Les informations ci-après ont été compilées en vue d'un passage du Pacifique vers l'Indonésie en 2017. Merci pour vos commentaires et vos retours d'expérience. Mise à jour: Novembre 2017.
Yannick, s.v. TY-YANN, ty-yann.image-etc.com
Les routes du Pacifique vers l'Indonésie empruntent le détroit de Torres. La route pour retourner de l'Indonésie vers le Pacifique passe au nord de la Papouasie Nouvelle Guinée.
Ports de départ
Les ports dans lesquels on peut obtenir un visa indonésien sont :
- Nouméa en Nouvelle Calédonie, le consulat d'Indonésie est sur la Baie de L'Orphelinat.
- Port Moresby en Papouasie Nouvelle Guinée, une escale avec une mauvaise réputation où on se limitent à des aller/retour en taxi entre la marina et l'ambassade d'Indonésie en ville.
- Dili au Timor Oriental.
Ports d'arrivée
En principe, l'entrée en Indonésie suivant la nouvelle procédure doit se faire dans l'un des 18 ports désignés à http://www.noonsite.com/images/pdfs/indonesia_no-cait-memorandum/download (Kupang au Timor Ouest, Saumlaki ou Tual dans les Moluques du Sud, Benoa à Bali...) et signalés par les marqueurs bleus sur la carte.
Cartes
- Navionics
- CM93 sur OpenCPN, aux grandes échelles seulement, inutilisable pour le pilotage cotier.
- Images satellitaires géo-référencées capturées avec SASPlanet ou GEKAP dans les zones mal cartographiées telles que les îles et récifs coralliens des Louisiades, Coral Sea...
Météo
La période favorable s'étend de juin à septembre lorsque le vent souffle du secteur est. L'alizé sud-est peut être assez puissant dans le détroit de Torres. A partir de fin novembre, on fait face à la mousson de nord-ouest en arrivant en Indonésie centrale.
Courants et Marées
Les marées dans le détroit de Torres sont tabulées dans le document «Year Queensland Tide Tables» en téléchargement libre à la page https://www.msq.qld.gov.au/Tides/Tide-tables ou dans les logiciels OpenCPN ou TotalTide. Le courant peut atteindre 5 nœuds au niveau de Hammond Rock en sortie du détroit et 1,5 nœuds à Bramble Cay au début du North East Channel. Les hauteurs de marée à Thursday Island varient entre 2 et 3 mètres. Pour éviter de naviguer avec vent contre fort courant, il vaut mieux planifier un passage en mortes eaux (premier ou dernier quart de lune).
Dans la zone côtière de Darwin, les hauteurs de marée peuvent dépasser 5 mètres.
Détroit de Torrès
Le détroit de Torrès est un passage international, sous surveillance de l'Australie. Lors du passage, il faut répondre par VHF aux demandes d'informations des autorités qui patrouillent en avion ou en bateau. Avec un GPS et des cartes récentes, le pilotage n'est plus un problème dans le détroit. Le mouillage est toléré près d'un îlot afin de se reposer la nuit à condition de ne pas descendre à terre. Au fond de l'eau, langoustes et crocodiles.
Les routes possibles dans le détroit sont :
- Un voilier arrivant Port Moresby débute au nord-est par the Great East Channel et débouche à l'ouest sur Prince of Wales Channel où transitent les "camions" du trafic commercial. Stop sur îlot (Coconut Island, Poll...) ou à Thursday Island. Si le vent a une composante sud, le voilier naviguera au prés dans Great East Channel.
- Un voilier arrivant des Louisiades, de Port Vila ou de Nouméa, peut traverser la grande barrière de corail (GBR) au sud, par exemple via Pondora Entrance, puis raser Cape York et embouquer Endeavour Straight avec le courant favorable de la marée montante. Stop possible sous le vent d'un récif de la GBR ou mouillage sauvage à Blackwood Bay sur Mount Adolphus Island.
Mer d'Arafura
La traversée de la mer d'Arafura est effectuée sur des fonds de faibles profondeurs. Entre Torres et Darwin, une longue côte sauvage de mangrove et de réserves aborigènes. Stop possible aux MarchinBar Islands après Cape Wessel , Gove Harbour, Darwin... Attention aux filets en sortie du détroit de Torrès et surtout dans la zone économique exclusive Indonésienne (200 NM).
Formalités Australie
Il n'est pas obligatoire de faire une clearance pour l'Australie lorsqu'on emprunte le détroit de Torrès mais il faut l'anticiper avant de quitter le port de départ en cas d’escale sur le territoire australien. Détails à http://www.noonsite.com/Countries/Australia?rc=Formalities .
Avant de faire route vers un port d'entrée en Australie, il faut :
- déclarer l'arrivée du bateau avec prévision d'un port d'entrée (Thursday Island, Darwin...) par un email à yachtreport@border.gov.au , en anglais «of course», contenant 1/ The name of your yacht, 2/ Intended first port of arrival, 3/ Estimated arrival time, 4/ Last four ports, 5/ Details of people on board including name, date of birth, nationality and passport number. Ce message doit être envoyé entre 90 jours et 2 jours avant l’arrivée ; le port d'entrée est modifiable en route.
- demander un eVisitor e600 Visa gratuit pour chaque membre d'équipage via le formulaire en ligne à http://www.border.gov.au/Trav/Visa-1/600-/Visitor-e600-visa-online-appli... .
L'inspection sanitaire (quarantine) à l'arrivée est facturée environ $350. Il faut se débarrasser avant de toute nourriture interdite d'importation : œuf, lait, fromage, miel, graines, fruit, légume, viande y compris en conserve, artisanat végétal et déclarer tout animal domestique, termites ou arme.
Formalités Indonésie
Voir les détails dans la page http://www.noonsite.com/Countries/Indonesia/?rc=Formalities . Beaucoup de voiliers se joignaient à un rallye pour obtenir le cruising permit (CAIT) afin de visiter l'Indonésie mais depuis 2016 les formalités d'entrées des voiliers en l'Indonésie ont été simplifiées et on peut donc être plus facilement autonome. Voir http://www.noonsite.com/images/pdfs/indonesia_no-cait-memorandum/view .
Il est possible d'entrer sans CAIT et sans agent dans un port indonésien à condition de respecter ces conditions :
- Déclarer à l'avance l'arrivée du bateau via un formulaire en ligne à https://yachters-indonesia.id
- Obtenir un visa pour chaque membre d'équipage auprès d'une ambassade.
- Équiper son bateau d'un transpondeur AIS; le numéro MMSI est requis sur la déclaration d'arrivée.
Le bateau est autorisé par période de 6 mois, renouvelable dans la limite d'un total de 3 ans. Tous les 6 mois, il faudrait informer les douanes du port d'entrée initial de la position du bateau par email.
Il y a 2 choix de visa pour l'équipage d'un voilier en Indonésie :
- Visa touriste délivré à l'arrivée dans un aéroport, 30 jours avec une extension possible de 30 jours. Pour un séjour plus long, on peut renouveler le visa avec un aller / retour en avion (« tourniquet ») à Singapour, Kuala Lumpur ou Dili.
- "Social Visa" pour un séjour jusqu'à 6 mois (2 mois puis 4 extensions possibles par visite mensuelle au service de l'immigration). Le visa social nécessite un sponsor résident en Indonésie qui se porte "garant" et qui doit obtenir un numéro d'autorisation auprès de l'immigration sur place après avoir signé et timbré le formulaire adéquate. Des agences proposent ce service sur Internet pour $100 à $200 ; ces agences sont utilisées par les rallyes.
En plus du formulaire de demande de visa fournie par l'ambassade, il faut:
- une copie du document pdf intitulé «VESSEL DECLARATION» qui est imprimable après validation du formulaire de déclaration d'arrivée d'un yacht à https://yachters-indonesia.id (remplir tous les champs sinon le formulaire ne peut pas être validé).
- une copie du formulaire «MARITIME DECLARATION OF HEALTH» téléchargeable sur ce même site https://yachters-indonesia.id.
Le visa doit être utilisé au port d'entrée indonésien dans les 90 jours après sa délivrance par l'ambassade. Par exemple, si on part début juin de Nouméa, on a donc 3 mois afin de visiter le Vanuatu, PNG et Louisiades avant d'arriver fin septembre en Indonésie.
bonjour
Info très utile , bravo Yann
tropicat
topo au top !!
Très utile compliation, en particulier pour les détails administratifs un peu "filtrés" par rapport aux données (indispensables) de noonsite.
Pour les routes suivies je suis un peu dubitatif car certaines zones ont très mauvaise réputation et devraient être à tout prix évitées, comme la Papouasie-Nouvelle Guinée, le sud des Philippines et la mer des Célèbes. Mais je n'y ai aucun vécu et suis à l'écoute des expériences réelles et récentes.
La Papouasie-Nouvelle Guinée "continentale" a mauvaise réputation au niveau sécurité mais il y a beaucoup de compte-rendus récents de voiliers qui ont reçus un accueuil excellent aux Louisiades, pas de problème de sécurité.
Pour la partie mer des Célèbes des Philippines, c'est exact qu'il y a une insécurité. Ce pays est trés vaste et l'on peut y naviguer dans les autres zones.
Yannick
Carte des courants généraux pour la route :
https://earth.nullschool.net/#current/ocean/surface/currents/orthographi...
Il faut y superposer les courants de marées dans les détroits.
Document mis à jour avec l'expérience de l'entrée en Indonésie.
Yannick
Nous avons fait un trajet un peu différent de celui évoqué (http://journal.belle-isle.eu/parcours/), et nous ne sommes donc pas des experts sur l'ensemble. Mais nous sommes passés par là-bas (NC, Australie, Indonésie), et je tiens à apporter un commentaire au sujet de s formalités australiennes, et particulièrement à ce qui est cité ci-dessous :
"se débarrasser avant de toute nourriture interdite d'importation : œuf, lait, fromage, miel, graines, fruit, légume, viande y compris en conserve"
Pour les Australiens (et cela vaut aussi pour les Kiwis), il faut bien distinguer deux choses : le fait d'arriver avec quelque chose à bord et le fait de le déclarer. En l'occurrence, ils vous répètent bien que vous ne craignez rien tant que vous déclarez tout. Chez nous, cette distinction existe certainement, mais elle est rarement mise en avant, si bien qu'une interdiction d'importer quelque chose est assimilées à l'interdiction d'arriver avec à son bord.
Mais pas de panique, en Australie (et NZ), le processus se passe généralement de la sorte : 1. L'officier de biosécurité (ou le douanier) vous demande si vous êtes au fait de la réglementation. Allez directement en 4 si vous répondez par l'affirmative. 2. Si c'est niet, alors on vous explique ce qu'il est autorisé ou non d'importer. 3. On vous demande si vous avez tout bien compris et au besoin on vous réexplique. 4. On vous demande alors si vous avez quelque chose à déclarer, et c'est là l'étape cruciale : si vous mentez, c'est le crime suprême ou presque, et inversement si vous êtes honnêtes, on vous déroulera presque le tapis rouge et en tout cas on sera très aimable avec vous. 5. Vous montrez en gros tout ce que vous avez et ce sur quoi vous avec un doute. 6. L'officiel saisit alors ce qui est interdit à l'importation, c'est-à-dire au final beaucoup moins que redouté, et vous laisse généralement beaucoup de victuailles à bord.
Il est vrai qu'il est difficile de décrire dans le détail ce qui est autorisé ou non cas pour certains produits cela dépend aussi de la provenance du produit. Mais dans notre cas , nous avons pu garder toutes nos conserves (y compris de viande, mais à condition qu'il s'agisse de conserves commerciales, pas de bocaux faits maison et donc non traçables), nos produits laitiers, plusieurs types de graines (mais pas le popcorn), etc. Quant aux fruits et légumes, généralement il n'en reste plus après une traversée vers l'Australie qui dure au moins une semaine, donc leur cas est réglé. Bouillir les œufs restants devant l'officiel lui a convenu, si bien qu'on a pu les manger durs. En revanche, évidemment pas de miel, mais nimporte qui ayant fréquenté les îles du Pacifique aura alors l'habitude. [Petite remarque aussi en passant : il existe des lois de biosécurité entre états australiens, au sein même du pays. Il est vrai qu'elles sont rarement appliquées aux voiliers, mais bon à savoir malgré tout.] Au final, tout ceci fut pour nous une expérience qui nous stressait pas mal auparavant et qui s'est avérée presque indolore, à condition d'être parfaitement transparents. Ainsi, s'il vous reste quelques fruits et légume, voire un reste de saucisson, mettez le tout dans un sac et donnez-le dès le début à l'officiel en lui disant que vous savez que de toutes les manières ça partira et vous serez déjà sur la bonne longueur d'onde.
J'ajoute enfin que la même attitude vaut pour le préavis d'arrivée. Pas de stress sur le fait qu'il faille l'envoyer 96 heures avant l'arrivée, c'est bien AU MINIMUM 96h avant l'arrivée, mais jusqu'à 90 jours avant, comme précisé ci-dessus. Donc c'est très facile, y compris pour ceux qui n'ont pas de quoi communiquer en mer. Pour ceux qui le peuvent, et même si vous avez déjà envoyé ledit courier, savoir que les douaniers apprécient énormément une ETA mise à jour, et ce même 1 ou 2 jours avant l'arrivée. On nous a chaleureusement remercié de l'avoir fait, ce qui leur permet de mieux anticiper le moment du contrôle, et donc la manière dont ils doivent s'organiser pour l'effectuer. Bref, encore une fois, c'est la transparence qui prime, et si vous jouez le jeu, tout cela deviendra un jeu d'enfant. Et comme l'Australie et la NZ sont des pays merveilleux à visiter, vous serez ensuite dans les meilleures dispositions pour le faire. Le bonheur, c'est aussi qu'une fois tout cela effectué, vous n'avez plus besoin de revoir un douanier avant le départ : on nous a seulement demandé de leur envoyer un mail avec notre position tous les 3 mois ! Quel contraste avec les Etats-Unis où il fallait passer 10 minutes au téléphone avec un douanier à l'arrivée dans chaque nouveau mouillage.
Pour ceux qui ne manqueront pas de trouver tout cela trop policé malgré tout, je les invite à méditer sur le sort réservé aux étrangers non européens, par exemples les Australiens et les Kiwis, lorsque ceux-ci viennent chez nous (y compris en Polynésie Française) : les règles floues et/ou incompréhensibles de Schengen et des zones douanières de l'Union Européenne font que nombre d'entre eux sont obligés de subir un parcours du combattant bien plus ardu.
J'ajoute pour terminer une autre remarque, mais à propos des visas indonésiens. Sauf erreur, le visa de touriste ne vaut que pour 30 jours (renouvelable une fois maximum) et le social visa que pour 60 jours (prolongeable 4 fois par durées de 30 jours successives). On arrive aux 60 jours et 180 jours évoqués, mais pas dès le début. C'est à prendre en compte, car les visites aux bureaux d'immigration ne sont pas toujours les plus pratiques, ni les plus rapides.
Merci Belle-Isle, j'ai apporté des précisions dans le texte concernant le visa social en Indonésie.
J'ai ajouté un avertissement sur les filets en mer d'Arafura. En 2017, un ami en route de nuit au moteur sur un catamaran a été pris dans un filet non éclairé; il n'a pas pu stopper les entrées d'eau par le joint du sail drive . Équipage sain et sauf mais perte totale du bateau.
Oui, c'est à notre ami Pascal "Tropicat" qu'est arrivée cette fortune de mer. Voir son blog : http://tropicat.over-blog.com/
Il raconte sa mésaventure ici, au-delà du malheur qu'il a subi c'est instructif : http://www.hisse-et-oh.com/forums/navigation/messages/2235562-filet-deri...
j'espère que, quand il aura 5 minutes, Pascal "Tropicat" nous fera un compte rendu complet de sa (très triste) mésaventure.... Bad story !
stef
Routes et waypoints citées sont téléchargeables au format .gpx pour import dans OpenCPN à :
http://ty-yann.image-etc.com/category/placemarks
Entré par Rayne Island.
J'ai choisi de passer par cette entrée, venant du sud-est, aujourd'hui méconnue, mais qui fut autrefois la seule pratiquée. La tour, construite du temps ou le gps n'existait pas,; est visible de quelques nautiques seulement, mais ensuite c'est la voie la plus courte et la plus facile jusqu'au cap York. On est trés vite à l'abri du " great detached reef", avant de faire une route nord est bien dégagée, au portant, et sans cargos ni pêcheurs. Nous avons navigué de nuit, pour, au petit matin prendre un mouillage dans 12 mètres devant l'ile York, histoire de se reposert avant d'attaquer Arafura et Timor.
A utiliser sans modération.
Bjr , faire très attention au filets dérivants en arrivant sur l Indonésie , j en ai fait les frais .....
Pour les filets, ke coupe-orin n'est-il pas une bonne solution. Sur mon arbre de 40mm j'en ai depuis 6 ans (un très cher!) mais qui m'a bien servi entre le Tunisie et la Sicile!!!!! De nuit, le moteur s'arrête presque sans raison mais avec i un bruit bizarre en forçant et coupe-orin a fait son travail car le moteur a repris ses tours!
Cela ne coupe pas les filins en acier mais "seulement" les filins en chanvre , polypropilène ou polyester.
Cela évite surement la mésaventure malheureuse de tropicat. Le filin acier stope l'hélice et évite la détérioration du joint.
Kpi