voilier lourd ou léger ?
posted on 03 Junio 2007 18:50
voici un texte que j'ai copié . c'est plutot intéressant
Lorsque l'on vous dit qu'un bateau léger n'est pas toujours la bonne solution
par Stéphane Demerliac (Avril 2001)
http://stephaneworks.com
Une revue nautique (Yachting World France dans son numéro d'avril-mai 2001) présente un comparatif des plus intéressant
entre deux voiliers de croisière. Le but premier de l'article est d'essayer de déterminer quelles sont les raisons qui pousseront un
acheteur potentiel à se tourner vers le modèle le plus cher, sachant que le voilier le moins cher des deux est affiché à 1,7 MF et
l'autre au double, 3,4 MF. L'article ne conclue qu'à moitié à cette question.
Par contre, il apporte tout un tas d'éléments très intéressants qui abondent dans une direction de conception des voiliers pour
laquelle je me suis battu depuis longtemps et que j'ai mis en pratique dans le choix de mon propre voilier, mais qui n'a que
rarement trouvé d'échos, que ce soit par le refus de publication de certains articles que j'ai pu écrire, ou par ce que l'on peut
souvent lire dans les revues nautiques aujourd'hui, alors que toute personne réfléchissante sait que c'est faux. Hélas cet article
n'appuie pas sur ces éléments que portant, soit il relève, soit il laisse apparaître.
Aussi je ne peux résister à mettre mon grain de sel et d'essayer d'expliquer ce que je crois vrai, voire capital dans certains cas,
sur certains aspects de la conception d'un voilier. Et ce quel que soit son budget. Il est bien évident que pour moi et pour la
majorité des plaisanciers, le fait qu'un voilier coûte 1,7 ou 3,4 MF est une question de pure rhétorique. Il pourrait en valoir la
moitié ou le double, ou les deux voiliers en question pourraient valoir le même prix, le problème serait exactement le même, je
n'achèterais jamais aucun d'entre eux. La question n'est pas là, mais bien dans le fait que ces eux voiliers sont conçus suivant
deux voies différentes et que le résultat de la comparaison ne va pas le sens que l'on pourrait estimer de prime abord.
D'un coté nous avons le "Starlight 46" de Bowman, un constructeur anglais de yachts de luxes, de l'autre le "First 47.7" de
Bénéteau, constructeur français et accessoirement premier constructeur mondial que l'on ne présente plus. Au-dessus de la
flottaison, telles qu'on peut les voir au port, les coques de ces deux voiliers sont très semblables, longueurs équivalentes, même
largeur, peut-être un peu moins de franc-bord et un arrière un peu plus large pour le Bowman.
C'est dans les ?uvres vives, sous la flottaison, que les différences sont importantes. Si les deux voiliers présentent un brion au
ras de l'eau, le Bowman dispose d'une carène nettement plus en V avec un creux plus important et plus avancé que le Bénéteau
qui est plat et peu profond. La quille du premier est plus longue et moins profonde, et son safran, lui aussi moins élancé, est
tenu par un petit aileron alors qu'il est totalement suspendu sur le First. Quand aux gréements, il s'agit d'un classique sloop en
tête à deux étages de barres de flèches pour le Bowman, alors que le Bénéteau est gréé en 9/10º avec trois étages de barres
de flèches. La surface de voilure du Bowman est moins importante que celle du Bénéteau d'environ 6%.
Et c'est là qu'on attaque les choses intéressantes. Le Bowman est plus lourd que le Bénéteau, son rapport déplacement sur
longueur à la flottaison est de 213 contre 166 pour le français. Du coup, sa surface de voilure, déjà plus faible en terme de
mètres carrés, l'est encore plus proportionnellement à son poids. Et souvenons-nous que son gréement est moins sophistiqué.
En toute logique il devrait être moins rapide que le First, tout au moins c'est la réflexion qui vient naturellement à l'esprit. Il n'en
est rien. Les polaires de vitesse présentées pour ces deux voiliers montrent que le Bowman est plus rapide que le Bénéteau
quelle que soit l'allure et la force du vent à l'exception de deux points : à 140º d'un vent de 6 n?uds et à 100º d'un vent de 20
n?uds. La différence, en faveur du Bowman, atteignant 7% au travers par 6 n?uds de vent.
En soi, ça peu paraître pas grand chose, mais il faut aussi prendre en compte que l'essayeur remarque que "bien que testé dans
des conditions de vent léger, le First s'est avéré exigent à la barre et peu stable", alors qu'il note l'équilibre de la carène du
Starlight essayé dans des conditions plus musclées et met en exergue ses capacités à être mené en équipage réduit. En
d'autres termes cela signifie que le Bénéteu sera plus exigeant pour son équipage. Donc la différence de vitesse moyenne sur
une longue distance en croisière sera plus importante que ce que révèlent les polaires de vitesse.
En ce qui concerne la stabilité, les deux bateaux ayant la même largeur, c'est le plus creux et le plus lourd qui est le plus stable.
Normal, mais à ce point! Le bras de levier maximum du First est de 0,80 m contre 1,10 m pour le Starlight. Associé au poids du
bateau le moment de stabilité maximum, qui est le produit du poids par le bras de levier, du Bowman atteint 15 Tonnes par
mètre alors que le Bénéteau se limite à 9,6 T.m, 64% de la stabilité du premier! Cette stabilité maximum est atteinte à presque
70º de gîte pour le Bowman, alors qu'elle l'est aux environs de 50º pour le First. Autant dire que ce dernier atteint plus
rapidement une stabilité maximale plus faible. Il dispose de beaucoup moins de réserve pour faire face à une survente, par
exemple, qui aura toutes les chances de l'envoyer au tapis. Très ennuyeux pour la sécurité d'autant que quel que soit l'angle de
gîte, la stabilité du First est inférieure à celle du Starlight, jusqu'à l'angle de chavirage, l'angle à partir duquel le voilier aura
tendance à se retourner tout seul au lieu d'essayer de se redresser, qui est compris entre 120 et 125º pour le First, malgré un
franc-bord et un tirant d'eau plus important, alors qu'il atteint presque 145º pour le Starlight.
Cette stabilité est bien entendue une stabilité statique, comme si on couchait le bateau alors qu'il est à l'arrêt sur une eau plate.
En dynamique, lorsque le voilier avance et qu'il est malmené par les vagues, un facteur supplémentaire intervient qui est celui de
la résistance qu'opposent les différents constituants du bateau à la force d'une vague tentant de le chavirer. De part son
emplacement très éloigné du centre de gravité du bateau, c'est le mat qui joue ici un rôle prépondérant et, avec son gréement
moins sophistiqué et plus lourd, c'est encore le Bowman qui à l'avantage. N'oublions pas que ce type d'avantage est de ceux qui
vous sauvent la vie dans les conditions extrêmes où l'on peu très bien se retrouver sans l'avoir recherché lorsqu'on navigue un
peu.
C'est le même principe que de placer une lourde locomotive sur un pont pour lui éviter d'être renversé par la crue de la rivière
qu'il enjambe ou pour le funambule qui porte un long et lourd balancier lorsqu'il marche sur son fil. Le but est d'augmenter
l'inertie que l'on oppose aux forces extérieures. Regardez la patineuse artistique qui tourne sur elle-même avec le bras étendu.
Plus elle rapproche les bras de son corps, plus elle tourne vite. Elle réduit l'inertie que le poids de ses bras opposent à sa
rotation en les rapprochant de l'axe de cette rotation.
Y a-t-il besoin de conclure ? Parmi ces deux voiliers, celui qui est à la fois le moins rapide, tout en étant le plus voilé, le moins
confortable et le moins sûr est le plus léger, celui qui correspond le plus à ce que l'on entant trop souvent dans la presse
spécialisée comme étant la définition des meilleurs bateaux.
Le seul avantage du Bénéteau est d'être le moins cher des deux. Mais la différence de prix n'est liée ni à une différence d'option
architecturale ni à une différence de poids. On entand souvent qu'un bateau lourd est un bateau cher. C'est faux. Par exemple,
le Starlight présente, nous l'avons vu, un gréement plu lourd mais moins sophistiqué et d'une surface de voiles moindre, donc
moins cher que celui du First. La différence de prix est uniquement due au fait que Bénéteau a industrialisé et standardisé ses
produits pour que l'intervention humaine soit la plus réduite possible, y compris dans les finitions, ce dont se plaint l'essayeur,
alors que Bowman fabrique à la main un produit quasiment unique qui est adapté aux besoins et desiderata de son futur
propriétaire.
Un dernier chiffre pour bien illustrer cette différence. Bowman envisage de construire une demi-douzaine de Starlighth 46 par an
alors que Bénéteau envisage de produire autant de First 47.7, mais par mois?
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Tu preches un convaincu, en conditions reelles un deplacement moyen est tres efficace en haute mer, je parle du First 30 qui
nous a ravi lors d' une traversee musclee de l' amerique nord en 2001. rapide et sur
Tout a fait d'accord avec toi. Mon Compass 50, ressemble beaucoup au Bowman dans sa définition. Autre avantage que j'ai
découvert, il remonte bien au vent. Testé sur Ascension - Dakar - Les Canaries, en équipage réduit ma femme et moi. Les
autres ont fait le grand tour par Madeire, n'ayant pu rejoindre Dakar et les Les Canaries.
Et franchement je suis content de l'avoir, car ayant eu à affronter une tempête en Atlantique sud, (65 -68 noeuds de vends
pendant 16 heures), je peux vous dire qu'elle (c'est pavillon anglais) c'est du solide.
Capt Eric
bonjour tous , je crois quand meme que le first 47.7 sera plus rapide au portant de part l'effet de la houle ou vagues . Tout
dépendra du poids embarqué en grande croisiere qui pourrait le rendre pataud voir incapable de dépasser la vitesse de sa
carene . un voilier qui est tres proche de sa vitesse maximale est vraiment tres ch... à barrer . Sauf tres bons barreurs , je
croirais bien que lors d'une traversée océanique avec conditions variées et équipage aimant la qualité de vie à bord , le Bowman
l'emporte . Par ailleurs , je suis toujours étonné de voir les carenes completement plates à l'avant de la quille . Lorsque l'on a
les vagues de face à la voile ou au moteur le voilier tape , ce qui est inconfortable , bruyant , dommageable pour le greement
et ralenti bien sur la marche . A part cela , les nouveaux Beneteau ont de jolies lignes mais il me semble qu'ils sont impropres à la
navigation au long cours .
bonjour,
et pourtant ce sont eux (avec Jeanneau) qui font la majorité des bateaux en grande croisière.
Dans le genre léger (et trop petit pour y habiter en permanence, mais ceci est une autre histoire), le tiers des pogo 850
plan d'eau ou non.
construits (sur 120) a fait au moins une transat, un bateau de ce type a gagné le Jester trophy il y a deux ans (rallongé à 9m
par une jupe pour avoir le droit de participer) et participé avec succès à des courses vers l'Islande. Sans doute une anomalie ;-
)
Avantage marginal du bateau léger et large: à conditions égales il tape plus mais mouille moins (il reste en surface, lui
c'est quelqu'un qui a passé beaucoup de temps sous l'eau qui vous le dit 
bonnes navigations
JF Perrouty
Hélas, un exemple ne peut servir à établir une règle.
Il est des déplacements lourds que je qualifie de veaux marins sur lequel je n'ai pas envie du tout de naviguer
Certains déplacements légers sont mals conçus et collectionnent le pire.
Il me semble que c'est le type de croisière qui infléchit le choix ainsi que des partis pris personnels,
par exemple, la vitesse et le plaisir qu'elle procure.
Enfin, la question de la sécurité.
Il m'avait semblé comprendre qu'il avait été démontré clairement que les déplacement lourds étaient plus dangeureux
dans le très très mauvais temps ?
Desole Commandant Perrouty, j' adore le POGO 8.50 et si j' avais a choisir un bateau de cette taille en france, je prendrai. Dans
l' optique de traversees de 2000 milles avec 4 equipiers, il deviendrait inconfortable.
Quand au Beneteau 47.7 il peut le faire c' est evident mais une amie grande navigatrice qui a fait l' AC sur un 40.7 a ete tres
decue, le bateau tape pas seulement au pres serre, il est inconfortable a la mer.
A+
jean
bonsoir,
d'accord, le pogo 850, c'est pour deux ou trois, et il n'y a qu'un rideau pour isoler les toilettes, mais incontestablement plus de
. Et, toutes choses égales d'ailleurs (niveau du marin, qualité de l'équipement), on est rendu plus tôt
place que sur un first 30.
à destination.
plus sérieusement ces problèmes de déplacement sont insolubles, chaque choix a ses avantages et ses inconvénients, il y a de
bons et de mauvais bateaux dans chaque catégorie. Et on oublie un peu vite comment un bateau lourd à quille longue passe
facilement sur sa barre, et comment un bateau un bateau léger moderne tient bien la route.
Les grands first, je connais mal, mais ils ont sans doute quinze à vingt centimètres de franc bord en trop, et un certain nombre
chacun a son paradis;
de planchers et portes seraient avantageusement remplacés par du lest; et puis ils sont faits pour qu'une douzaine de costauds
aient du travail en régate...
bonnes navigations
JF Perrouty
JF, c'est par le plus grand des hasards que j'ai fait avce le 30 ce pourquoi il n'avait pas ete concu au depart et c'est comme ca
que j'ai decouvert combien il supportait bien la charge voir la surcharge, bien sur moins rapide qu'un bateau a deplacement mais
tres regulier tres doux tres stable.
J'avais un oeil sur les First recents mais le temoignage de mon ami m'a vraiment surpris.
et il ne faut se fier a personne. Mon fils a participite au convoyage d'un Swan 70 de Hambourg a baiona. Au pres le bateau est
tres inconfortable, tape beaucoup et est tres bruyant. Sur c'etait a 10 noeuds.
mais je suis sur que je prefererais si on me le donnait un Swan 65 de chez Stephens.
Le critere vitesse pour un bateau a voile me parait une aberration de l'esprit.Quand nous sommes tres presses prenons l'avion
ou le tgv,a la limite sa voiture mais surtout pas son bateau specialement a voile et ne transmettons le stress engendre par notre
mode de vie a la navigation de plaisance.La voile doit rester un art de se deplacer le plus lentement possible pour laisser notre
esprit vagabonder et retrouver la reelle dimension de l'Etre.Les criteres des revues nautiques sont surtout bases sur des
considerations commerciales.
Hummm...
Il confond module de stabilité et couple de redressement. Les définitions sont fausses, les calculs aussi.
Les explications par l'exemple sont également remarquables....N'a rien compris à la figure de la patineuse. C'est justement la
conservation du moment cinétique qui explique l'accelereration lorsqu'elle rapproche les bras. Au sujet de l'histoire de la
locomotive cette fois ci c'est moi qui n'y ai rien compris, je pense que çà ne voulait rien dire.
que du blabla.
Je lui accorde le bénéfice du doute sur les pôlaires, je n'y connais rien.
Pour être un peu plus sérieux, le module de stabilité est le produit du poid par la distance metacentrique ou encore la difference
(stabilité de forme - poid*(centre de gravité-centre de carene))
C'est la largeur et le poids du lest qui interviennent dans le couple de redressement.
Enfin, histoire de se faire un peu plaisir, c'est la capacité à être chargé qui caractérise un bon bateau. C'est quand même
l'intérêt premier en marine.
bonsoir,
c'est la capacité à être chargé qui caractérise un bon bateau...de charge
; sinon tout bon bateau a un déplacement optimum
pour lequel il est calculé, et une limite souhaitable; cette limite est d'ailleurs indiquée pour les embarcations de plaisances
certifiées CE (catégorie de conception X, pour Y personnes et Z kg). Pour le reste, d'accord sur les observations de Bravo.
bonnes navigations
JF Perrouty
Je ne suis pas sectaire.
Admettez qu'avant la mise en place du Lloyd au 19e, le bon bateau était celui qui arrivait indemne à destination, voir, arrivait
tout court.
Si c'était un jeu de mot à la base, je maintiens qu'entre deux bateaux de plaisance similaires, le plus performant est celui qui à la
capacité de charge (Z kilo) la plus élevée.
Reconnaissez que celui là a le mérite d'être rigoureux.
Evidement il conviendra de prendre en considération d'autres critères pour le choix d'une planche à voile.
bonjour tous , je naviguais il y a bien longtemps sur un brise de mer alu 31 " gardé presque vide car mes navs se limitaient aux
WE . A l'occasion je croisais le fer avec un first 31 . En genéral , mon brave petit voilier sortaient vainqueur de ce long bord
pour rejoindre le large . Puis , je l'ai chargé comme un bourricot pour aller aux Canaries ; les belles preformances n'étaient plus
au rendez vous . j'ai lu récemment qu'un Pogo 8.50 m avait été alourdi de 800 kg pour une traversée de l'Atlantique . La
moyenne à l'arrivée était celle des croiseurs " normaux" . j'ai aussi possédé un déplacement lourd de 40"qui alignait 170 m
chaque jour pendant toute une traversée sous régulateur d'allure et chargé comme un containeur .Bref je crois qu'en croisiere
hauturiere , vaut mieux viser un déplacement moyen et une bonne stabilité de route .
Il n' y a pas de eu de First 31 ... soit 30 soit 32 ou 305 puis 310 31.7 etc

Bonjour
En bon ingénieur, j'aime bien aller egarder aux limites :
regardez les Mini.
Ils sont plutôt très, trop légers.
Eric