naufrage cata Saida

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réponse n°211306
Guliver a écrit :
L'explication se trouve peut-être dans le faible coût du gasoil à Saidia et dans la région (contrebande en provenance de l'Algérie toute proche où le GO est à 0.15€/l, voir lien).

L'explication de la recherche de carburant moins cher ne tient pas debout. D'où vient cette information?
Aucun marin expérimenté comme il l'était ne ferait une telle erreur pour quelques euros. Bernard connaissait la position de l'entrée du port et le danger d'y entrer la nuit. Il avait lu les évaluations sur la marina et avait décidé d'y passer quelques jours avant de partir vers l'Atlantique. Après sa bôme cassée, il devait repartir à Gibraltar mais pas dans l'immédiat
Qui nous dit qu'il n'a pas fait des ronds dans l'eau au large de la marina dans l'attente du lever du jour pour évaluer la possibilité d'y entrer malgré les conditions météo? Ce qui multipliait le risque de se prendre un orin. A partir de cette avarie leur sort était scellé.
Quand à ce qui bloque l'élice sur la photo, je n'ai jamais vu d'écoute de génois qui ressemble à çà.
Fred

 Afin qu'ils ne soient pas mort pour rien, nous ne savons pas ce qui a motivé cette traversée vers Saïdia, donc gazoil, pression de l'équipage, tout est plausible, rien n'est certain. La leçon à en tirer est que, en croisière avec nos bateau, c'est la météo qui commande, quitte à louper une escale ou à prolonger la précédente. Donc le premier enseignement c'est que les programmes de croisière trop rigide sont à bannir..
Le bout qu'on voit pris dans l'hélice ressemble bel et bien à un bout du gréement courant, même si Guliver en doute (Bout double tresse en bon état et n'ayant pas séjourné dans l'eau.) C'est le deuxième enseignement, les dormants de bout doivent être lovés et bien rangés et saisis afin qu'ils ne puissent pas passer par dessus bord et se prendre dans les hélices.
Ce sont des petites règles de base, qui finalement ont leur importance.
La photo du site du Figaro montre en revanche un détail intéressant: Le safran tribord (Tel qu'on le voit sur la photo.) est tourné à 180°, de plus il est brisé sur le bord d'attaque en haut, comme si cette casse s'était produite alors que le bateau reculait, de plus, il n'y a pas de traces sur le talon du safran, ce qui laisse supposer que cette casse s'est produite alors que le bateau était encore en pleine eau. Dés lors ne peut on pas imaginer que le démâtage à eu lieu bien avant l'échouage. Auquel cas, dans la précipitation une mise en route des moteur pour se protéger du gréement ou récupérer l'équipier tombé à l'eau en débarrassant le bateau du gréement, peut expliquer le bout autour de l'hélice. Il faut attendre que le bateau soit gruté pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
A partir de là, le bateau n'est plus manoeuvrant, et au vu de la description faite de l'état de la mer, le chavirage est tout à fait envisageable.
Cette version permettrait de comprendre la disparition d'un équipier en larguant le gréement au large si les 5 avait été ensembles, la mer aurait rendu les 5 corps.
Une seule personne porte un gilet. si on imagine que les quatre personnes retrouvées s'étaient réfugiées à l'intérieur des coques, pour sortir par les trappe de secours, le gilet (Sauf s'il est gonflable.) peut constituer un réel handicap.

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OCEANIS
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réponse n°211316
Patrickdr a écrit :
Guliver a écrit :
L'explication se trouve peut-être dans le faible coût du gasoil à Saidia et dans la région (contrebande en provenance de l'Algérie toute proche où le GO est à 0.15€/l, voir lien).

L'explication de la recherche de carburant moins cher ne tient pas debout. D'où vient cette information?
Aucun marin expérimenté comme il l'était ne ferait une telle erreur pour quelques euros. Bernard connaissait la position de l'entrée du port et le danger d'y entrer la nuit. Il avait lu les évaluations sur la marina et avait décidé d'y passer quelques jours avant de partir vers l'Atlantique. Après sa bôme cassée, il devait repartir à Gibraltar mais pas dans l'immédiat
Qui nous dit qu'il n'a pas fait des ronds dans l'eau au large de la marina dans l'attente du lever du jour pour évaluer la possibilité d'y entrer malgré les conditions météo? Ce qui multipliait le risque de se prendre un orin. A partir de cette avarie leur sort était scellé.
Quand à ce qui bloque l'élice sur la photo, je n'ai jamais vu d'écoute de génois qui ressemble à çà.
Fred

 Afin qu'ils ne soient pas mort pour rien, nous ne savons pas ce qui a motivé cette traversée vers Saïdia, donc gazoil, pression de l'équipage, tout est plausible, rien n'est certain. La leçon à en tirer est que, en croisière avec nos bateau, c'est la météo qui commande, quitte à louper une escale ou à prolonger la précédente. Donc le premier enseignement c'est que les programmes de croisière trop rigide sont à bannir..
Le bout qu'on voit pris dans l'hélice ressemble bel et bien à un bout du gréement courant, même si Guliver en doute (Bout double tresse en bon état et n'ayant pas séjourné dans l'eau.) C'est le deuxième enseignement, les dormants de bout doivent être lovés et bien rangés et saisis afin qu'ils ne puissent pas passer par dessus bord et se prendre dans les hélices.
Ce sont des petites règles de base, qui finalement ont leur importance.
La photo du site du Figaro montre en revanche un détail intéressant: Le safran tribord (Tel qu'on le voit sur la photo.) est tourné à 180°, de plus il est brisé sur le bord d'attaque en haut, comme si cette casse s'était produite alors que le bateau reculait, de plus, il n'y a pas de traces sur le talon du safran, ce qui laisse supposer que cette casse s'est produite alors que le bateau était encore en pleine eau. Dés lors ne peut on pas imaginer que le démâtage à eu lieu bien avant l'échouage. Auquel cas, dans la précipitation une mise en route des moteur pour se protéger du gréement ou récupérer l'équipier tombé à l'eau en débarrassant le bateau du gréement, peut expliquer le bout autour de l'hélice. Il faut attendre que le bateau soit gruté pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
A partir de là, le bateau n'est plus manoeuvrant, et au vu de la description faite de l'état de la mer, le chavirage est tout à fait envisageable.
Cette version permettrait de comprendre la disparition d'un équipier en larguant le gréement au large si les 5 avait été ensembles, la mer aurait rendu les 5 corps.
Une seule personne porte un gilet. si on imagine que les quatre personnes retrouvées s'étaient réfugiées à l'intérieur des coques, pour sortir par les trappe de secours, le gilet (Sauf s'il est gonflable.) peut constituer un réel handicap.

 interesssante ton analyse 
tu dis ne peut on pas envisager le dematage avant l arrive sur la cote
Mais je ne voit pas bien comment peut on demater si on utilise pas les voiles....

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réponse n°211317

il a été plusieurs fois mentionné 'aurait du aller a Melilla'. Est ce que le profil de cote y est tres different ou juste l'entrée du port qui est plus facile ?

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SLOOP
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réponse n°211319

Je me suis effectivement trompé en disant que le bout dans l'hélice est un morceau de filet. Je n'avais pas utilisé la fonction zoom et j'avais lu quelque part qu'un morceau de filet était sur le winch électrique.
Ils n'avaient donc plus de voiles et une hélice en moins. Triste successions d'avaries !

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réponse n°211320

Bonjour,

Melilla c'est d'abord une grande rade à l'abri de deux jetées, dans la rade on trouve différents types de ports et notamment une marina. L'accès se fait par des fonds de 12M. Melilla constitue un excellent abri par mauvais temps.
Les marinas construites de manière artificielle sur cette partie de la méditerranée ont tendance à s'ensabler. C'est le cas de SMIR et de SAIDIA. En réalité ce sont des enrochements qui partent d'une plage. C'est la raison pour laquelle à Saidia une nouvelle digue non répertoriée sur les cartes marines à ce jour a été construite. Les fonds à l'entrée sont de l'ordre de 2 à 3m.
Je n'y suis jamais entré par mauvais temps mais le risque de déferlantes doit être bien réel.

Istos

Istos

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réponse n°211322

@Steph&Soph
Sans grand voile, on peut tout de même utiliser un morceau de génois, c'est pour ma part ce que j'aurais fait.
La route de ces catamarans est difficiles à contrôler dans le type de conditions dont il est fait état. Donc on peut facilement imaginer une voile qui se dégonfle et se regonfle brutalement engendrant des efforts violents sur le gréement. Aprés, un axe un peu fatigué qui casse et le mât tombe. Ou même une goupille d'axe qui s'en va, ce qui était arrive à Yves Parlier lors du Vendée Globe 2000.
Quoiqu'il en soit, j'imagine que des gens compétent vont enquêter sur place, car les hypotèses que nous envisager ne le sont qu'à la connaissance d'informations parcellaires. Ce qui sera intéréssant sera de prendre connaissance des conclusions de cette enquête afin de prendre les mesures nécessaires pour que ce type d'accident ne nous arrive pas.
Concernant l'arrivée à Mellilla, que je connais, je pense que ce n'est pas la meilleur idée, en effet le port se trouve dans une situation un peu similaire à Saïdia c'est à dire que si le vent(Certains parlent de 50NDS.)pousse vers le port, et qu'on s'est loupé pour l'entrée, on fini sur les jetées.

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réponse n°211347

Dans mon intervention, j'émet l'hypotèse d'un démâtage avant chavirage.
Si on retient ce cas de figure, avec un bout pris dans une hélice, le skipper ne contrôlait plus son bateau, dit plus clairement il dérivait, donc la navigation sans profondeur sous le bateau, je ne pense pas que ce soit un choix.
La couleur de l'antifouling, c'est je pense un érodable noir sur un vieil antifouling rouge. le bateau à dû être passé au Karcher avant le voyage. En tous les cas, pas caréné, il n'est que de voir les concrétions sur le Sdrive.

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réponse n°211348

Les hélices sont des Kiwiprops, hélice en zyltan (plastique). Une pale  est cassée sur la deuxième hélice (témoignage du capitaine du port de Saïdia)

Istos

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réponse n°211358
Patrickdr a écrit :
Dans mon intervention, j'émet l'hypotèse d'un démâtage avant chavirage.
Si on retient ce cas de figure, avec un bout pris dans une hélice, le skipper ne contrôlait plus son bateau, dit plus clairement il dérivait, donc la navigation sans profondeur sous le bateau, je ne pense pas que ce soit un choix.
La couleur de l'antifouling, c'est je pense un érodable noir sur un vieil antifouling rouge. le bateau à dû être passé au Karcher avant le voyage. En tous les cas, pas caréné, il n'est que de voir les concrétions sur le Sdrive.

Sur la photo gros plan de l'helice et du safran (lien), on voit ce qui doit être une trace laissée par hélice sur le safran (1) ? Dans ce cas, cette l'hélice tournait, son moteur tournait et la propulsion se faisait vers l'avant (2), toujours selon cette hypothèse, c'est le safran en pivotant de 180°(3) qui a arrêté l'hélice et non le bout ???

Cette trace pourrait très bien être apparue apres le naufrage lorsque le vagues percutaient ce safran jusqu'à lui faire toucher l'hélice ???

La pale 'invisible' est elle manifestement cassée.

On pourrait penser que le safran s'est inversé en touchant violemment le fond alors que le bateau culait mais la base du safran ne semble pas avoir ragué ???

(1) sur la photo, regargez la pale du haut à son sommet à droite, il y a une petite trace sur le safran, cette pale touche le safran.
(2) je peux me tromper


http://images.figaronautisme.com/image/figaro-nautisme/publications/figaro/121121_084740_helice.jpg

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réponse n°211369

@Pilotepouraile
Je préfère ton dernier post au précédent, même si je comprend ta rage. Un accident est toujours injuste, et personne ne peut s'en réjouir sauf à être le dernier des salauds.
J' ai émis l'idée d'un démâtage plus au large, ceci n'est qu'une hypothèse.
J'imagine que chacun à bord a fait tout ce qui était en son pouvoir pour sauver le bateau, et donc sa peau.
A la fin, comme tu le dis si bien "ça n'a pas marché".
La mer nous laisse profiter d'elle le plus souvent, mais quelquefois, se montre récalcitrante. C'est ce qui est arrivé, puisse celà nous servir de leçon.

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Monocoque
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réponse n°211374

Je suis actuellement à Saidia en carénage, la mer est grosse avec un vent d'Ouest. rafale à 55 nds sous les grains dans la nuit de mercredi. Cela devait être pire par vent de NE le 13 novembre.
Au large de la digue a environ 400 mt une belle ligne de déferlante laisse penser à une faible profondeur d'eau. LOVE LOVE etait à 22 h 18 à 31 milles du port ( balise dobox) a 6 nds cap sur Saidia. Si un dématage à eu lieu loin au large comment expliquer que le bateau soit au petit matin déja sur la cote et prêt de l'entrée duport ( 200 mt) avec le mat cassé à proximité de la coque. Sur ce que je vois actuellement il est possible que le bateau est touché le fond (safran abimé)  dans les déferlantes, Le choc violent ( corps polytraumatisé et choqué explique aucun rescapé) Je retiendrais l'idée de sancir par l'avant plutôt q'un chavirage. Rentrer de nuit avec un tel temps est suicidaire.

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CATAMARAN
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réponse n°211376

J'avoue avoir du mal à chasser les images qui tournent dans ma tête du calvaire de ces cinq personnes. Et il est impossible de ne pas s'interroger, non pas sur les responsabilités ou les culpabilités de tel ou tel car ce n'est pas notre rôle, mais sur les causes reproductibles par chacun de nous, qui ont engendré une telle tragédie. 

 

Je pense en effet que quand on fait une erreur sur nos bateaux, et on en fait tous, nous y réfléchissons et en tirons les conclusions, comme en atteste la rubrique "ça vous est arrivé" de V&V, dans laquelle le skipper et le journal tire les leçons de chaque fortune de mer.

 

Alors, pour comprendre, j'ai lu tous les articles et témoignages sur ce drame, et comme le skipper était, comme il dit lui-même "un amoureux de STW", j'ai voulu relire tous ses posts pour essayer de comprendre l'homme et sa démarche autour du bateau en général et de ce projet en particulier. Bernard Allemand semblait être incontestablement un homme chaleureux, fraternel, tolérant, sportif aventurier voiles & ULM et passionné par la mer. J'ai perçu un marin expérimenté et compétent, pas du genre m'as-tu-vu, je sais tout, et agressif que l'on rencontre hélas sur les forums et parfois sur les mers ou sur les routes

 

Voici son message de nouvelle année, je crois que c'est rendre hommage à son souvenir que de le rappeler :

 

 Pour moi STW  est ma drogue quotidienne.

J'en suis fou amoureux, même les "grincheux" me régalent..

Bonne et heureuse année à toutes et tous.

Méditez ces quelques mots:

 

Chaque jour est NEUF et UNIQUE

Sachons saisir et APPRECIER toutes les opportunités pour embellir notre Vie au quotidien.

SANTE BONHEUR RESPECT

Que ces voeux rythment CHAQUE JOUR de l'an 2MILLE 12

 

Bernard sur Love Love

 

Alors, pourquoi ce destin tragique ? J'ai toujours en mémoire la phrase de Jean-François Deniau qui disait à peu près : « chaque fois que vous rentrez d'une croisière, remerciez la mer de vous avoir  laissé revenir". 

 

Par certains côtés, nous avons plus de chance que les générations précédentes de revenir. La qualité des équipements nautique, les progrès de la construction navale, les progrès fantastiques de la météo, le GPS, l'Internet, Google, les logiciels de navigation mixte, l'AIS etc. sont autant d'aides aux marins qui leurs rendent rendre la navigation plus facile et plus sûre.

Mais ces outils peuvent faillir et je crois contraire à nos intérêts d'en attendre voir exiger  le zéro défaut. Mais au contraire nous savons tous qu'il faut rester prudent et circonspect. Ils s'amélioreront encore, ils sont ce qu'ils sont et vaut mieux les appréhender avec prudence que de les accuser de nos déboires.

 

Mais j'ai aussi en mémoire les propos de coureurs du Vendée globe qui considèrent  qu'une course se gagne à 70 % avant le départ, je crois hélas que c'est vrai aussi pour les croisières.

 

C'est pourquoi je crois que le débat sur les circonstances exactes du chavirage est instructif, mais pas essentiel pour nous, car en tout cas moi, je ne suis pas sûr, qu'en telles circonstances aussi hostiles, j'aurais fait mieux.  Si on trouvait un canoé et son occupant détruit au bas  des chutes du Niagara,  devrait-on s'interroger pourquoi n'est il pas arrivé en bas  sans dommage,  ou plutôt comment a-t-il fait pour se trouver en haut des chutes ?

 

Vous avez compris que je ressens profondément que cette tragédie s'est jouée bien en amont, et que ces cinq personnes ont inexorablement marché vers leur destin tragique par un enchaînement de décisions irrationnelles parce que quelque chose dans le processus de préparation et de décision du groupe ne fonctionnait pas.

 

Nous avons deux ennemis en tant que marin. les contraintes de temps et d'argent. Ce sont essentiellement ces deux contraintes qui nous amènent à prendre des décisions irrationnelles, ensuite comme en mer, on peut pas s'arrêter au bord de la route,  on enchaîne les galères pour finir par des issues  plus ou moins graves.

 

Les marins sont des  hommes avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs passions, leurs stress, leurs obsessions, tout ce qui les constitue les incite au pire et au meilleur.  même s'il y a des explications techniques, je pense que c'est plutôt dans l'humain que nous trouverons les sources de nos fortunes de mer.
 

Par exemple, j'ai lu aussi que Bernard Allemand s'était très grièvement blessé à la main au printemps avec son guindeau, 

 

"Hélas, je ne suis pas parti, il y a 1 mois et demi j'ai eu un accident assez terrible, je me suis fait broyer la main droite entre la chaîne de mouillage et le barbotin de mon cata, le quindeau venait de me lâcher...

Par chance je venais de mettre des gants, mais jai tout de même 4 fractures ouvertes au 4 premiers doigts.

Rapidement transporté à la clinique de la main à Aix en Provence j'ai eu lamain sauvée par un chirurgien super qui, plus est, fin voileux...

Alors, je suis privé de bateau pendant encore quelques longues semaines.

Mais je pars en octobre pour le  Brésil avec mon Belize

 

 on sait tous faire marcher son guindeau et un jour,  par distraction, par stress, par précipitation,  on ne fait pas ce qu'on fait  d'ordinaire et ça  peut entraîner de graves  conséquences.
 

et qu'il avait mis en vente son bateau et qui ne partirait au Brésil s'il ne l'avait pas vendu en octobre."

 

Question sur le forum STW à l'annonce 

vend BELIZE 43 

4 Love Love 

02 sept. 2012

 

Vends Bélize 43 version maestro très bien équipé.

 

bjr 

 

plus a a la vente ??

 

Réponse le 8 septembre 2012 

 

Si, jusqu'à la fin de ce mois.

Si non vendu, je pars

 

Bernard sur Love Love

 

Un mois avant, Bernard n'était pas sûr de partir, la vente voulue ou contrainte du bateau, sa blessure n'amène pas la confiance et la sérénité.  Comment s'est déroulée la préparation de ce voyage ? Et finalement ils partent,  sans même caréner le bateau, peut-être le signe d'une précipitation. La préparation du bateau n'est pas optimale, celle de l'équipage ?

 

Je cite ici la dernière phrase de Bernard Allemand sur le site DOLINK pour présenter sa croisière :

 

"Nous sommes conscients que la vie sur un bateau ,  aussi confortable fut-il , n'est pas toujours sans aléas, voir sans problème,
il nous faudra à tous, skipper et équipiers, faire preuve de beaucoup de sagesse, de souplesse.... beaucoup, avant nous y ont laissé des amitiés,
Fasse le ciel qu'il nous en préserve."

 

Ces phrases ne montrent pas l'entrain et l'enthousiasme qui caractérisent ce type d'expédiation. Implorer le ciel montre une inquiétude sur la préparation de l'équipe, elles prennent un sens particulièrement douloureux après cette tragédie, car elles donnent le sentiment amer que ce drame aurait pu être évité en regardant de façon objective les bases de ce projet, qui prend des airs de fuite en avant.

 

 

Ils partent, et les incidents techniques semblent s'enchainer. 

 

 

La tragédie semble atteindre un point de non retour avec un extrait du dernier mail d'Alain  Khelifa (équiier disparu) envoyé son frère :

 

"La progression en Méditerranée est vraiment déplorable:la météo conjuguée aux 3 avaries,moteur,alternateur et ce matin la bôme de 5m brisée en deux sont de véritables freins pour atteindre nos cibles."

Une bôme de 5 m ne se brise pas sans raison,  les cause de cette  rupture (empannage mal maîtrisé,  rupture de pièces.. )  aurait dû constituer une alerte rouge incitant l'équipage de faire une pause et à remettre les cibles en question.
 

Pourquoi ne pas avoir attendu que le bateau soit réparé avant d'affronter une mer difficile avec des nuits très longues, un équipage fatigué et peut-être ? qui n'avait pas l'habitude  faute de temps de naviguer ensemble ?  Quiconque à naviguer sur un bateau qui n'est pas le sien, a ressenti cette perte de repères, cette nécessité de s'adapter  au matériel,  aux méthodes du skipper, aux spécificités du bateau.

 

A travers ces citations, je perçois un équipage peu rôdé, un bateau fragile par rapport à la croisière envisagée et peut-être aussi une règle du jeu mal définie en cas d'aléas au programme prévu. Qui a décidé de repartir malgré les avaries graves et pourquoi et pourquoi abandonner la route initialement prévue pour cette longue traversée au large dans un coup de chien ? Est-ce un problème de timing ? Est-ce le coût du mouillage dans la marina souvent prohibitif pour un catamaran ? est-ce un engagement du skipper par rapport à ses équipiers ? Un conflit sur le partage des frais entraînés par les retards liés aux avaries successives ? Ou des considérations plus dérisoires comme le prix du gazole à SAIDA ? A-t-il surévalué les capacités de son bateau de son équipage et de lui-même ? Un peu de tout ça ? 

 

Nul ne saura jamais, ces questions ne sont pas des accusations, elles sont simplement là pour montrer qu'une mauvaise préparation, des contraintes trop fortes de temps, d'argent, des cibles mal jaugées,  peuvent déclencher un scénario catastrophe aux conséquences tragiques. 

 

Je suis persuadé que Bernard, vu son expérience,  n'aurait pas pris ces décisions s'il avait été serein, il doutait, son équipage doutait, mais quelque chose est plus fort.

Je crois que si nous l'avions vu sur un ponton, nous aurions plus facilement le sortir de cet engrenage fatal en réveillant sa clairvoyance de marin expérimenté. On sent qu'une dynamique de l'échec s'installait inexorablement, sans personne pour y mettre un terme, tout le monde regarde vers la "cible" et subit les évènements.

 

Alors je crois que quelques précautions élémentaires sont nécessaires pour assurer la sécurité d'une croisière, surtout hauturière..

 

Bien se préparer avec son équipage, naviguer avant, se connaitre, aborder tous les problèmes,  prévoir les aléas y compris sur le plan budgétaire et du temps, pour palier les impondérables.

 

ne pas faire l'impasse sur l'entretien du bateau, mêmes si le coût est de plus en plus lourd, ne pas posséder un bateau et un programme de navigation à la limite de ses capacités financières

 

savoir renoncer, faire que la passion ou les contraintes de temps ou d'argent ne l'emporte pas sur la raison

Parler ensemble, ne pas garder ses doutes, 

 

Même si beaucoup, dont certains avec peu d'expérience réussissent la traversée des océans, et si finalement les accidents sont assez rares, ne pas banaliser ce qui reste une aventure avec des risques.

 

Voilà ce que je voulais exprimer, non pas pour accuser, ou pour donner des leçons, j'ai un peu l'impression par cesremarques un peu banales d'enfoncer des portes ouvertes, mais elles n'ont pas été ouvertes ici dans ce débat. Bouleversé par ces disparitions terribles et les drames familiaux qu'elles engendrent,  j'éprouve le besoin d' interpeller tous ceux qui veulent vivre leur rêve, skippers ou équipiers, sur la nécessité de garder la tête froide et l'esprit rationnel afin de diminuer les risques de tels drames. 

 

Je voudrais modestement contribuer à ce que personne ne se retrouve un jour dans une issue aussi tragique.

 

j'ai mis les références des conclusions d'un autre chavirage tragique,  où les circonstances sont très différentes, les causes techniques bien établies.

http://www.beamer-france.org/BanqueDocument/pdf_118.pdf

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réponse n°211383

Bonjour,

Je prends ce beau texte comme un témoignage sur nos doutes et nos hésitations quand nous prenons la mer. Nous honorerons la mémoire de ces marins disparus si nous savons apprendre de leur drame.

Istos

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- Pirogue 2 Places (Monocoque)
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réponse n°211385

 exactement se que j'aurrai aimé etre capable de  faire  mais mille fois mieux Merci pour eux  et a tous bon vent  Raymond de Coyote 

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MARYLAND (Catamaran)
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Cotisant depuis 2003
réponse n°211386

 Je remercie Colyande d'avoir retrouvé le rapport du bea mer sur l'outremer dont je parlais precedement et d'avoir mis des mots justes sur ce drame. Je rappelerai cependant un fait : nous ne sommes pas des marins, nous sommes des plaisanciers certes avertis pour beaucoup mais de simples plaisanciers, notre métier n'est pas la mer, la mer et les bateaux sont nos passions et nous devons raison, humilité et prudence garder a chaque fois que nous organisons nos croisieres. La picure de rappel est sévère avec cet accident, elle doit deja porter ces fruits pour nos prochaines navigations
Hervé

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ENDURANCE 35
Membre cotisant
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réponse n°211415

 Merci Colyande pour cet éclairage documenté et non dénué d'empathie. 
Pour le reste laissons l'émotion retomber.

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réponse n°211424
Pilotepouraile a écrit :
Eh garçon, quand tu es dans ta baignoire tes mains touchent les bords ?
Si oui ta baignoire est trop petite ou tes bras trop courts.
On dirait que tu es certifié pour naviguer en baignoire. Nous ne t'en voulons pas.
Vas faire un tour en mer d'Irlande, en Iroise l'hiver ou chez Jéronimo quand il est de mauvais poil.
Ta logique est absurde, quand tu as 10 M de houle, tu vas creuser le fond de la mer ?
J'ai quelques amis qui vont bien rigoler et pas des moindres.
Tu pourrai te recycler dans le modélisme naval radio commandé, c'est une bonne école.
Tu peux aussi acheter une périssoire, si tu as plus grand il y a une erreur quelque part
J'espère pour toi un ou deux coups de 12, si on te revois je te recommande pudeur, humilité modestie.
Au revoir Monsieur,
Courtoisies de pontons

J'ai effacé le message.

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Catamaran
Membre cotisant
Cotisant depuis 2007
réponse n°211426

@ cyolande:
merci pour votre tentative d'analyse, très instructif.
ce type de contributions, comme beaucoup d'autres témoignages sur STW concernant des incidents, accidents, problèmes, difficultés, phénomènes météo, etc. sont des trésors pour les débutants comme moi

et je peux vous assurer que je m'en inspire souvent et que ca m aide dans mes prise de décision. 
car comme chef de bord de mon cata, je sais que je pourrais malencontreusement etre confronté a ce type de situation. et que la vie de mes équipiers et la mienne dépendront des bonnes décisions (ou des moins mauvaises). cela me donne au moins de petites références théoriques supplémentaires.

le retournement en cata, c'est la grosse angoisse. c'est pour ca que tout accident nous fait nous poser des questions: pourquoi, comment est-ce arrivé, a qui la faute (ou a pas de chance), aurait on pu éviter (toujours plus facile après coup), etc.

salutations

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OCEANIS
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réponse n°211442
Pilotepouraile a écrit :
Reconnaissons tous que nous ne savons pas l'enchainement des évènements qui ont conduit au naufrage.
Tu n'as pas encore subi la grande piaule, çà t'arrivera un jour, ce n'est pas pressé mais prépares toi.
Tu sais, c'est simple, le bateau chante et vibre comme un violon, des chocs de la mer arrivent, ça gronde, ça hurle, comme dans un atelier de presses d'usines et ça dure.
Lis Vito Dumas, Moitessier, Adlar Coles.
Etudies la possibilté de suivre les stages de l'ENV au Beg Rohu, à Quiberon.
Puis progresses peit pas par petits pas dans les tailles de navires - Embarques au moins 2 semaines avec ceux qui savent, ex Pen Duick, en hiver, en eaux froides.
Offres toi çà.Un bateau c'est pas un truc qu'on loue, c'est un objet qu'on aime.
Globalement il s'agit de garder de la vitesse pour composer avec la mer et le bateau.
Fais aussi une virée sur un multicoque de course, tu verras ces canotes sont très particuliers.
Ensuite tu apprendras à diriger un équipage, le gérer quand il fait beau et pas beau, tu gèreras aussi des avaries
Il y a des mecs a de la plaisance, juste parcequ'un ne fait pas de la course avec des Twingos formule1

 pilotepouraile.
ca fait la seconde intervention de haine que tu fais ici elle n'est absolument pas acceptable ici c'est un forum pas une salle de boxe et si ton but c'est d'humilier les gens....je te propose de d'aller faire unbonfootinget d'aller te calmer ailleur.

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réponse n°211445

Ce que j'ai compris dans le post de Colyande :

- D'abord qu'il manifestait beaucoup d'humanité et de considération pour cet équipage disparu en mer
- Ensuite, il décrit un processus psychologique qui peut conduire, quelle que soit notre expérience, à abandonner nos facultés de discernement. Je pense que cet apport est TRES TRES important.

Pour moi Colyande a une compréhension intime de ce qu'est la vie en mer. Il n'est pas convenable de se poser en donneur de leçons. Il n'est pas juste non plus de dire que cette intelligence de la mer s'acquiert (ou se mérite) seulement après un long parcours comme le suggère Pilotepouraille. Nul n'est à l'abri de prendre un jour des décisions qui seront un autre jour considéré par d'autres comme absurdes.
C'est pour moi une grande leçon.

Francis

Oceanis 423 (Monocoque)
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Cotisant depuis 2005
réponse n°211446
ISTOS a écrit :
Ce que j?ai compris dans le post de Colyande : ? D?abord qu?il manifestait beaucoup d?humanité et de considération pour cet équipage disparu en mer ? Ensuite, il décrit un processus psychologique qui peut conduire, quelle que soit notre expérience, à abandonner nos facultés de discernement. Je pense que cet apport est TRES TRES important. Pour moi Colyande a une compréhension intime de ce qu?est la vie en mer. Il n?est pas convenable de se poser en donneur de leçons. Il n?est pas juste non plus de dire que cette intelligence de la mer s?acquiert (ou se mérite) après un long parcours comme le suggère Pilotepouraille. Nul n?est à l?abri de prendre un jour des décisions qui seront un jour considéré par d?autres comme absurdes. C?est pour moi une grande leçon. Francis

 
En parfait accord avec Colyane et avec toi.

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- Pirogue 2 Places (Monocoque)
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réponse n°211452

Pilotepouraile a écrit :
Reconnaissons tous que nous ne savons pas l'enchainement des évènements qui ont conduit au naufrage.
Tu n'as pas encore subi la grande piaule, çà t'arrivera un jour, ce n'est pas pressé mais prépares toi.
Tu sais, c'est simple, le bateau chante et vibre comme un violon, des chocs de la mer arrivent, ça gronde, ça hurle, comme dans un atelier de presses d'usines et ça dure.
Lis Vito Dumas, Moitessier, Adlar Coles.
Etudies la possibilté de suivre les stages de l'ENV au Beg Rohu, à Quiberon.
Puis progresses peit pas par petits pas dans les tailles de navires - Embarques au moins 2 semaines avec ceux qui savent, ex Pen Duick, en hiver, en eaux froides.
Offres toi çà.Un bateau c'est pas un truc qu'on loue, c'est un objet qu'on aime.
Globalement il s'agit de garder de la vitesse pour composer avec la mer et le bateau.
Fais aussi une virée sur un multicoque de course, tu verras ces canotes sont très particuliers.
Ensuite tu apprendras à diriger un équipage, le gérer quand il fait beau et pas beau, tu gèreras aussi des avaries
Il y a des mecs a de la plaisance, juste parcequ'un ne fait pas de la course avec des Twingos formule1

  c'est quand la recré

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FIREBALL
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Administrateur depuis 1998
réponse n°211455

Le 22 novembre, je postais un appel de modération. Je suis obligé de le réitérer, puisque visiblement personne n'a compris la problématique!

Je suis l'un des premiers à recourir au yakafokon.

Mais dans une situation comme celle-ci, où des familles sont lourdement endeuillées, et ou aucun survivant n'est là pour nous donner une idée de ce qui a pu se passer, comment peut-on simplement critiquer des choix qui, pour étonnant qu'ils nous apparaissent à tête reposée, derrière l'écran du PC, à terre, peuvent avoir été ressentis comme s'imposant à eux à l'époque?

Bien sûr, 100% des marins perdus en mer sont parti du port un jour de trop.
Bien sûr, en mer le danger c'est la terre.
Bien sûr, un catamaran est plus dangereux en cas de naufrage, car il ne se redresse pas et n'est plus manoeuvrant.
Bien sûr ...
On sait tous celà.

Ce qu'on ignore, c'est comment et pourquoi le Lovelove a sancit. Et comment et pourquoi l'équipage s'est retrouvé dehors. Même si on peut l'immaginer : certainement pour ne pas être coincé dans le catamaran retourné.

Ce qu'on ignore, c'est un nombre d'informations tel qu'il est impossible d'avancer une cause unique de ce naufrage. Sauf à être un devin de premier ordre!

Alors pour l'instant, et afin de protéger le deuil des familles, je vous demande de ne plus poster d'information qui n'ai pas été vérifiée et qui ne soit pas vérifiable.
Je vous demande de ne plus jeter d'anathème sur le skipper, qui est au nombre des victimes.
Je vous demande de ne plus avancer de causes ubuesques à ce naufrage, pour éviter qu'un assureur ne vienne en tirer argument pour ne pas indemniser les familles des victimes.

Car soyons-en certain, s'il existe une possibilité pour l'assureur de se dédouaner du coût de ce sinistre, il le fera. Et tous les assureurs, aujourd'hui, lisent avec assiduité nos forums. Où ils trouvent une masse d'information de premier choix.

Aussi, je vous le redemande fermement, dans l'intérêt des victimes et de leurs familles: Merci de respecter le temps du deuil, et le temps de l'enquête!
Je vous prie de ne plus avancer de thèses ou de mettre en ligne des anecdotes invérifiables relatives au LoveLove.

Si vous souhaitez discuter des difficultés de tenue à la mer d'un catamaran, je vous invite à créer un sujet dédié.
De même pour la question de l'accès à Saida.

Pour tout ce qui concerne l'équipage du LoveLove, et son naufrage, tant que nous n'avons pas le résultat du BEA Mer, merci de ne pas spéculer.

En revanche, je vous promet que nous ouvrirons le concours de la meilleur divination des causes de naufrages, et que celui qui aura le talent d'avoir ressenti dans le cosmos, dans le marc de café ou dans quelconques boules de cristal la cause du naufrage la plus proche de la réalité, celui-là se verra attribuer une médaille de "Grand Devin Naufrageologue de niveau 1" qu'il pourra arborer fièrement à tous les salons, toutes les réunions STW, et porter sur son profil ou monter en tête de flêche!

D'ici là, je vous invite à respecter le silence du deuil.

Ariel DAHAN
Commission Juridique STW

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PROTOTYPE
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réponse n°211459
Maiao98 a écrit :
Je suis actuellement à Saidia en carénage, la mer est grosse avec un vent d'Ouest. rafale à 55 nds sous les grains dans la nuit de mercredi. Cela devait être pire par vent de NE le 13 novembre.
Au large de la digue a environ 400 mt une belle ligne de déferlante laisse penser à une faible profondeur d'eau. LOVE LOVE etait à 22 h 18 à 31 milles du port ( balise dobox) a 6 nds cap sur Saidia. Si un dématage à eu lieu loin au large comment expliquer que le bateau soit au petit matin déja sur la cote et prêt de l'entrée duport ( 200 mt) avec le mat cassé à proximité de la coque. Sur ce que je vois actuellement il est possible que le bateau est touché le fond (safran abimé)  dans les déferlantes, Le choc violent ( corps polytraumatisé et choqué explique aucun rescapé) Je retiendrais l'idée de sancir par l'avant plutôt q'un chavirage. Rentrer de nuit avec un tel temps est suicidaire.

  C'est en effet l'hypothèse la plus probable au vu de ce qui a été constaté a posteriori. Dans cette affaire, une seule chose est certaine : "Love Love" faisait route directe sur Saïdia à 22h18 à une vitesse de 6 Kn. A cette heure là, il se trouve 31 Nm du port. Si la vitesse et le cap sont maintenus, il devrait se trouver devant l'entrée du port vers 3h30 du matin, le lendemain. Ce timing est tout à fait compatible avec le fait qu'on retrouve l'épave sur la plage à une faible distance du port au petit matin. Il ne l'est pas, en revanche, si le catamaran a chaviré ne serait-ce qu'à 5 milles du port. A supposer que dans l'intervalle il ait continué sa route plein Sud à 6Kn, l'heure du chavirage se situerait dans ce cas aux alentours de 2h30 du matin. En estimant la vitesse de dérive du bateau retourné à une vitesse maximale de 1Kn, il lui aurait fallu plus de 5 heures pour venir à la côte, compte-tenu du fait que le vent soufflait N-NE et que la route parcourue devenait du même coup plus longue (de plus, cette nouvelle route S-SW aurait entraîné un échouage à un autre endroit que celui constaté, plus à l'Ouest). Enfin, il est très peu probable dans ce cas que 4 corps aient été retrouvés à proximité immédiate du catamaran retourné, y compris le corps du malheureux qui portait un gilet de sauvetage (sa dérive, du fait de ce gilet, aurait été différente de celle des corps des 3 autres équipiers presque complètement immergés et donc non soumis à l'effet du vent). Sans vouloir expliquer l'ensemble des causes de cette catastrophe ( y a-t-il eu une avarie préliminaire, bout dans l'hélice etc. ?) qui ne seront jamais, je pense, totalement déterminées, une seule chose me semble à peu près certaine, c'est que le catamaran a chaviré à proximité immédiate de l'entrée du port et donc que, très probablement aussi, il a été roulé par des déferlantes induites par les hauts-fonds qui bordent ce port. La principale leçon à retenir de cette affreuse histoire est donc pour moi que tout chef de bord doit garder en mémoire la formule très simple qui définit la zone de déferlement de la houle en fonction de son amplitude (H) et de la profondeur locale (d) : H/d<0.78. Si, réellement, à l'entrée de la marina de Saïdia les fonds sont de 3/4m, il suffit d'une houle de 0.78*3=2,5m (en arrondissant) pour que ça déferle à cet endroit. Or, cette nuit là, les creux étaient estimés à 5m et plus. Il ne s'agit pas pour moi de jeter la pierre à qui que ce soit, mais la connaissance de cette formule très simple aurait dû dissuader l'équipage du Love-Love de même tenter d'approcher de cette marina cette nuit là, compte-tenu de l'état de la mer. Toujours très vraisemblablement, c'est l'erreur fondamentale qui n'a malheureusement pas pardonné. Peio Haize Egoa

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MARYLAND (Catamaran)
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Cotisant depuis 2003
réponse n°211461

 Cher Peio je suis tout a fait d'accord avec ton analyse mais je suis aussi d'avis d'arreter ce post , Nous pourrions tous nous retrouver sur le forum cata afin de connaitre nos positions en cas de naufrage . Comment s'y preparer , quels sont les bonnes decisions a prendre et a anticiper. Comment développer ce que nous apporte colyande pour ne pas en arriver la etc...
on peut aussi ouvrir un autre post du genre : dans quelles conditions allons nous refuser une entrée de port, quels sont nos alternatives?

a vous tous de decider
Hervé

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réponse n°211463
Peio64 a écrit :
Maiao98 a écrit :
Je suis actuellement à Saidia en carénage, la mer est grosse avec un vent d'Ouest. rafale à 55 nds sous les grains dans la nuit de mercredi. Cela devait être pire par vent de NE le 13 novembre.
Au large de la digue a environ 400 mt une belle ligne de déferlante laisse penser à une faible profondeur d'eau. LOVE LOVE etait à 22 h 18 à 31 milles du port ( balise dobox) a 6 nds cap sur Saidia. Si un dématage à eu lieu loin au large comment expliquer que le bateau soit au petit matin déja sur la cote et prêt de l'entrée duport ( 200 mt) avec le mat cassé à proximité de la coque. Sur ce que je vois actuellement il est possible que le bateau est touché le fond (safran abimé)  dans les déferlantes, Le choc violent ( corps polytraumatisé et choqué explique aucun rescapé) Je retiendrais l'idée de sancir par l'avant plutôt q'un chavirage. Rentrer de nuit avec un tel temps est suicidaire.

  C'est en effet l'hypothèse la plus probable au vu de ce qui a été constaté a posteriori. Dans cette affaire, une seule chose est certaine : "Love Love" faisait route directe sur Saïdia à 22h18 à une vitesse de 6 Kn. A cette heure là, il se trouve 31 Nm du port. Si la vitesse et le cap sont maintenus, il devrait se trouver devant l'entrée du port vers 3h30 du matin, le lendemain. Ce timing est tout à fait compatible avec le fait qu'on retrouve l'épave sur la plage à une faible distance du port au petit matin. Il ne l'est pas, en revanche, si le catamaran a chaviré ne serait-ce qu'à 5 milles du port. A supposer que dans l'intervalle il ait continué sa route plein Sud à 6Kn, l'heure du chavirage se situerait dans ce cas aux alentours de 2h30 du matin. En estimant la vitesse de dérive du bateau retourné à une vitesse maximale de 1Kn, il lui aurait fallu plus de 5 heures pour venir à la côte, compte-tenu du fait que le vent soufflait N-NE et que la route parcourue devenait du même coup plus longue (de plus, cette nouvelle route S-SW aurait entraîné un échouage à un autre endroit que celui constaté, plus à l'Ouest). Enfin, il est très peu probable dans ce cas que 4 corps aient été retrouvés à proximité immédiate du catamaran retourné, y compris le corps du malheureux qui portait un gilet de sauvetage (sa dérive, du fait de ce gilet, aurait été différente de celle des corps des 3 autres équipiers presque complètement immergés et donc non soumis à l'effet du vent). Sans vouloir expliquer l'ensemble des causes de cette catastrophe ( y a-t-il eu une avarie préliminaire, bout dans l'hélice etc. ?) qui ne seront jamais, je pense, totalement déterminées, une seule chose me semble à peu près certaine, c'est que le catamaran a chaviré à proximité immédiate de l'entrée du port et donc que, très probablement aussi, il a été roulé par des déferlantes induites par les hauts-fonds qui bordent ce port. La principale leçon à retenir de cette affreuse histoire est donc pour moi que tout chef de bord doit garder en mémoire la formule très simple qui définit la zone de déferlement de la houle en fonction de son amplitude (H) et de la profondeur locale (d) : H/d<0.78. Si, réellement, à l'entrée de la marina de Saïdia les fonds sont de 3/4m, il suffit d'une houle de 0.78*3=2,5m (en arrondissant) pour que ça déferle à cet endroit. Or, cette nuit là, les creux étaient estimés à 5m et plus. Il ne s'agit pas pour moi de jeter la pierre à qui que ce soit, mais la connaissance de cette formule très simple aurait dû dissuader l'équipage du Love-Love de même tenter d'approcher de cette marina cette nuit là, compte-tenu de l'état de la mer. Toujours très vraisemblablement, c'est l'erreur fondamentale qui n'a malheureusement pas pardonné. Peio Haize Egoa

D'accord sur tout.

Dans le message 72/80 où j'annonce avoir effacé un message qui m'a valu un abordage en règle de Pilotepouraile, j'écrivais qu'une règle de base dans le gros temps est de ne jamais aller sur des fonds de moins de 10 fois la hauteur de vague. Pilotepouraile, qui navique dans des creux de dix mètres en mer d'Iroise, m'a fait comprendre que cette règle, ou une de ses variantes, n'est pas connue de tous. C'est ahurissant ! Combien sont-ils à l'ignorer. Cette ignorance peut tuer.

Lire la page mauvais temps du guide des Glénans, tout y est dit ! Ma version date de 1972 !

Confiants, trois d'entre eux n'avaient pas enfilé leur gilet de sauvetage.

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VOYAGE 12.50
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réponse n°211465
Hervélp a écrit :
 Cher Peio je suis tout a fait d'accord avec ton analyse mais je suis aussi d'avis d'arreter ce post , Nous pourrions tous nous retrouver sur le forum cata afin de connaitre nos positions en cas de naufrage . Comment s'y preparer , quels sont les bonnes decisions a prendre et a anticiper. Comment développer ce que nous apporte colyande pour ne pas en arriver la etc...
on peut aussi ouvrir un autre post du genre : dans quelles conditions allons nous refuser une entrée de port, quels sont nos alternatives?

a vous tous de decider
Hervé

 Bonjour
J’avais été en contact avec Bernard par mail, quand il est allé à Venise. J’avais bien aimé son analyse. Voir l’évaluation de mai 2010

Son drame est un désastre pour nous tous. Nous sommes meurtris au plus profond de nous même. C’est un des nôtres que nous avons perdus, lui et aussi son équipage
Les réactions sur ce fil sont à la hauteur du choc que nous encaissons. Et l’image grotesque et terrifiante de ses deux coques retournées sur une plage, n’est pas pour rien dans la vigueur de nos réactions.
Je pense aussi que ce serait bien de laisser maintenant, les enquêteurs faire leur métier. Nous ne pourrons certainement pas amener beaucoup plus.
Et puis, pensons aux familles… qui nous lisent… Si nous avons perdu des nôtres, eux… ont perdu des leurs…
Michel

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LAGOON 410
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réponse n°211470

Je suis un ancien voisin de Bernard à Port Camargue quand il avait à l'époque son Athéna 38 et suis propriétaire d'un Lagoon 410 depuis 19 99.
J'ai retrouvé Bernard sur son Bahia 43 en décembre 2010 à Fort de France accompagné de Thierry (teddy06) [salut à toi et encore merci piour tes photos ; il a cherché à te contacter à son retour, pourquoi n'as-tu pas répondu ? Il t'appréciait beaucoup.]
J'ai retrouvé à nouveau Bernard à Saint-Martin en route pour Cuba et retour Europe, me retrouvant seul à ce moment, je ne l'ai pas suivi pas à Cuba et je suis renté en solitaire St-Martin, Açores, Port-Camargue mi juin 2011.
Bernard : homme chaleureux, convivial, bon vivant et généreux.
Auparavent, bien que propriétaire de son catamaran, il avait fait un tour de l'atlantique avec retour par Cuba et St Domingue, en tant qu'équipier payant, sur un Outremer 45 pour parfaire ses connaissances.

Printemps 2012

Je rencontre à nouveau Bernard à Navy Services à Port St Louis du Rhône : CARENAGE, remise en état moteur, changement d'une embase, mâture démontée, révisée, remontée (je n'aurai pas voulu payer la note !)

Sortie familiale, mouillage au Carro (proche St Louis du Rhône) et panne de guindeau ce qui entraine son accident avec trois doigts écrasés mais bien soignés selon ses dires. Remplacement par un guindeau neuf !

A cette époque il met en vente son bateau mais sa guérison rapide durant l'été le décide à poursuivre son projet de traversée. 

Mi-octobre 2012 :

A port Corbières avant le départ, il constate une petite entrée d'eau dans le compartiment moteur.
Passage à Port St Louis du Rhône et nouvelle sortie du bateau de l'eau pour vérification des joints d'embase (qui avaient été changés au printemps 2012). Verdict : uniquement un mauvais serrage du filtre à eau de mer.

Bernard ne lésinait pas sur les dépenses pour avoir un bateau en état.

Dans une fenêtre météo ils partent début novembre.
Suite à son arrêt à Alicante (je le suis sur Dolink), je l'appelle un soir à l'heure du repas et je trouve six joyeux lurons attablés devant un gros thon pêché en navigation. Le sixième luron, français, naviguait en solitaire sur un monocoque de 10-12m en route pour les Caraïbes ; si quelqu'un le reconnait qu'il lui fasse part de ces tristes évènements.

"La panne moteur" n'était qu'un alternateur qui ne chargeait pas et fut vite résolue.

La bôme cassée, c'est un empannage par gros temps. Si un équipier n'avait plus eu confiance, à ce moment là, il lui aurait été facile de revenir en France (liaisons ferroviaires + bus Alicante-Montpellier, journalières, faciles, peu onéreuses).

Bernard me disait que pour la bôme ils allaient trouver une solution et qu'ils partiraient pour SAÏDIA comme prévu selon leur planning (prix du fuel vraiment accessoire).

Ceci est ma dernière conversation avec Bernard...

Que s'est-il passé pendant la deuxième partie de la nuit du 12 au 13 novembre ? Le filet bien-sûr, à combien de la côte ?

Ils étaient tous volontaires pour partir, paix à leur âme.

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réponse n°211482

@ Peio64&Ysgour
La théorie, c'est fait pour les salles de classe.
Si en revanche, il ne s'agit que d'un étalage de connaissances, on s'en fiche un peu, je tiens à votre disposition quelques pots de confiture qui vous éviteront de tirer pour étaler.

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réponse n°211507
Patrickdr a écrit :
@ Peio64&Ysgour
La théorie, c'est fait pour les salles de classe.
Si en revanche, il ne s'agit que d'un étalage de connaissances, on s'en fiche un peu, je tiens à votre disposition quelques pots de confiture qui vous éviteront de tirer pour étaler.

Vous faites référence, je suppose, à cette exquise citation de la mère Denis "La cultrure c'est comme la confiture plus on en a moins on l'étale", citation qu'on peut lire dans son chef d'oeuvre "Potée aux Tripes et au gras de Porc" ? Est-ce bien cela ? Elle vous fait rire, elle en fait sourire beaucoup d'autres. Si vous souhaitez blesser sans être ridicule, choisissez de mieux vos sources. Allez, je sais que vous aimez les conseils, en voici un : cherchez sur google avec 'citation intelligence ou érudit' vous devriez trouver plus percutant.

Bon vent et soyez prudent, sans vous le monde manquerait de sel.

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VOYAGE 12.50
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réponse n°211513
Ysgour a écrit :
Patrickdr a écrit :
@ Peio64&Ysgour
La théorie, c'est fait pour les salles de classe.
Si en revanche, il ne s'agit que d'un étalage de connaissances, on s'en fiche un peu, je tiens à votre disposition quelques pots de confiture qui vous éviteront de tirer pour étaler.

Vous faites référence, je suppose, à cette exquise citation de la mère Denis "La cultrure c'est comme la confiture plus on en a moins on l'étale", citation qu'on peut lire dans son chef d'oeuvre "Potée aux Tripes et au gras de Porc" ? Est-ce bien cela ? Elle vous fait rire, elle en fait sourire beaucoup d'autres. Si vous souhaitez blesser sans être ridicule, choisissez de mieux vos sources. Allez, je sais que vous aimez les conseils, en voici un : cherchez sur google avec 'citation intelligence ou érudit' vous devriez trouver plus percutant.

Bon vent et soyez prudent, sans vous le monde manquerait de sel.

 M...DE à la fin

il faut arrêter là... Il a des morts et des familles endeuillées

Michel

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CATANA 40
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réponse n°211514

 bonjour 

Qui était l équipages , famille , équipiers , amis ?? 

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Le site de la Grande Croisière...