Durée de survie dans l'eau froide et signes avant-coureurs de l'hydrocution ?
publié le 21 Novembre 2004 02:29
P'te question qui devrait être être de la compétence du Dr JY Chauve.
Existe t'il des tables relative à la survie en eau froide ? Lors d'un naufrage de ferry on avait évoqué une durée de 6 minutes...
Y a t'il des signes annonciateurs de l'hydrocution ? La résistance dépend elle de l'âge, du poids, de l'entraînement, des
vêtements ou de leur absence ... ( le tout évidemment hors grosse bouffe et hors vêtementgs spéciaux).
J'ai par ailleurs la sensation que 16° dans l'eau de mer correspondrait à environ à 18° en eau douce (question de densité mais
quid au niveau du refroissement réel ?). Quelles sont vos expériences de natation et/ou de chutes à l'eau ?. Merci
1 les 2 ou 3 premières minutes après immersion : létat de choc dû au froid
Au début de l'immersion, le sujet prend une profonde inspiration, et ce qui multiplie par quatre le volume d'air dans ses
poumons. Cette hyperventilation peut par elle-même entraîner de légers spasmes musculaires et la noyade. Parallèlement, on
observe une augmentation marquée du rythme cardiaque et une élévation importante de la tension artérielle. Ces réactions
cardiaques peuvent provoquer la mort, surtout chez les sujets âgés, moins bien portants. Ces effets durent pendant les deux
ou trois premières minutes, précisément au stade critique de l'abandon du navire.
2 de 3 à 30 minutes : le risque dépuisement à la nage
À ce stade, la nage est souvent le facteur défavorisant avec la prolongation de réactions respiratoires et cardiovasculaires de la
première phase. Le contact de l'eau froide avec la bouche et nez peut provoquer un blocage réflexe de la respiration ( réflexe
de plongée) saccompagnant dun ralentissement du rythme cardiaque, parfois dun arrêt.
3 après 30 minutes : lhypothermie
La déperdition calorique est 25 à 3à fois plus rapide dans lair que dans leau. Lintensité de cette déperdition dépend de
nombreux facteurs lécart de température, le pouvoir isolant des vêtements, lagitation de l'eau, les capacités de production de
chaleur du corps par les muscles, le rapport entre masse corporelle et surface de contact, lépaisseur de la graisse sous-
cutanée, la condition physique du sujet, son type dalimentation avant l'immersion, son comportement dans l'eau
Les cellules cérébrales sont très sensibles aux variations thermiques. Lhyperthermie entraîne des convulsions et lhypothermie à
une somnolence. Mais lévolution à terme est la même : cest la perte de conscience. Dans leau, cette perte de conscience va
être suivie inéluctablement par la noyade puis larrêt cardiaque.
La perte de conscience chez une personne légèrement vêtue, même munie d'une veste de sauvetage, survient environ 1h.
après l'immersion dans une eau à 5ºC, ou 2h. dans une eau à 10ºC, ou au bout de 6h. environ si leau est à 15°C.
Les courbes prévisionnelles de survie ont été faites à partir de données expérimentales et de cas concrets.
Différentes courbes ont été réalisées depuis celle publiée par Molnar en 1946 (à partir de données recueillies sur les prisonniers
de Dachau). .
Une courbe intéressante est celle de Hayes et coll. (1987).
Voir fichier joint
un grand merci