Mâter ou démâter un voilier de 10 mètres sans aide extérieur.

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BAVARIA 31 CRUISER
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Mâter ou démâter un voilier de 10 mètres sans aide extérieur.
sujet n°87970
Bonjour,
J'habite la région de Lyon et  j'ai pour projet l'achat d'un voilier de 10 mètres qui serait stocké à terre dans un chantier sur la saone.  Lors de mes transits vers la grande bleue je devrais démâter pour passer sous les ponts. Je me suis laissé dire que certains bateaux étaient équipés de chèvres fixes permettant de mâter / démâter sans aide extérieur (principalement en hollande pour naviguer dans les canneaux)
Quelqu'un pourrait il me fournir des renseignements sur cette technolgie.
Cordialement,
BINCHI
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KETCH
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réponse n°126877

Pour un voilier de 10 mètres, la manutention, sans grue,d'un mat devient difficile de part le poids et la taille, en jeu.

Je vois trois solutions :

  1. Avec d'un portique de fabrication personnelle: mais il doit être d'une hauteur suffisamment importante pour arriver près de la mi-hauteur du mat. Nécessité de confectionner un matéreil conséquent.
  2. Placer son bateau entre deux voiliers de tailles proches, et profiter des drisses, c'est sans doute la solution la plus simple.
  3. Profiter d'un pont de taille adéquat. Solution efficace car on peut profiter d'un point de fixation du palan, solide et stable. Mais la manutention en jeu est difficile (installation du palan, courant possiblement génant pour le positionnment du bateau) 
Anonyme (non vérifié)
réponse n°126888

Donc, avec un voilier de 10 mètres, une aide extérieure est nécessaire !

Dans le cas d'un mâtage avec l'aide d'un pont, bien prendre le dernier avant la mer, et du bon côté !


Anonyme (non vérifié)
réponse n°126893

Bonjour,
pourquoi vouloir démater à chaque pont ? Pourquoi ne pas envisager de partir du chantier avec le mat sur le pont et ne remater qu'une fois arrivé ?
Sinon, il y a de bonnes idées sur le site de Banik (www.banik.org)

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KETCH
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réponse n°126894

la boutade des ponts semble avoir été prise au premier degré…
Je crois les marins suffisamment intelligent pour choisir le bon pont
(mais généralement, c'est le premier ou le dernier suivant le sens…)

En tout cas, avec un mat de voilier de 10 mètres, faites vraiment attention,
cela peut faire des dégats très graves, autant d'un point de vue humain que matériel.

Il ya toujours moyen de bidouiller, à condition de le faire avec rigueur.
Pour le portique, deux poteaux empruntés, d'un matériau quelconque, peuvent faire l'affaire.
les fixations devront être au dessus de tout soupçon… 

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réponse n°126915

J'habite aussi Lyon et mon bateau est basé à St germain au Mt d'or sur la Saône. Il mesure 8m pour un mât de 10.
Je démate avec l'aide d'une grue à Port St Louis et remonte la Saône. De ce fait je ne paye que la manutention, pas les frais de port.
Ne pas oublier qu'à Port-St-Louis souffle souvent le mistral. Vouloir démater seul oblige donc parfois d'attendre l'accalmie 2 ou 3 jours, et donc de payer des frais de port. Quand tu fais le bilan financier, je ne trouve pas d'avantage à vouloir démater seul, par contre le risque de retrouver ton mât droit ou plié à l'eau existe. Reste toutefois la satisfaction de l'auto-indépendance.
Je pense donc que tu as ouvert un faux débat, qui se traduit par une économie de bouts de chandelles. Le vrai est dans la puissance de ton moteur pour remonter le Rhône, sans oublier de penser à l'autonomie en carburant.
Pour exemple, début septembre 2008, en pleine crue du Rhône, j'ai réussi à joindre l'embranchement du Petit Rhône depuis Arles, soit 2km en 4h. Arrivé là le compteur indiquait la mirobolante vitesse de 0,00 noeuds. Avant de reculer j'ai fait 1/2 tour et rejoins Arles moteur au point mort  à 9 noeuds. Je suis resté 24h sur place à attendre que le débit du fleuve se calme. J'ai mis au total 1 semaine pour rejoindre St Germain, en naviguant  de 5h du matin jusqu'à 21, voire 22h, tout en tirant des bords pour bénéficier du contre-courant le long des berges, souvent moteur accéléré. L'année dernière je n'avais mis que 4 jours en ne naviguant que 7 à 8h/jour sans jamais pousser le moteur. Dans le défilé de Donzère, j'ai retrouvé un voilier allemand de plus de 9m, parti 1 jour avant moi d'Arles, accroché aux branches
Pourtant j'ai un inbord Volvo de 13cv pour moins de 3 tonnes à tirer.
Pour les années à venir, maintenant que mon boat est en état, je réflèchis à l'option port à sec de Port St-Louis. Pas de démâtage, de trajet AR pénible pour l'équipage et usant pour le voilier et son moteur, pas de péage à régler aux VNF, et la consommation de gasole d'une voiture reste inférieure à celle d'un voilier.
Bon courage

Anonyme (non vérifié)
réponse n°126918

 Il y a une trentaine d'années j'avais un mat de 11m en bois. La première fois que j'ai voulu le monter par moi même, j'ai fabriqué une jumelle, j'ai appellé 2 potes pour qu'ils lèvent la tête de mat et j'ai commencé à le tirer avec un bout sur un winch. Il s'est ouvert comme une banane.
J'ai réparé, collé de nouvelles planches, cerclé par endroits( je n'avais pas trop confiance) et potassé quelques bouquins. J'ai recoupé le gréement de façon à ce que l'axe soit en ligne avec l'axe de la jumelle. J'ai fabriqué une ferrure costaud avec un axe. J'y ai fixé la bôme. Un bout depuis la tête de mat fixé en bout de bôme, qui était à 90° du mat, en l'air. Un autre bout fixé en bout de bôme et passé autour d'un winch( le mat est alors à l'horizontal posé sur le balcon avant, le pied dans la jumelle, les haubans tendus, la bôme en l'air à 90°. Un autre bout, en tête de mat, passe par le guindeau et des poulies et est renvoyé sur un autre winch à l'arrière; il sert juste à empêcher le mat d'arriver trop vite à le verticale en fin de course (j'étais seul pour monter le mat, sinon une personne à l'avant peut faire le boulot, juste freiner en cas de nécessité)
Il suffit ensuite d'étarquer le bout qui vient du bout de la bôme, et le mat monte tout seul.
J'ai plusieurs fois maté et dématé de cette manière, la dernière fois à Mayero, au mouillage, sans aucun problème.
J'espère avoir été assez clair...
à+ les amis

Anonyme (non vérifié)
réponse n°126919

Salut,

je mâte et démâte seul mon voilier de 35' équipé d'un mât en bois de 11 m qui pèse 100 kg. Le mât est articulé sur des jumelles en acier. Le pivot est à 1 m au-dessus du pont. Le balcon avant est un arceau en acier de 5 cm de diamètre articulé sur des cadènes placées par le travers du mât à 14' en arrière de l'étrave. L'étai est fixé sur l'arceau lui-même relié à l'étrave par un ridoir. Je remplace le ridoir par un palan à 4 brins pour démâter et le mât dégringole. Pour le mâtage j'utilise un 2ème palan à 4 brins (pas de winch à bord) pour tirer sur le 1er palan à 4 brins jusqu'à arriver à 30 deg. de l'horizontale, ensuite je tire directement sur le premier palan. Je contrôle la descente et la remontée avec les bastaques (gréement aurique). J'effectue toujours cette opération seul pour pouvoir tout contrôler. Je l'ai toujours effectuée au mouillage. Mon bateau est équipé d'origine du dispositif qui fait partie de la conception même. Le vit de mulet est placé non sur la mât mais sur les jumelles, la bôme reste donc à poste pendant l'opération.

C'est donc possible avec qqs modifications.

Thierry

Anonyme (non vérifié)
réponse n°126920

Une fois le mât à l'horizontale il dépasse le couronnement de 13' et repose sur le portique de bôme (gallows). Le balcon avant (arceau) est alors à la verticale. Je retire l'axe (2,5 cm de diamètre) et j'utilise le balcon comme grue pour soulever et déplacer le mât vers l'avant. je démanille ensuite l'étai et j'affale le balcon pour le remettre à poste.

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VULCAIN 5
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réponse n°126923

Bonjour

Gérard Borg sur son second bateau , qui était un Banjer de 10m grée en ketch marconi , avait étudié un système de matage - dématage facile , décrit dans le Nauticus " Gréement et armement ". Son mat était fixé sur des jumelles et on utilisait la passerelle comme chèvre , qui se laissait boulonner sur les jumelles . La force était fournie par le guindeau .
Il est certain qu'un système bien étudié doit être pratique pour aller explorer les rias et embouchures de fleuves que les voiliers renoncent a remonter pour cause de ponts .
De plus  , dès que vous vous éloignez un peu de la côte , il y a partout en Europe des possibilités d'hivernage sures a prix dérisoire , a la condition de démater , ce qui en rebute plus d'un , y compris moi ! Ce serait tout différent si je pouvais abaisser mon mat et le remettre en place facilement , sans aide extérieure .
Une bonne idée donc , mais qui doit être étudiée soigneusement . Pas d'improvisation quand son mat est en jeu !

Amicalement - Joël

jpg
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TRAWLER + FORBAN
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réponse n°126954

bonsoir

l'histoire du pont, c'est bien dans les livres mais moins bien sur l'eau

le dernier pont est à Arles et je vous souhaite bien du plaisr à aller mouiller sous le pont  du rhône, en plein courant pour faire l'opération

impatient de savoir comment ça s'est terminé et ce qu'est devenu l'étai quand le mat a été en bonne position

en outre, merci de préciser comment on passe du pont du bateau sur le pont routier ou SNCF pour faire l'opération, sachant qu'à Arles, les bords sont très franchement désagréables et peu accessibles

avec le gin fizz ketch, c'était 30 minutes pour mater et 15 mn pour démater à Port saint louis

cordialement

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KETCH
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réponse n°126955

J'irais un peu plus loin : j'aurais tendance à déconseiller le matage/dématage sous un pont, car les maoeuvre coté pont peuvent s'avérer scabreuse.

Mais je donnais des réponses d'ordre générale à une question qui peut intéresser tout ceux qui cherchent des solutions gratuites.

Et pour certains ponts et rivières, cela peut se faire avec facilité. 

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