Je reviens d'une croisère sur Esprit d'Equipe, intitulée Cap Horn et Canaux de Patagonie.
Nous avons vu de beaux glaciers pendant les 6 premiers jours, et c'est tout...
Ambiance à bord : supporter en permanence l'humeur du skipper, ses remarques ou réflexions à longueur de journée, pendant les repas, les navigations, les manoeuvres, et je ne parle pas des petits déjeuners où l'on entendait les mouches voler, car l'homme "n'est pas du matin", et a peu de considération pour les gens qui ont payé leur présence à bord.
Navigation : tout au moteur (17 milles à la voile en 11 jours, sur 390 milles effectués !). Mais c'est logique vu que c'est le seul moyen du bord pour recharger les batteries : Eolienne en panne, absence de panneaux solaires.
Voiles : pour ceux qui connaissent, et afin que les avis de certains prennent toute leur valeur, je joins à cet avis quelques photos qui valent mieux qu'un long discours. Pas de spi à bord bien sûr !
Sécurité : une VHF en état de marche, et un logiciel de navigation "Open CPN" que les marins doivent connaitre, avec ses cartes scannées surannées, et c'est à peu près tout. Pas d'AIS, pas de téléphone satellite (en panne), pas de pilote automatique (en panne), pas de réception de fichiers météos en dehors des ports d'Ushuaia et de Porto Williams (1 fichier par semaine donc !), balise de détresse non visible, girouette électronique et compas de cockpit donnant des écarts supérieurs à 20°.
Passage du Cap Horn : n'y comptez pas, sauf si la météo annonce des vents inférieurs à 10 noeuds, ce qui, dans ce coin, n'est pas monnaie courante. Le restant du temps, le skipper vous dira que les fichiers GRIB ne sont pas fiables dans la région et que, toute façon, vous ne pourrez pas passer avec "20/25 noeuds annoncés, et des creux de 1,5m à 2 m". C'est vraiment la météo, et la réalité de ce que nous rencontrions lorsque, sans dire un mot, notre skipper a fait demi-tour à 25 milles des Wollaston, préférant sans doute préserver son matériel largement en fin de vie.
Je passe sur bien d'autres détails, qui rendraient mon commentaire fastidieux, mais si quelqu'un souhaite, il n'a qu'à me faire signe....
oups
il est habillé pour l'hiver.
C'est étonnant qu'il puisse continuer avec autant de dysfonctionnements....
Toutes mes pensées solidaires, étant juste de retour d'un convoyage raté aux Caraïbes dans des conditions très voisines.
Il y en a, des branquignols sur l'eau...
https://cata-shrubb.blogspot.fr/2017/12/contre-vents-et-marees-aux-carai...
Bonjour ,je confirme ce qui est dit ,j’ai eu les memes avis par des gens qui ont fait ce crosiere en fin d’annee
y a t il quelqu’un qui a fait l’equivalent mais sur un bon bateau et avec un skipper agreable cela est interessant a savoir ?
c’est un reve d’aller la bas et en antarctique
Ce post me fait penserà Sylvain Tesson,explorateur et auteur emerite qui depuis son malheureux accidentest en train
d'acceder au rang d'ecrivain exceptionnel par ses pensées , sa culture et ses aphorismes.
Dans Berezina il raconte brievement une croisiere- escalade organisée en Terre de Baffin( Artique )
"moi ,je redoutais de resdescendre (des sommets ) .A bord du bateau ,l'atmosphere n'etait pas gaie.
Dans le carré , chacun lappait sa soupe en silence.
Le capitaine nous parlait comme a des chiens et nous prenait le soir pour son auditoire. Il fallait subir ses hauts faits, l entendre derouler ses vues sur cette science dont il s'etait fait le specialiste : le naufrage. Il y a comme cela des Napoleons du minuscule: en general ,ils finissent sur des bateaux, le seul endroit ou ils peuvent regner sur des empires .Le sien mesurait 18 metres....
Décidément :
http://stw.fr/fr/forums/cafe-du-port/deception-au-depart-dushuaia
Oui, j'ai effectué une superbe croisière à bord du voilier Venus (Baltic 51) avec un skipper sérieux et très sympa, assisté de sa copine. Malgré les conditions souvent rudes il y avait une très bonne ambiance (très bonne nouriture et excellents cocktails). Malheureusement Venus est remonté vers des températures plus chaudes, actuellement en Polynésie. Par contre il y a d'autres voiliers (majoritairement français) comme le Boulard avec un skipper très expérimenté mais d'autres aussi.
Pour qui aime la voile, la nature sauvage, les grands espaces à faire au-moins une fois.
Patrick
Il est évident que dans cet état de sous-équipement, de détérioration de l'équipement existant, et ces conditions de vie à bord, l´Esprit d'Equipe n'aurait aucune chance d'exercer en France.
Bonjour,
Je reviens d’un mois en Antarctique sur l’esprit d’équipe avec Thierry Gagne comme skipper. En réponse au texte de Gérard, Je crois que je me dois d’apporter aussi mon témoignage.
Le voyage a été très bien préparé par Thierry et son équipage. Nous étions 7 personnes à bord dont 4 “clients”. Nous avons pu partir rapidement et traverser le passage du Drake sans problème après une 1ère tentative ou le skipper a jugé plus prudent d’attendre 24 heures dans un mouillage proche du Horn car nous avions des vents de 50 noeuds avec rafale à 60. Nous avons traverser le Drake en 3 jours. La navigation en Antarctique s’est principalement faite au moteur. Personne ne s’en plaint car les conditions sont assez binaires ( calme plat ou neige vent et brume ). Les glaces demandent une adaptation permanente du programme car il ne fait pas de doute que la nature commande. L’expérience de Thierry et sa prudence à permis un séjour en toute sécurité qui pour moi est inoubliable. Début février, nous avons tenté une traversée du Drake pour retourner à Ushuaïa. Après plus de 100 milles Thierry a décidé de faire demi tour car la fenêtre météo s’était à son avis refermée. Nous avons mouillé 4 jours à Deception pour attendre la bonne conjoncture météo. Il est à noter que cette décision a obligé Thierry à modifier le séjour suivant planifié pour d’autres clients. Le surplus en coût de nourriture et de gasoil est également à sa charge. Il aurait pu décider de continuer la 1ère fois au détriment de notre confort. Le bateau aurait tout à fait pu encaisser le mauvais temps au Horn. Nous avons retraversé le Drake en 3 jours au portant avec une moyenne supérieure à 9 noeuds. Arrivé au Horn, nous devions avoir des vents Gribbs de 23 noeuds. On a eu droit à du 50 noeuds avec rafale à 60. Au portant c’était tout à fait spectaculaire, mais une allure plus serrée aurait été bien plus difficile. Nous avons par la suite croisé un autre bateau plus gros qui avait forcé le passage en même temps que notre 1ère tentative. Ils avaient passé deux jours au près avec des vents à plus 60 noeuds (les gribbs en prévoyaient 35...). L’équipage en gardait un souvenir cuisant.
L’Esprit d équipe dispose d’un Iridium et d’un pilote automatique tout neuf (très utile). Il est vrai que les voiles ont du vécu. Mais ce bateau est un formidable marcheur capable d’allonger le pas de façon impressionnante. Avoir un spi dans cette région relève à mon avis d’un franc optimisme. Le nombre de voiles éclatées par les williwaws est la pour en témoigner. La simplicité volontaire que Thierry applique à bord est aussi un gage de sécurité. Nous avons eu aussi notre lot de problèmes (gasoil sale, petite fuite au presse étoupe...). Tous ces problèmes ont été gérés par Thierry et son second avec professionnalisme. La solidarité des voiliers dans cette région est aussi une réalité.
Quand au logiciel OpenCPN, il est très utilisé dans cette région car il permet de lire des cartes conçues à partir de différentes sources. Je conseille de lire le lien suivant:
http://sir-ernst.net/technique/navigation
En ce qui concerne la fiabilité des Gribbs, la aussi la lecture du 1er paragraphe du lien suivant sera utile:
http://sir-ernst.net/technique/meteorologie/reception-de-cartes-fac-simile
Je ne pense pas que l’équipage de Sir Ernst puisse être qualifié d’incompétent. Les skippers de la région applique un facteur 2 sur les prévisions Gribbs. J’ai personnellement pu constater la validité de ce facteur à plusieurs occasions. La variabilité de cette région est extrême. Quelques heures après avoir essuyé 50 noeuds au Horn, nous remontions le passage de l’île Picton au moteur sans un souffle de vent.
Il est vrai que Thierry a une forte personnalité avec laquelle il faut apprendre à composer. Mais son expérience, et sa connaissance intime du milieu de la voile font partie de la découverte. Bien souvent, Il connaît les petites histoires derrière l’histoire. Je suis désolé que votre expérience n’est pas été plus heureuse. Quand à moi, je repartirais sans hésiter sur ce bateau.
Amicalement,
Jean Marc
Nous étions huit équipiers sur l'Esprit d'Equipe avec Thierry Gagnié, La promenade a duré huit jours.Nous sommes tous des voileux de très longue date. Tous propriétaires de voiliers entre 38 et 43 pieds. J'ai organisé cette croisière pour fêter mes 83 ans, que j'ai fêté à Ushuaia le 9 novembre 2017. Le 8 novembre, nous avons passé le CAP HORN, vieux rêve de gosse! Il y a eu une très bonne harmonie entre équipiers. Nous sommes également de vieux et moins vieux montagnards habitués à vivre une partie de nos sorties dans des refuges plus ou moins confortables. Il faut l'accepter et choisir, l'esprit qui prévaut est principalement de vivre en groupe et accepter avec bonheur et parfois sourires les circonstances trouvées sur le lieu que nous découvrons.Nous n'avons en aucun cas l'esprit plaisancier qui ne font que des ronds dans l'eau. Nous mettons à l'index les habitudes bourgeoises de la routine et de la vie ordinaire. Pour ma part je fais de la voile depuis 1948!
Thierry Gagnié est incontestablement un dur à réveiller le matin. Alors, le groupe préparait le petit déjeuner toujours copieux. Thierry passait devant nous sans dire un mot, nous respections ce silence.
Après s'être suspendu quelques secondes au portique arrière et fumer sa clop, il venait nous rejoindre et prenait part à la discussion sans problème. Nous étions sept hommes dont une femme qui est toubib. Il n'y a pas eu un seul accrochage durant cette courte croisière bien au contraire, Thierry nous a fait une excellente bouffe, nous, nous avons fait la vaisselle. Thierry nous a initié à la pêche à la bouteille, ce qui nous permis de déguster avec bonheur un certain nombre de grosses centolla. Il nous a fait connaître également un restaurant particulièrement bon à USHUAIA : le Bodegonfueguino. Quant aux voiles, elles sont incontestablement fatiguées mais solides, elles nous ont permis de naviguer à plus de huit noeuds avec un vent modéré. La météo a été changeante, les instruments de bord nous ont permis de ne pas nous perdre. Que demander de plus, faire ce périple en bateau de croisière? Non merci, gardons cette simplicité et le bonheur de naviguer avec un voilier qui a fait ses preuves ainsi que le propriétaire. Le bonheur pour nous tous!
Pour mémoire, nous avons déjà retenu huit jours pour les glaciers du CHILI avec Thierry Gagnié qui est un type super et cultivé.
Si vous aviez navigué avec TABARLY, vous lui auriez taillé un costume sans aucun doute!
Pour info nous avons le 8 novembre photographié le sous-marin San Juan croisé sur le canal de Beagle, il était 13h55, il a disparu quelques jours après!
Gilles et Pierre
Bonjour, je reviens d'une nav (mars 2018) avec Thierry Gagnié. J'avais moi-même placé beaucoup d'espérance dans la possibilité d'aller au Horn. Les conditions adverses ne nous ont pas permi de l'atteindre . En revanche cela nous a permis de rester à Puerto Toro et profiter de belles rencontres avec les pêcheurs de centolla, véritable festin avec la reine des crustacés. Le Horn comme la centolla ne sont pas un produit de consommation de masse ... il faut savoir raison garder et ne pas se jeter dans la gueule du loup quand on connait les conditions des lieux. Alors que les prévisions sur grib annoncaient du vent NO de 25 kts avec des rafales à 50, le vent à subitement changé et l'on s'est retrouvé avec du SE de 25 avec rafales à 55...les conditions restent aléatoires. En rentrant à Pto Williams nous avons croisé des ukrainiens sur un 15m qui étaient restés bloqué pendant 48h dans une crique derrière Wollaston. Ils ont préférés s'exfiltrer plutôt que de rester plus longtemps dans les parages. A les entendre, ils ont eu leur dose de frayeurs . Thierry ne prendra jamais ce risque bienheureusement pour la santé de tous ses passagers. Et je l'en remercie, il faut savoir accepter que nous sommes petits face à cette nature puisssante et imprévisible. Et finalement, je puis vous assurer que les 7 jours dans les canaux autour de l'ile Gordon sur le canal Beagle ont été fantastiques. C'est à mon avis la plus belle partie de la nav. le voilier permettant de s'approcher des glaciers, entrer dans des criques et être en mouillage dans des sites fabuleux pour qui aime ces paysages. Naviguer dans ces eaux n'est pas anodin et de fait ils osnt très peu de bateaux et de marins à y être. Je conseille donc fortement à ceux qui s'estiment frustrés d'y aller avec leur propre bateau et d'aller tirer des bords dans les canaux de patagonie et de doubler le Horn par eux-mêmes ou de s'acheter un skipper. Quand aux marins qui proposent ces nav, entre Horn et canaux, il ne s'agit pas d'aller en découvre avec le cap Horn ni de jouer à la roulette russe, aucun ne prendra de risques et ce pour préserver leur matériel qui est déjà mis à rude épreuve dans la région , et leurs passagers. Malheureusement, tous déplorent la pression à bord de ceux qui viennent en mode "consommateur" et font valoir leurs exigences de petit occidental arrogant et capricieux. Adios Tierra del Fuego!
Le tribunal d'instance de Toulon a rendu son jugement le 7 août 2019, ce monsieur (Gérard CONTE) a été débouté de ses demandes de remboursement du séjour et en dommages et intérêts.
Elle est belle la justice. Je viens d'en faire les frais aprés 2 ans. J'ai perdu plus de 9 000€ plus frais d'avocat contre un très très malin utilisant des arguments malhonnêtes qui a encore pignon sur rue!