Quand je suis remonté sur le pont d'un bateau pour la première fois après mon amputation j'ai rencontré quelques problèmes de déplacement et d'équilibre avec ma prothèse.

techniquement ma prothèse est constitué d'une emboiture, dans laquelle se place le moignon, et d'une lame en carbone qui sert de "pied". La liaison entre l'emboiture et le "pied" est fixe et rigide car c'est l'élasticité de la lame de carbone qui donne la souplesse nécessaire à la marche sur un terrain plat.

sur le pont d'un bateau, mouvant, jamais plat et particulièrement encombré, ce dispositif présente quelques inconvénients.

le pied figé à 90° se coinçait systématiquement sous les taquets ou les bouts et il m'arrivait souvent , dans le feu de l'action, de me retrouver avec la prothese arrachée.

pour la même raison lorsque je met le pied sur un petit obstacle, c'est toute la jambe prend l'inclinaison, ce qui nuit grandement à mon équilibre. Imaginez vous marcher sur le pont d'un bateau avec une chaussure de ski verrouillé à un pied.

la solution"historique " , celle de nos anciens, la jambe de bois! le pilon! reste donc d'actualité, ya pas de raison... donc acte, après avoir convaincu mon prothésiste de me faire un proto avec des éléments de récupération, nous avons validé la chose en navigation,

puis nous avons réalisé la version définitive:

emboiture " pirate" clin d'oeil du prothésiste,

embout pilon en caoutchouc anti-dérapant, qui ne se coince plus nul part

protection de genou car on passe tout de même pas mal de temps à quatre pattes sur le pont d'un bateau.

me voici donc équipé pour le long court, prêt à aller au bout du monde...enfin si le bateau flotte!

Dernières nouvelles, me voici aussi équipé d'une prothèse bricolée pour permettre le palmage...