , veillent plusieurs écluses en parcourant les chemins de halage en cyclomoteur. Les canaux sont sportifs. Après avoir escaladé l'échelle d'écluse, (certains plaisanciers déposent un membre d'équipage sur les pontons d'attente précédant les écluses) nous actionnons la tirette bleue pour fermer l'écluse puis ouvrir les portes. Nous plantons les piquets le soir, une fois à Montchanin, nous mouillerons l'ancre face à l'écluse faute de berges sures et attacherons l'arrière par une longue amarre amenée avec l'annexe à un vieux camion de pompiers abandonné sur un chantier naval désaffecté.
La campagne est parsemée de petits villages, les pêcheurs à la ligne sont plus nombreux sur les berges calmes, et les châteaux sont magnifiques. Un grand circuit en vélo nous conduira jusqu'à château de Chamilly et ses vignobles. Le jeune vigneron qui a bien voulu nous recevoir en ce 15 août orageux, viendra nous livrer quelques bouteilles de Bourgogne blanc et rouge qui trouveront leur place dans les cales de l'Ericante le lendemain matin.
Montceau les Mines apparaît non pas dans la grisaille du charbon mais comme une ville active. Les maisons de mineurs rénovées avec goût le long du canal, son port de plaisance bien situé au centre, sa place du marché à côté, rendent l'escale attrayante.
Les troupeaux de vaches charolaises profitent des grands espaces et viennent au canal se baigner par ces fortes chaleurs. Un passionné de Paray le Monial nous fait découvrir sa ville, la basilique, ses monastères, ses églises, ses maisons: véritables joyaux de pierre.
Enfin Digoin par son pont canal nous conduit sur le canal latéral à la Loire. A chaque écluse, un éclusier nous ouvre les portes de son écluse. Chacune est différente et décorée avec une touche personnelle. La campagne devient plus agricole, avec des champs cultivés de maïs et de tournesol.
L'escale dans le port de Beaulon sera très sociale. Les campings caristes, les marins et les pêcheurs se partagent un espace bien aménagé à 1 km du village. Nous comprenons que les caractères des participants sont bien marqués. Nous prenons place avec l'aide de tous et finalement beaucoup de bonne volonté de part et d'autres.
A Decize nous aurions eu la possibilité de naviguer sur le canal du Nivernais, réputée pour sa féerie, mais les tirants d'air et tirants d'eau annoncés sont trop justes pour notre bateau. La Loire qui traverse la ville offre ses eaux limpides et des langues de sable doré aux baigneurs. Nous continuons vers Fleury joli village où nous cueillons des mûres. Ce soir là l'odeur de confiture embaume le carré et 5 pots rejoignent la cambuse. Le niveau d'eau du long bief de Nevers est très bas en cet fin août particulièrement chaude. Lors d'un croisement avec une grande péniche la vase molle du fond du bief est remuée. Les passages des écluses sont gérés en bonne intelligence pour éviter le gaspillage. Le pont canal du Guetin fermé par deux suites d'écluses bien fleuries termine ce long bief.
Quelques kms plus loin nous arrivons au pays des vignes de Sancerre, plusieurs bouteilles viendront se caler dans les fonds de l'Ericante. Lors de cette escale nous irons faire nos courses en annexe dans un supermarché longeant le canal. Châtillon sur Loire dernière escale avant le canal de Briare mérite une visite. La capitaine du port très accueillante, qui vit sur une péniche mauve, nous indique une plage de sable sous la 5ème pile du pont des Combles où l'on peut se baigner. Nous irons ce jour là jusqu'aux genoux.
L'entrée du Canal de Briare est imposante. Son célèbre pont canal long de 662 mètres enjambe la Loire depuis 1896 .
C'est sur ce canal que nous élirons l'écluse la plus fleurie de notre parcours, la n° 20 Picardie. La suivante n° 21 sera nommée la plus animalière avec ses poules et ses oies qui nous accompagnent.
Ce canal, très bucolique, marquera la fin des écluses montantes à Rogny les7 écluses. La ville de Montargis, petite Venise de Gâtinais, nous mène sur le Canal du Loing du nom de la rivière qui le borde. Cette rivière est vivante et des kayakistes pagaient dans son courant.
De facétieux personnages nous attendent à l'écluse de Nargis et l'étape de Souppes sur Loing est un lieu de rencontre avec d'autres plaisanciers et camping caristes.
La Seine
Le 3 septembre l'Ericante quitte les canaux et entre sur La Seine. L'écluse de Champagne nous paraît immense et la navigation devient bien plus commode sur ce boulevard. Les grands gabarits y sont nombreux et la cohabitation avec les mariniers est excellente. Les berges de la Seine sont bordées par des forêts et de très belles demeures. Le petit port calme de Chartrettes est facile d'accès et géré par les plaisanciers vivant sur leur bateau. Un supermarché à 500m est accessible par un sentier qui longe la Seine. Le lendemain l'enchantement continue avec les bois, les belles maisons avec ponton ou quai et les petits ports aménagés dans les anciennes sablières. Les remous des grosses péniches sont les prémices d'une navigation plus maritime. L'entrée dans le port aux cerises de Draveil est étroite mais l'accueil et le cadre sont charmants. Il est situé dans une base de loisirs de plusieurs hectares gérés par 3 communes. Des immeubles apparaissent, à 16h nous arrivons au confluent de la Seine et de la Marne à Alfortville et passons sous le pont de Bercy , sous le pont d'Austerlitz et enfin saluons Notre Dame de Paris. A 18h nous sommes confortablement amarrés sur un ponton de port de l'Arsenal sur le canal St Martin en plein centre de Paris. Nous y restons 4 nuits, visites, retrouvailles familiales et amicales sont au rendez-vous de cette escale parisienne. Le 9 septembre la traversée de Paris est marquée par l'anniversaire d'Augustin, petit fils d’Éric. Augustin apprécie l'Ericante sous tous ses angles et comprend l'intérêt des manettes des moteurs. Il fait beau à Paris ce jour là. Augustin conduit l'Ericante jusqu'au port Van Gogh d'Asnières. Suit le port de Carrières sous Poissy où nous trouverons assez de mûres pour faire 3 pots de confitures. Nous continuons notre descente, Mantes la Jolie, le château de Lully, la Roche Guyon, les maisons troglodytes creusées dans les falaises crayeuses,et nous voici à Vernon pour une nuit. Château Gaillard, le moulin des Andelys, les falaises calcaires et les villages se succèdent vers l'étape gratuite de Poses, escale à ne pas manquer. L'écluse d'Amfreville est la dernière écluse de la Seine ; nous la franchissons de bon matin et le courant nous porte vers Rouen où l'Ericante retrouve son mât. Un grand merci au passage à Monsieur Villetard qui nous a bien aider à remâter. Un petit salut rapide au Gros Horloge et l'Ericante avale avec l'aide du courant de marée les 100 derniers kilomètres pour retrouver la mer au soleil couchant.
Une étape est possible à mi-parcours au pk 309 à Caudebec, très belle cité,sur un ponton réservé aux paquebots. Il suffit d'appeler la veille pour vérifier sa disponibilité.
L'activité commerciale sur les canaux
L'agréable surprise a été la courtoisie des grandes péniches commerciales. Du haut de leur timonerie
les bateliers modernes nous saluent toujours et dans les écluses sont vigilants au petit et souvent le dernier sortant nous indiquait qu'il sortirait doucement afin de ne pas nous créer trop de remous. La règle est simple : le petit, plus manœuvrant, doit toujours laisser la priorité aux grands.
Lors des croisements et des trématages dans les canaux étroits les professionnels étaient attentifs à ne pas nous laisser sortir du chenal ce que nos deux safrans ont bien appréciés.
Le fret des péniches est constitué par du vrac : sable, matériaux et grains, par des containers 4 X 9 sur au moins deux étages, par des hydrocarbures et par des passagers étrangers lors de croisières de très grand luxe notamment sur la Saône, les canaux du Centre et latéral à la Loire et la Seine. Photos
L'équipage des péniches de vrac est souvent familial, la voiture et l'annexe sont sur la plage arrière et parfois même la cabane des enfants est présente.
A ce propos il est bon de rappeler qu'une péniche fluviale moyen gabarit transporte l'équivalent de 40 camions et les grands gabarits 5 000 tonnes soit 140 camions.
Nous avons ressenti l'incompréhension des éclusiers devant le refus de VNF, leur employeur, à accepter les demandes d'entreprises souhaitant utiliser les canaux pour le transport de leurs productions, notamment sur le canal du Centre. La raison invoquée est l'impossibilité d'assurer en toute saison la hauteur d'eau nécessaire. Cette précaution a déjà coûter cher cette année au tourisme du Centre et Nivernais. Dès mars, une annonce prématurée de fermeture du canal du Centre au mois de mai par manque de réserve d'eau a provoqué l'annulation des locations de pénichettes.
Le meilleur des canaux: les rencontres d'hommes et de femmes.
Certaines ont été brèves d'autres plus suivies, le long des écluses et des escales mais elles représentent un véritable bonheur. Je vais les évoquer dans le sens de notre route.
La première est familiale : Odile et André habite en Provence et ont la bonne idée de rassembler les cousins de passage autour d'une excellente table dans leur belle maison. La piscine rafraîchissante accueille les 4 cousins et leurs « pièces rapportées » comme l'évoque André qui fera deux long A.R automobile en Arles pour nous. Un grand merci à eux pour cette mini-cousinade.
Le 5 août deux hommes à bord d'une petit vedette en panne de moteur nous hèle nous les remorquons jusqu'au ponton devant une écluse où ils espèrent pouvoir réparer. Le lendemain nous les retrouvons à couple d'un grand paquebot qui les laisse devant une écluse. Par VHF nous confirmons la prise en charge et nous les remorquons jusqu'aux Roches Condrieux où les moteurs démarreront après une petite intervention.
Nous invitons Noël à dîner à bord ce soir là. Il retape depuis plusieurs années dans ce joli port un voilier jaune et partira naviguer dès qu'il sera en retraite.
Un grand Patago 50 attise notre curiosité dans le nouveau port de Confluence à Lyon. Le capitaine nommé Eric vient vers nous et les deux Eric échangent l'histoire de leur construction de bateau, tandis que je reconnais dans sa compagne Anne Marie photographe l'auteur d'un article sur leur voyage précédent en Algérie paru dans Voiles et Voiliers. Elgliss aménagé par Eric et son ami disparu peu avant le premier grand départ va remonter jusqu'à Villeneuve St Georges par le canal de Bourgogne. Eric est un vrai explorateur et aime les endroits «glauques» traduire par authentiques et pas encore atteint par le système économique occidental. L'Algérie, la Roumanie et la Crimée ont été pour eux des terres de prédilection avec le grand voilier. Tenu par son travail Eric viendra à bord à Draveil nous raconter son retour assez pénible par le Bourgogne où il a dû plonger plusieurs fois pour dégager son hélice d'une végétation luxuriante!
C'est sur le canal du Centre que nous ferons connaissance d'Estelle et Richard jeune couple lyonnais amoureux de la douce vie fluviale à laquelle ils consacrent toutes leurs vacances. Ils bichonnent leur pénichette «Youkoukoun» après avoir céder leur première embarcation du nom de «Pouic Pouic». Car ce couple sympathique est aussi plein d'humour. Tout deux sont passionnés par leur travail également, notamment Estelle qui raconte ses différents métiers et maintenant le goût qu'elle a à accompagner les petits enfants lors des récréations vers la lecture et des loisirs interactifs dans une école située dans un quartier difficile de Lyon.
Yoann aidée par Cathy sa maman convoie un vieux voilier à qui il va redonné vie dans le Sud où il pleut moins nous avoue-t-il, et, Thierry ancien pilote naviguant sur une petite vedette habitable montent à bord lors de l'étape à Beaulon sur le canal latéral à la Loire.
Échanges de parcours, d'idées et de livres. Yoann plein d'espoir refait des bateaux et refait le monde et le vit. Rencontre rafraîchissante par sa générosité. Le bouquet de lavande tressé par Cathy va longtemps embaumer l'Ericante. Thierry a un talent certain pour la peinture. Il nous enverra une petite toile de l'Ericante. Nous la découvrirons dans la boite aux lettres à notre retour et elle ira orner les cloisons du carré.
La traversée de Paris sera dirigée par Augustin et son grand-père Eric. Gateau, champagne pour fêter son premier anniversaire à bord et beaucoup de bonheur à bord.
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Anonyme (not verified)
16 January 2013 - 12:00am
Quel plaisir que la lecture