Papy Tao niouses chapitre 7

Papy Tao niouses chapitre 7

Posté par : Jerome
17 Mayo 2015 à 16h
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5 pays, 1 escale.

Les joies de la navigation au près.

Belle dorade, vient par ici.

 

 

La nuit qui tombe nous trouve remontant l'annexe sur le pont et l'amarrant soigneusement.

L'ancre est remontée : c'est parti pour Miami,si tout va bien. Navigation de nuit à travers les récifs du Guatemala puis du Belize rendu possible grâce au GPS (géolocalisation par satellite). Nous remontons tranquillement, beau temps, mer belle. Le lendemain -mardi 5-, sur une idée de Jérôme l'ancre fait plouf dans le récif pour une heure, le temps de nager, essayer la pêche sous marine et se laver. Nager et se laver : réussi. Pêcher : raté. On remet l'ancre au sec et l'on sort du Bélize avant le coucher du soleil. Maintenant la navigation se fait en eau profonde. Le Mexique, que l'on ne voit pas, défile à bâbord. Le courant favorable attendu est plutôt décevant, mais Papy Tao avance bien. Tout va bien à bord pour les deux olibrius qu'il transporte. On aperçoit une petite lumière sur tribord cete fois : c'est la grande île de Cuba. Ensuite il faut tourner à droite mais le vent est de secteur Est, ce qui se traduit par un mot qui parle beaucoup aux voileux : le louvoyage. (qui consiste à faire des zigzag à 45 degrés du vent pour avancer puisque le voilier ne peut avancer face au vent).

Pour faire du louvoyage il faut serrer le vent, c'est à dire se mettre au près (près serré = à environ 45° de l'axe du vent ) et cette allure est particulière sur les monocoques. Imaginez vous debout dans un bus qui roule à tombeaux ouverts sur une piste parsemée de nids de poule et de dos d'âne et de plus sur deux roues. Le bateau gîte (penche) ; Il ne reste qu'un seul endroit horizontal dans le bateau : la gazinière, car elle est montée sur cardans. Tout devient plus compliqué : se déplacer : toujours se tenir car on est ballotté dans tous les sens. Dormir : il faut se caler pour ne pas rouler, glisser, tomber. Je vous ait gardé le meilleur pour la fin : faire la cuisine ! Manger !

Sur Papy Tao il vaut largement mieux être tribord amure car la cuisine est à bâbord, ce qui fait qu'elle se trouve en bas. Sur l'autre amure se caler, ouvrir un placard sans prendre son contenu sur la poire est un exercice pour l'acrobate de la piste aux étoiles. Pas question de lâcher le moindre objet : il s'échappe et part se balader dans les recoins les plus sombres. Faire du thé implique de faire chauffer de l'eau dans la bouilloire qu'il faut d'abord remplir sans trop inonder les abords. Au moment de verser l'eau bouillante dans la théière, bien faire attention à ne pas se brûler et bien viser car la petite molécule H2O va se balader en suivant tout les heurts dû aux vagues, c'est pourquoi il vaut mieux verser dans l'axe du bateau, il y a plus de chance ainsi de boire quelque chose en fin de compte.

Les quarts : ça veut dire se relayer à la surveillance et à la manœuvre aussi bien qu'au repos, au sommeil qu'on arrive à trouver une fois qu'on est bien fatigué. Nous avons choisi le rythme de 4h.

22h-2h : Armel. 2h-6 : Jérôme. 6h-10h : Armel etc . . . Certains quarts sont tranquille, rien à faire, on peut lire, écouter de la musique, rêver aux étoiles et aussi faire des petits sommes de 20mn avec la sonnerie du réveil pour les interrompre. Toutefois il faut bien surveiller les autres bateaux en plus des conditions météo qui peuvent changer. Vieille méthode : l’œil se promène sur tout l'horizon, le plus loin possible. Méthode moderne (qui n'exclut pas l'ancienne ! ) regarder son écran d'ordinateur , de tablette ou de VHF et « voir » les bateaux qui émettent en A.I.S Se matérialiser sur la carte. Ce sont les gros qui émettent : cargos,pétroliers,paquebots,grands voiliers. Les petits voiliers,bateaux de pêche ne le font pas. Certains quarts sont plus agités, occupé qu'on est par les voiles : prendre un ris dans la grand'voile, enrouler le génois ou le contraire si le vent faibli ; re-régler les voiles si le vent a tourné.

L'ami Gilles a défini la navigation à voile comme suit :

« Faire de la voile, c'est faire de l'acrobranche sur des arbres qui bougent arrosé par des pompiers qui vous vise avec des lances à incendie »

Alors profitez bien de ce que vous avez ! (sauf en cas de tremblement de terre ! ! ! )

 

Hasta luego.

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