Le sauvetage du voilier Dove II qui a lancé un appel de détresse Samedi après avoir perdu son gouvernail dans une mer dure avec creux de 6m en route pour la Martinique souligne une fois de plus la difficulté de monter à bord des cargos par gros temps; Nous n'avons pas encore de détails sur les circonstances de l'avarie ni sur les tentatives successives et infructueuses de sauvetage par deux cargos. Notre Président nous a demandé le mois dernier de réfléchir à quelles bonnes pratiques pourraient contribuer à rendre cette opération moins hasardeuse. Le sujet étant loin d'être évident je vous invite à contribuer à cette réflexion. Il serait particulièrement intéressant que des marins de la Marine Marchande interviennent.
Il est à noter que le CROSS AG avait demandé à Michel (Searout) dès Samedi de recommander une option de routage pour avoir une mer moins dure.
Frédéric, Commission Sécurité
Comment arriver à changer de bateau dans la houle sans briser l'un ou l'autre? Je me demande si un une sorte de radeau ou filet flottant avec les sacs pour protéger les victimes pourrait marcher. Un voilier "victime " pourrait le lancer, et le cargo pourrait le récupérer avec un manoeuvre pas trop difficile pour eux à faire. Comme s'ils pourraient attacher un bout à une survie et la hisser au pont du cargo avec l'équipage dedans, sans les faire du mal. Il faudrait refaire les survies pour protéger l'équipage contre les heurts pendant la montée, ou en faire pareil avec le "filet flottant", mais ça devrait être possible.
Un récit édifiant, celui de la récupération de Bernard Stamm et Damien Guillou à bord de Cheminée Poujoulat, le jour de Noël, à l'entrée de la Manche
"Après avoir déclenché leur balise de détresse, ils se sont préparés à quitter le bateau qui se trouvait alors à 180 nautiques de Brest. « La mer était grosse. Nous avons essayé d'évaluer le risque de dégradation de Cheminées Poujoulat et à l'intérieur, nous avons réuni le matériel de survie. Clairement, nous ne savions pas trop jusqu'à quand le bateau allait flotter ».Des moyens aériens et maritimes importants ont été mobilisés. Malgré la mer démontée, un hélitreuillage a été tenté dans la nuit par un hélicoptère de sauvetage britannique de type Sea King. « Ce dernier nous a demandé de mettre à l'eau un BIB (radeau de survie) afin qu'un plongeur puisse nous récupérer. C'est ce que nous avons fait mais Damien et moi n'avons jamais réussi à nous éloigner du bateau. C'était super-dangereux car ça nous faisait taper vers l'étrave cassée. Finalement, nous avons été obligés de remonter à bord de Cheminées Poujoulat en laissant dans le radeau de sauvetage la quasi-totalité de notre eau, le bidon de survie, le téléphone, les fusées... En somme, à ce moment-là, nous avons grillé une grosse de nos cartouches... ».Sans radeau de survie et sans moyen de communication, la situation devenait de plus en plus critique pour les deux naufragés.
Ils doivent leur survie à la maîtrise de l'équipage philippin d'un cargo battant pavillon norvégien (MV Star Isfjord), dérouté sur leur position. Mardi matin, la récupération des deux marins, qui n'ont jamais perdu leur sang-froid, a été extrêmement périlleuse.
« C'était vraiment hyper chaud »
« Un filin nous a été lancé mais l'opération a manqué de nous faire écraser contre le cargo et pendant ce temps-là, Cheminées Poujoulat continuait à couler. L'équipage nous a balancé un nouveau filin alors que nous nous trouvions le long de la moitié arrière du cargo, debout sur le balcon arrière. Nous avons réussi à l'attraper et à bloquer le 60 pieds. Il nous a ensuite descendu une corde mais nous nous sommes fait arracher et cogner violemment sur la casquette. Damien s'est fait stopper net mais moi, j'ai fait 80 mètres dans l'eau, parfois en buvant la tasse, jusqu'à ce que je parvienne à récupérer le filet. Damien nageait à côté du cargo mais grâce à une bouée couronne dans laquelle il avait pu se mettre, il a pu attraper le filet à son tour et se tirer d'affaire. C'était vraiment hyper chaud car, comme je l'ai dit, il y avait beaucoup de mer et Cheminées Poujoulat, à ce moment-là, était quasiment entièrement sous l'eau. C'est une image vraiment dure pour moi. ».Après avoir connu la frayeur de leur vie, Bernard Stamm et Damien Guillou ont passé la soirée de Noël avec l'équipage philippin qui les a réconfortés. Un peu de baume au coeur pour un skipper forcément meurtri par la perte de son voilier".
Votre réponse est audacieuse mais il va falloir effectivement être imaginatif pour trouver une solution opérationnelle et pas trop compliquée de mise en oeuvre pour le cargo et pour les marins en détresse . Il y a , espérons le, une sérieuse marge de progrès par rapport aux pratiques actuelles. A vos réflexions et propositions;
Dans la suite de votre idée il y a effectivement une piste dans ce lien. Cependant je crains fort que le ballant au hissage soit dangereux par mer forte à cause des mouvements de roulis du cargo et du pendule. Je vais regarder comment se comparent les périodes du pendule constitué par le panier contenant le(s) naufragés et celle d'un cargo de différentes tailles. Le problème pourrait être contrôlé si les naufragés peuvent s'agripper aux échelles de corde déployé par le cargo pour rester plaqués à la paroi pendant le hissage. Pas simple mais à approfondir car cela traite le cas fréquent des naufragés épuisés et surchargés d'eau qui ne parviennent pas à saisir ou à escalader les échelles de corde. Que pensent les visiteurs du forum de cette piste?
Etant +/- sur la même longitude mais plus de 125Mn plus Nord que Dove II à la même date, je reste très attentif pour la suite du sujet .
Concernant les possibles solutions éventuelles pour la sécuritée des marins, je vous propose 2 réflections à cogiter sur le sujet:( peut être une grosse connerie mais bon ...!)
Il me semble , et sauf erreure de ma part, que les gargos possèdent des minis grues...dès lors:
1 / pourquoi ne pas penser à prendre la bouée orange "SilZig" très sembable aux engins d'hélitreuillage des hélicos (voir peut être quelque peu modifier la SilZig pour cela avec l'accord du créateur de ce dernier bien sûr)
ou soit
2/ demander aux constructeurs de radeaux de survies d'éventuellement créer un BiB un peu comme un sac à gravats "Big Bag" avec des sangles coussues sur le BiB et avec une terminaison en forme d'anneau au-dessus du Bib pour l'accrochage .
Que pensez-vous de ceci ?
Ps: c'est juste une idée
bonjour
l'attitude a adopter dépends de l'état de la mer
une manoeuvre consiste a se mettre travers au vent et a la mer pour faire une protection relative pour le canote en difficulté, en se maintenant au vent et a sa hauteur par le travers, le cargo dérive doucement vers les les gens a récupérer, ceux ci doivent se mettre a l'eau assez tot (100 a 200m du cargo) si ils ont décidés d'abandonner leur bord , la manoeuvre risquant de prendre du temps , le cargo va dériver sur eux, le mieux étant de se tenir dans le bib a l'arriere assez loin du canote en détresse afin que ce dernier ne gene pas l'accostage des personnes....car le cargo risque d'aborder probablement le voilier abandonné...après il faut crocher le filet le long du bord que l'équipage aura pris soin de disposer....ormalement il y aura quelqu'un du bord dans le filet pour sécuriser les personnes a hisser, les coins bas du filet seront hissés par l'équipage sur le pont, car peu de naufragés ont la force nécessaire de se hisser de leur propres moyens et c'est ce qui atténue aussi le probable balancement du filet qui n'est pas tenu en bas et soumis au chahutage de la mer...
l'autre manière est de se mettre au niveau du voilier bout a la lame et avec le propulseur d'étrave d'incliner le cap pour dériver lentement et controler cette dérive afin de ne pas aborder le voilier, les gens a sauver peuvent se mettre a l'eau plus près du cargo et crocher le filet qui est fortement bousculé par la mer....
passé force 4/5 il faut oublier la grue du bord, la flèche étant dangereuse au roulis/tangage en admettant que cette dernier puisse déborder suffisamment loin du pavois pour hisser une nacelle rigide et éviter les coups contre la coque...
l'ideal serait de mettre un radeau flottant a l'eau style rafting....pour le transfert provisoire du voilier au cargo..dans l'idée de la "portière" utilisée sur le Marion Dufresnes pour embarquement/débarquement des personnes et des marchandises dans les Australes...
philippe
Bonjour,
Au delà du passage sur un autre navire, peut-on poser la question de la manière à naviguer avec un voilier de 17 mètres sans safran ?
Un document a déjà été écrit sur stw.fr,
Il y a des élements techniques sur la perte du safran de ce voilier (Hanse 531).
De mon point de vue, les marins ont bien fait de refuser d'aller sur les cargos et d'attendre le voilier de 21 mètres le lendemain.
Le capitaine et son épouse ont écrit sur un site les circonstances de l'incident et les conséquences (abandon du navire).
http://www.cruisersforum.com/forums/f129/urgent-help-needed-to-recover-abandoned-yacht-nw-barbados-177561.html
https://westerlyadventures.wordpress.com/
Il est à noter que depuis le 11 janvier 2017 les infos ont été bloquées, certainement pour ne pas donner d'informations à déventuels voleurs ou pilleurs.
Enfin, la question de l'abandon d'un navire de 53 pieds sans safran me parait une question pertinente.
https://westerlyadventures.wordpress.com/2017/01/17/crossroads/
4 semaines après l'abandon, le Hanse 531 n'a toujours pas été retrouvé.
Bonjour à tou(te)s,
Voici la vidéo de l'équipage de Tilly Mint, qui a récupéré celui du Dove II.
@+
JLG
https://www.youtube.com/watch?v=e8bfj2Mx65k&app=desktop
@JLG
Merci pour cette video qui montre bien avec simplicité la réflexion nécessaire avant d' opérer de tels transbordements toujours très délicats. Et encore la mer avait eu le temps de se calmer depuis l'envoi de la détresse trois jours avant. Dans l'hésitation du choix entre utilisation de la survie ou de l'annexe je pense personnellement que si la mer est formée la survie est plus sûre. En effet si, ce qui est courant, l'annexe se fait retourner par une vague il est quasi-impossible de la remettre à l'endroit et en plus on perd tout ce que l'on avait pu emporter. Par contre on peut remettre droit la survie (cela fait partie des exercices des stages de survie), et on perd beaucoup moins d'affaires. Voir par exemple le naufrage de jean Sitruk qui avait fait le choix de l'annexe.
Cordialement. Frédéric
Petite expérience : ayant chaviré (il y a longtemps, mais on s'en souvient), nous etions 6 dans un canot survie 8 places. On a préféré à la nuit lacher le bateau qui flottait couché (catamaran) car on ne pouvait plus trop le surveiller. Quelques heures plus tard, on a été secouru par un chalutier de 35 m et j'en viens au sujet : d'un coté un canot survie, de l'autre un gros chalutier et du vent (25-30 kn) et une grosse houle (mesurée à la même heure à La Rochelle : 7 m). on a reçu une corde pour ne pas s'eloigner de la coque, et là vous avez un ascenseur asssez brutal. Vous être tantôt un peu en dessous du bastingage, tantôt 7 m plus bas. Faut sauter au bon moment, les marins du chalutier vous récupèrent. Pour 5 d'entre nous, ca a été (enfin à peu près) , et moi je n'ai pas sauté au bon moment. J'ai loupé la coque, mais 2 marins n'ont pas loupé mes bras..Au total, faisable. Ils ont même récupéré la survie mais elle a éclaté pendant les manoeuvres. Je pense qu'au fond ca depend vraiment du bateau. Dans ces tailles ou plus petit ca doit le faire. Par contre pas jouable avec un gros cargo.
En 2013,j,ai récupéré un anglais sur un petit bateau dematté (7,50) au milieu du golfe de Gascogne
Mayday a 10 h 30 pile sur ma route a 3 M,25 Nds de vent etcreux de 2,50m .bord a bord a 11h.
2 cargos sont arrivés á 11h20 ,je pensais qu'ils allaient s'occuper du jenne homme mais ils m'ont demandé de le prendre á mon bord,surpris,j'ai vite compris
qu'ils n'avait rien pour le rècuperer (cannot)
Le cargo s'est mis travers a la lame impecablement mais il restait quand même un bon metre de creux ,ladèrive du cargoet son roulis n'etait pas rassurant ! .
J'imagine bien dans ces circonstances,pas trop mauvaises la difficulté d'aller monter a un filet.
Je pense donc qu'il faut un harnais et un casque genre casque de velo,courant a bord,et que l'equipage du cargo envoie un bout pour aider la montée.
voila ma petite expérience