Votre expérience du sextant
posted on 16 Junio 2010 17:40
Bonjour,
Le sextant, voilà un objet fascinant pour tout marin qui ne l'a jamais utilisé.
Ce fil se voudrait donner la parole à ceux qui le connaissent et l'utilisent.
Quel modèle,
quel vécu, qu'en pensez-vous,
les limites,
et tout ce qui vous passe par la tête…
A vous !
Lorenzo.
Le sextant, voilà un objet fascinant pour tout marin qui ne l'a jamais utilisé.
Ce fil se voudrait donner la parole à ceux qui le connaissent et l'utilisent.
Quel modèle,
quel vécu, qu'en pensez-vous,
les limites,
et tout ce qui vous passe par la tête…
A vous !
Lorenzo.
J'ai appris à me servir d'un sextant grace a la lecture de : Grande croisière Navigation astro d'Alain Gréé.
Je que c'est le titre du livre, simple, pédagogue, très facile pour un débutant. Il va à l'essentiel. Fais très simple alors que beaucoup d'autres font compliqué, enfin pour moi.
Bonnes navs
François
c'est chouette,aprendre la trigo aussi.car apres avoir pris l'angle ( horizon,astre ) faut calculer.il y a des tables aussi mais cela ne donne pas beaucoup d'exactitude.les calculs c'est deja + exact.et puis aller plus vite qu'une calculette scientific avec ses tables ( nories pr moi )c'est gag.m'enfin le GPS nous s'implifie la vie.
Et quel sextant avez vous ?
Bonsoir,
La navigation astro est un sujet qui me passionne depuis longtemps ; puis-je vous faire part de 2 réflexions qui me viennent à l'esprit ?
Tout d'abord, les principes : beaucoup de manuels de navigation étaient écrit par des officiers de marine, et reprenaient les notions d'astronomie nautique enseignées dans la Marine Marchande, avec les notions de sphère céleste ou sphère locale, qui n'étaient pas simple à comprendre. Les Anglais utilisaient la notion de "position géographique" d'un astre, reprise par M Oliveau à la fin des années 60 en France, qui était beaucoup plus simple. Les anciens se souviennent peut-être des explications de Stern-Veyrin, moins "scientifiques", mais beaucoup plus claires ...
Ensuite, les calculs : nos anciens utilisaient des tables de logarithmes, puis on a publié de nombreuses méthodes de calcul : celle de Dieumegard pour le calcul de la hauteur, celles de Perrin ou de Bataille pour le calcul de l'azimut, celles de Bertin qui donnaient à la fois la hauteur et l'azimut (ou les tables américaines de Dreisonstock ou d'Ageton), et enfin les fameuses ables américaines HO214 et HO249.
Bref, pour aborder la navigation astro, l'usage du sextant est une chose : encore faut-il encomprendre le principe ... et savoir faire les calculs !
Clany
anglais,et sans correction ? ( derriere le couvercle de la boite en bois )je donnerais la marque demain,il est au depot.en plus j'emploie l'haversin pour les calculs,cela permet d'oublier les sinus avec ces moins.
Une petite précision : les tables françaises de Dieumegard sont très proches des tables anglaises à base de versines (Reed's) ou d'haversines (Norie en particulier).
Pour les amateurs de trigo :
Versine A = 2 Haversine A = (1 - Cos A) = 2 Sin² A/2
ouai;1-cos x / 2.
J'ai cru comprendre que c'est la partie calcul (quand on n'a pas d'aide matériel genre calculatrice ou autre) qui pose le plus de problème (si on peut appeler ça ainsi) et que finalement le relevé est assez simple puisqu'il s'agit de déterminer un angle à un instant t.
Isn't it ?
A l'air de l'électronique reine, le sextant conserve toute la splendeur des mécaniques de précision.
Pour Lorenzo : effectivement, le principe de la mesure au sextant est assez simple : c'est plutôt un coup de main à prendre.
En ce qui concerne les calculs, je pense qu'il faut distinguer 2 cas :
soit on dispose des tables américaines type HO214/HO249 : les calculs sont très simples, puisque les tables donnent immédiatement la valeur de la hauteur et de l'azimut en fonction des valeurs arrondies au degré de la latitude, de la déclinaison et de l'angle horaire, et il n'y a qu'une petite interpolation à faire.
soit on dispose de tables plus anciennes, et il y a des calculs plus ou moins fastidieux à faire, et il suffit d'une erreur d'addition ou de sosutraction pour arriver à un résultat complêtement faux !
Une autre source d'erreur vient de la montre ou du chronomètre : 4 secondes d'erreur vont déplacer la droite de hauteur de 1 mille.
Freiberger modèle Sirius.
fantastique.
A +
capt Eric
Mais dites moi, qui se sert encore du sextant ?
oui,facile les tables US,mais pas précis .elle situe les positions a l'ordre du degré.les calcul ne sont pas difficile pour qui aime la précision aléatoire d'une droite de hauteur.( minute,seconde ) lorsque l'on a le coup de main.les tables norie's 1,2 kilos pas encombrant du tout.est pour ce qui est du chrono il doit etre exact.les norie's ( anglais )et les dieumegards ( françaises )pareil d'exactitude le seul truc est que en cosmographie les anglais emploies,GHA,LHA,SHA.( angle horaire à greenwitch,local,sideral )en français c'est + difficile a mémorise.la preuve je me rapelle plut les lettres en français pour ses meme angles.
oui, je connais ce site fort instructif (merci pour le lien), mais ce qui m'intéresse le plus ici ce sont VOS avis, expérience, etc…
1967 sextant Plastico ou approchant avec les tables de Plastimo à la fenêtre, et l'horizon de la Manche...résultat à la hauteur. Puis achat du petit Tamaya et de la méthode LSD, puis d'une calculatrice Tamaya. Super,j'avais dupliqué des fiches et l'équipage prenait beaucoup de plaisir à reporter les visées sur un graphique angle mesuré/temps.
Puis achat d'un sextant de la marine soviétique et d'une calculette chez feu Digipoche. Superbe Bête dans son coffret gris militaire.
1990 Là-dessus Sony est arrivé avec son Pixis, et la suite....
Avoir sa position en temps réel c'est sécurisant, fonctionnel, libérateur, rassurant et tout et tout; je me permets des approches que je ne me serai jamais permises. Un peu comme la libération des moeurs: à réussir sans difficultés, la satisfaction est étriquée. Le premier atterrissage après dix jours de nav pure est fichtrement plus excitant qu'avec GPS! Mais c'est de l'histoire ancienne!
2010 On allume le PC de moins en moins et on ressort les jumelles...et je crois ne pas être le seul?
Pour mémoire, j'ai ressorti mon pastique: miroirs morts....
MOI MOI MOI M'Sieur!
J'utilise systématiquement mon sextant en nav hauturière, c'est à dire pour aller aux Açores, en Irlande ou pour traverser le golfe de Gascogne.
Il va sans dire que nous coupons tous les GPS en larguant les amarres. C'est tout fait à l'estime traditionnelle et au sextant (Freiberger Yacht).
Enfin traditionelle... Soyons honnêtes, si j'ai encore à bord tables de navigation et éphémérides, je ne bats pas très souvent avec les tables de Deumedamne et je fait toute l'estime et les calculs astro avec mon soft perso, Sea Sextant Fun qui gère toutes les fonctions de la nav hauturière classique.
Notez bien que ce soft est largement perfectible, je n'en suis qu'à la version 1.00 qui plante parfois et qui passe mal sous Seven, je n'ai pas eu le temps de faire la mise à jour, vu que je suis pas mal pris par mes autres softs de navigation.
La charge de travail, si on est assisté par l'informatique est raisonnable, et je trouve assomant de voir mon GPS afficher en permanence sog cog et autre ttg. On se sent plus libre.
A l'usage, avec un bon soft, les plus réticents se mettent très vite à l'astro et aprennent vite leur ciel. Et puis l'équipage se sent plus impliqué dans la navigation comme ça.
Normalement je fait un point d'étoile matin et soir, mais si au bout de 36h, et bien sur au moment de l'aterrissage je multiplie les droites de Soleil, Lune etc. C'est normalement l'équipier de quart qui se charge du point, mais si c'est trop tendu pour un débutant, je double.
Il faut reconnaître que depuis que la barre est impeccablement gérée par le pilote, l'estime est nettement moins fantaisiste.
http://www.stw.fr/dt/display_dt.cfm?dt=3343
http://www.stw.fr/dt/display_dt.cfm?dt=11
Merci Jacques pour les liens.
Ne retrouverait on pas, avec le sextant, de ce petit mystère qui prévaut à une navigation sans assistance parfaite ?
(vous vous doutez sans doute que le sextant m'attire…)
A propos des tables US, pour répondre à Couteau
Je ne pense pas que les tables US soient moins précises que celles de Norie ou de Dieumegard : en effet, quand on utilise les tables US, on ne trace pas la droite de hauteur à partir du point estimé, mais d'un point dit arbitraire, ce qui permet d'avoir une latitude et un angle horaire arrondi au degré, l'interpolation ne partant que sur les minutes de la déclinaison ; certes, cette dernière interpolation n'est qu'une règle de 3 entre 2 valeurs rondes de la déclinaison, mais je ne pense pas que cela fasse un écart vraiment significatif ...
Pour élever un peu le débat, il est sûr que la navigation astro appartient au passé, le GPS étant plus précis et disponible 24 heures sur 24. Mais la satisfaction n'est pas la même : déterminer sa position par l'observation des astres a quelque chose de magique !
Clany
Juste une anecdote,
C'était il y a deux ans, en rentrant des Açores. Nous avions éteint les GPS en quittant l'Archipel, et ne naviguions qu'au sextant. Le retour fut très musclé, mais on s'était déjà un peu entraîné à la baston au cours du voyage aller. J'inaugurais mon installation BLU, et cela avait l'avantage de nous dire 5 jours à l'avance qu'on allait se prendre une dépression de plus, mais pas vraiment comment l'éviter. Comme ça on a su longtemps à l'avance que nous rentrerions dans la rade de Lorient en même temps qu'une tempête force 10.
Durant les 3 jours précédant l'arrivée, le temps était totalement bouché, le Soleil ne perçait que rarement et timidement les nuages, les étoiles pas du tout. L'horizon était incertain et agité. Bref les conditions d'observation astro étaient pourries, la position, l'estime plutôt, était dégradée.
Le dernier soir j'ai craqué vu la chute du baro et ce qu'on se prenait déjà (on a fini à plus de 5 noeuds à sec de toile), j'ai demandé de remettre le GPS en route, histoire d'avoir une position précise pour négocier au mieux l'aterrissage qui s'annonçait déjà assez sport comme ça. Ce P...g d'instrument n'a pas réussi à se rénititialiser. Idem pour le GPS de secours. On avait vachement de chance parce qu'on retrouvait des sensations que nous croyions à tout jamais perdue : l'indicible émotion que l'on ressent lors d'un atterrissage pourri, à partir d'une estime pourrie. On avait pas connu ça depuis 20 ans mais on n'en profitait pas trop, on essayait plutôt de bidouiller les GPS pour les réanimer.
N'empêche que droit devant nous avons fini par accrocher les quatre éclats de Pen Men.
En somme, vous aviez retrouvé un certain goût de l'aventure…
***
Le début de ma traversée pour amener mon Freedom 33 en France restera assez mémorable.
Dés que je quittais réellement les côtes US, la brume s'installa pour ne pas me quitter pendant une semaine.
je ne me souviens pas avoir vu l'horizon pendant cette période.
Ceci dit, sans GPS et avec un sextant, j'aurais fais route plus ouest pour m'éloigner sans risque des côtes.
Ce qui est nettement moins problématique qu'un atterrissage.
***
Sur le marché de l'occasion , on trouve assez souvent le Freiberger gris.
Et d'ailleurs, ils semblent partir assez vite.
Je me demande si les sextants ne sont pas acheté davantage pour le plaisir de les posséder que celui de les utiliser…
Poser la question, c'est déjà y répondre...
Sans GPS et même sans sextant j'aurais fait pareil, mais il faut dire qu'il y avait de la mortalité avant le GPS dans les grands bancs. Depuis la navigation par satellite, on a moins construit de calvaires. Ils guident très bien les marins, mais seulement ceux qui ne rentreront plus au port.
B'Jour,
sans aller dans les mécaniques de luxe, le 1er sextant, sérieux et abordable quoiqu'en plastique, est le DAVIS Mark 15 à chouchouter dans sa boite solide.
Droites de hauteur et méridiennes (calculs par logiciel Navastro un peu vieillot mais éphémérides perpétuelles) donnent des points à 3-5 miles prés quand on a le coup de main (visée et top chrono sont les principales causes d'erreurs).
De plus, la navigation astro est un moyen passionnant de se re-intéresser aux astres de manière "moderne" : je vous recommande le logiciel fantastique (600 000 astres) OpenSource gratuit, toujours en développement, STELLARIUM si vous ne connaissez pas : www.stellarium.org/fr/
Bon voyage dans l'univers ...
Absolument génial ce soft opensource, je m'en vais de ce pas le télécharger.
Un grand merci pour cette découverte.
Sans vouloir faire de l'autopromotion, Sea Sextant Fun recense tous les corps célestes observables avec des jumelles de marine.
Pour une fois qu'un soft d'astro propose un horizon en bleu....
Jacques,
Sea Sextant Fun trouvera sa place sur mon portable PC dédié à la navigation.
Pour mon Mac domestique, je n'ai plus trop le choix…
a l'intention de lorenzo,mon sextant vient de E.R.Watts § Son london.et sur la feuille ( the national physical laboratory ) au dos du couvercle en bois les corrections sont de zero,à 15°,30°,45°etc 120°.fait en 1929,teddington. ou cela veut dire qu'il est bon ou qu'il est mauvais.je pensais qu'il avait tous une correction ? quelqu'un peut-il eclairer ma lanterne.et me le mettes en class A.anglais le class of coucourse.arci.
A ceux qui peuvent et qui en aurait envie, vous pouvez toujours mettre une photo de vos joujoux adorés,
cela reste un plaisir de regarder ces petites merveilles…
A l'attention de Couteau : le certificat du sextant donne, pour différentes hauteurs, les erreurs non réglables, qui sont en quelque sorte des erreurs de construction du sextant (aussi appelée "erreur instrumentale") ; en d'autres termes, c'est l'erreur résiduelle après que l'on régé les miroirs et l'axe de la lunette. En ce qui concerne la "classe" de l'instrument A ou B, j'avoue que je ne connais pas les critères de classification.
Les EMON avaient publiés en 1977 un excélent petit bouquin : "le sextant simplifié" de O.M. Watts, qui expliquait très bien les différents types de sextant et leurs réglages.
Les anciens sextants (disons avant guerre) étaient moins pratiques que les sextants modernes, à tambour : il fallait ajuster la positionde l'alidade avec les vis de pression et de rappel, et la lecture des minutes et des secondes utilisaient un vernier.
c'est gentil,merci.c'est vrais que les sextants actuel ca donne envie.plus ergonomique et leger.m'enfin,je sortirais bien mon vieux brol de sextant un de ces jour,en mer,voir ce qu'il donne.
En 98 nous sommes tombés en rad avec deux gps déprogrammés , probablement surtension ou orage ?
Nous avons fait canaries/cap vert / sénégal uniquement au sextant
à dakar nous avons retourné les deux gps MLR que nous avons récupéré en Guyane reprogrammés
( coup de chance nous avons trouvé un bateau au CVD qui nous a refilé un valsat d'occas contre une bouteille de pastis local )
Même si je ne suis pas un inconditionnel de la nav astro , j'évite de naviguer sans ( même pour faire une simple méridienne )
Cette année pendant Luderitz Ste Hélène , nous avons vraiment été enchantés d'avoir un GPS car le temps était complètement couvert pendant cinq jours , l'arrivée au sextant aurait été hasardeuse .
J'ai utilisé les HO, appliqué les calculs trigo , mais on m'a toujours dit que Dieumegarde et Bataille était plus facile pour le report des droites ( du matin , de la méridienne , de l'après midi ) vrai ou pas ?
et puis c'est magique de faire voler le soleil , raser l'horizon , plonger dans les flots d'un simple coup de poignet , non ?
cordialement
Gildas
Bonjour,
je voudrais rassurer ceux qui comme moi ne veulent pas se casser la tête avec les sinus et cosinus.
On peut faire le point sans rien y connaître en math cosmique.
Il suffit d'avoir le livre d'Antoine : Mettre les voiles avec Antoine, les tables américaines HO 249, les éphémérides nautiques, un sextant plastique, une montre et suivre bêtement la procédure.
C'est pas sorcier, j'y suis arrivé et mes points de soleil et d'étoiles étaient corrects, puisque vérifiés par le GPS.
Sextants plastiques Ebco et Davis
Arrêtons de faire croire que c'est compliqué, c'est à la portée de tout le monde, et ça peut même occuper le temps pendant les traversées. On peut faire des concours de rapidité ou de précision.
Alors pas d'hésitation, moi quand on me parle de sinus ou de cosinus, je prends la tangente.
Depuis l'arrivée du SATNAV puis du GPS, la navigation est devenue plus facile et plus sûre. Un grand merci !
JF
Bonjour,
Je suis tout-à-fait d'accord : avec les tables HO, on n'a aucun besoin de connaissances de trigo !
Mais il n'en a pas toujours été de même : quand j'ai commencé à m'intéresser à la navigation astro, à la fin des années 60, il était difficile à l'époque de se procurer les tables HO (surtout en France), c'est pourquoi on utilisait par exemple les tables Dieumegard et Bataille. Et les tables de Dieumegard étaient en fait des tables de logarithmes. On utilisait à l'époque des "calcul-types", si bien que pour l'utilisateur, il suffisait d'ajouter (ou de soustraire) des chiffres sans se poser de questions.
A noter qu'entre 1920 et 1950, il existait de très nombreuses tables pour faire les calculs, utilisées par les officiers de la marine marchande, comme les tables de bertin en France, ou les HO208 et HO211 aux USA.
Clany
n'ayant jamais fait d'etude ces 57 derniére année,j'etais tout contend d'avoir appris quelque choses.puis vous écrivé que c'est de la bande dessiné,et voila je retourne donc vers ma médiocrité en etant rassuré quand a l'avenir de la simplicité et de la facilité.et pour antoine si je me rappele bien il y aurais du moitessier pas loin.
Ce serait dommage de tomber dans un débat technique un peu rude.
j'ai l'impression qu'on peut aborder en effet la navigation astronomique de manière très simple.
Après les esprits les plus curieux et affutés peuvent creuser le domaine, utiliser différentes tables, et pourquoi pas se lancer plus en profondeur dans l'univers de la trigonométrie, quand le désir est là…
Pour résumé, il y a la place pour toute attitude
Tout à fait d'accord avec cela.
Je me suis mis au Sextant pour occuper le temps en traversées, convoyages principalement et de mon point de vue le plus difficile, en dehors des aspects liès au chronomètre et à la gestion du Temps Universel, tient au conditions de la mer et a la météo: une forte houle ou une mer croisée forte ne facilitent pas les choses. De même un temps nuageux de plusieur jours n'aide pas.
Pour les aspects calcul, les tables dispensent de la trigo mais une bonne calculette trigo accélère les choses si on est puriste au point de refuser d'utiliser une calculatrice du type de celles de NavAstro ou un programme de navigation astronomique comme NavAstro (encore eux) ou celui de J.Tiphaine, Sea Sextant Fun (il a également écrit celui des Ephemerides Nautiques) voire un progamme US tel que Navigator 4.5.
Ceci dit j'ai "sauté" l'étape plastique et l'utilise un Feiberger Drum en alu, léger et facile à utiliser.
http://www.tecepe.com.br/nav/download.htm
Je ne peux qu'approuver Maclan et Helico. La difficulté de l'astro, c'est uniquement de faire les relevés. Les calculs on peut laisser tomber. Il y a des aides performantes maintenant. J'ai l'habitude d'initier mes équipiers au sextant, le taux de prénétration est voisin de 100% si on n'ataque pas bille en tête avec des notions du genre angle horaire sidéral local qui font fuire et ne présentent un réel intérêt que pour les torturés des sinus.
Il faut admettre que les problématiques techniques se déplacent en navigation. On remplace la charpente par la plasturgie, l'astronomie par l'informatique. Cela ne veut pas dire que les marins de maintenant sont moins bons, c'est juste que la navigation est et a été de tout temps à la pointe de la technologie.
Les seuls instruments de navigation qui ne se démodent pas, ce sont la ténacité, l'intelligence et le sens marin. Enfin cette liste n'est pas exhaustive.
Je suis tout-à-fait d'accord avec Lorenzo, il y a plusieurs façons d'aborder la navigation astro :
Autrefois, les seuls "manuels de navigation astro" avaient été écrit par des officiers de marine : on y parlait d'abord d'astronomie nautique, puis de tables de logarithmes ... ce qui n'était pas toujours à la portée des plaisanciers. Puis il y a eu des gens comme O. Stern-veyrin ou A. Grée qui ont proposé une approche beaucoup plus simple.
Personnellement, j'ai été influencé par les écrits d'A. Glicksman qui avait essayé d'aborder la question sous l'angle historique : c'était passionnant, même si cela n'apportait pas grand chose sur le plan pratique ! Bref, à chacun sa chapelle !
Je suis pleinement d'accord avec les partisans de la simplicité qui se sont exprimés plus haut. Moi aussi, la trigo me fait prendre la tangente, et même la cotangente ! Ephémérides, tables HO, une bonne méthode bien pédagogique (au choix : Alain Grée, Olivier Stern-Veyrin ou Antoine, avec une légère préférence pour Stern-Veyrin, ses chiens et ses chats…), et roule ma poule !
J'ai un Davis en plastique, pour le peu que je m'en serve, il permet de mesurer des hauteurs d'astres bien plus precisement qu'avec l'oeil et les doigts de la main.
Bonne nav astro
Raphael
Raphael, essaye le quartier de Davis cela aura plus de gueule...
(Extrait de Sea Sextan Fun)
Une remarque pour répondre à une intervention précédente, moi aussi je pratique aussi l'astro pour me sentir en continuité avec ceux qui m'ont précédé.
Ouais enfin une remarque, c'est moi qui ais tapé la dernière intervention, D'jak avait squatté mon ordi et j'étais logué sous son pseudo à l'insu de mon plein gré.
Merci André pour ce vécu savoureux et instructif.
je me verrais bien pratiquer le sextant pour retrouver de ce piment qui a disparu avec le GPS, tout en conservant en fond de tiroir ce fameux appareil qui permet de se sauver de situations scabreuses.
Merci encore à André pour son témoignage : je suppose que vous êtes passé par une école de la Marine Marchande.
Pour ma part, j'ai eu l'occasion d'étudier les ouvrages du professeur Le calvé, que vous avez peut-être utilisé ... tout en lisant en parallèle de livre de Stern-Veyrin !
Ce qui est intéressant, c'est de voir comment les plaisanciers ont appris la navigation astro : j'ai eu entre les mains un ouvrage des années 1940 destiné aux plaisanciers : et bien à l'époque, les explications étaient sensiblement les mêmes que celles qu'on donnait aux futurs officiers de marine, et tous les calculs se faisaient avec les bonnes vieilles tables de logarithmes ! Dans ces conditions, on comprend que la navigation astro n'étaient pas vraiment à la portée de tous ! Ceux qui ont lu Moitessier se souviendront qu'il a mis des mois avant de comprendre le principe d'une droite de hauteur ...
En fait, la simplification de l'enseignement de la navigation astro vient d'Angleterre et des USA :
Sur le plan théorique, la notion de "position géographique" d'un astre (qui est le point de la terre où, à l'instant T, la hauteur de l'astre est exactement de 90°) facilite beaucoup la compréhension : les coordonnées de ce point, déclinaison et angle horaire, étant faciles à transformer en latitude et longitude ! En effet, la distance entre ce point et votre position est égale au complément à 90° de la hauteur de l'astre.
En matière de calcul, ce sont les américains qui ont publiés les fameuses tables HO ; et pour la petite histoire, ils avaient élaborés ces tables précidément pour permettre de former des officiers de marine en temps de guerre très rapidement.
A bientôt
Clany
Un peu le même vécu qu'André :
- fâché très jeune avec la trigo ;
- appris la nav astro à l'école avec les profs qui vont bien ;
- après un an de cours théoriques : travaux pratiques avec le sextant pro, je trouve une position à 50 Nm du toit de l'école d'où nous opérions !
J'ai compris ce jour là que ce n'était pas pour moi.
Pas rancunier, je me suis quand même offert, pour la beauté de l'objet, un sextant allemand des années 50 débarqué d'un cargo livré aux ferrailleurs pakistanais.
Les tables HO 249 ne sont pas destinées au départ à la navigation maritime mais aérienne. Elles ont été prévues pour permettre à des aviateurs formés au départ à des travaux du type épandage agricole de se rendre sur le théâtre des opérations pendant la lbataille du Pacifique après une formation astro sommaire.
Ce ne sont pas les tables en usage dans la marine US.
Féru de math et virtuose des logarithmes, j'ai toutefois appris la pratique de l'astro avec le livre de Steyn Veyrin lors de ma première transat en 1981.
Sextant Freiberger et table de navigation anglaises AP3270, toujours à bord depuis, même si l'usage est devenu anecdotique!
Bonjour,
Je suis nouvelle sur ce forum... mais pas en navigation hauturière. En 1995 j'ai été équipière d'un Américain dans le Pacifique sud entre Nouméa et Bundaberg in Australie. Il m'a un peu initié au sextant. Je trouve que faire le point en s'aidant des étoiles, du soleil et de la lune, a quelque chose de magique. Il fallait reporter l'observation sur un gros bouquin de tables couvertes de chiffres. Moins marrant mais quand même efficace.
Depuis lors je n'ai plus eu l'occasion de me servir d'un sextant et je le regrette. Je cherche un embarquement pour repartir dans le Pacifique sud et j'aimerais bien naviguer avec quelqu'un qui pratique ça.