Vendée-Globe : les chroniques de Jean-Yves Chauve ! 7. " Kevin risquait-il l'hypothermie ?"

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Vendée-Globe : les chroniques de Jean-Yves Chauve ! 7. " Kevin risquait-il l'hypothermie ?"
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Vendée-Globe : les chroniques de Jean-Yves Chauve

 Kevin risquait-il l'hypothermie ?

Médecin référent du Vendée Globe, Jean-Yves Chauve pose, quelques heures après le sauvetage de Kevin Escoffier, un oeil sur un risque induit par la situation : l'hypothermie.

" A court terme, non, Kevin ne risquait pas l'hypothermie. Dans une eau à 13° qui était la température enregistrée au moment du naufrage, la survie - habillé sans vêtements de protection - était d’environ une heure trente. Il faut savoir que dans l’eau le corps se refroidit 30 fois plus vite que dans l’air. Avec le vent lié aux conditions du naufrage, ce temps aurait été probablement raccourci pour 2 raisons. La déperdition calorique par évaporation au niveau de la tête exposée au vent et l’inspiration de l’eau des embruns. En effet, avec cette force de vent, la surface de l’eau est soufflée et, sur quelques mètres d’épaisseur, c’est un mélange air-eau que le naufragé respire. L’eau froide pénètre ainsi au plus profond du corps favorisant le refroidissement interne et les gouttelettes d’eau vont envahir les alvéoles pulmonaires, provoquant une noyade progressive.

Fort heureusement, Kevin a eu le temps d’enfiler sa combinaison de survie qui l’a protégé du contact avec l’eau froide. La cagoule a également évité toute déperdition de chaleur.
Le radeau de survie lui-même, muni d’une tente appelé pèlerine, a créé un cocon protecteur contre la perte de chaleur liée à la convection dû au vent.

On ne peut être qu’admiratif de la maîtrise de Kevin qui, malgré l’angoisse du moment, a su réagir immédiatement, prendre les bonnes initiatives et faire les gestes les plus adaptés. Il s’est sauvé la vie.

Une  fois de plus, cette aventure qui se termine bien démontre tout l’intérêt des stages de survie avec des mises en situations qui préparent à ce type d’accident. Les recherches et les évolutions des équipements  de survie réalisées souvent avec la participation des skippers sont également déterminantes. Enfin, les briefings de pré-départ expliquant les techniques de ratissage d’une zone à la recherche d’un naufragé ont dû guider les skippers sollicités dans les recherches.

Un dernier mot pour Jean, une nouvelle fois le Roi Jean, à la fois si simple et si exceptionnel ".

Dr Jean-Yves CHAUVE
avec MACSF, partenaire santé du Vendée Globe

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