Echouage avec quille fixe
posted on 10 Abril 2010 10:17
Je me demande si les bateaux de série (entre 10 et 12m) avec une quille fixe subissent une influence négative des échouages réguliers le long d’un quai ou avec de bonnes béquilles (par ex. http://www.yachtlegs.co.uk/products/yachtlegs_adjust.php ). Je parles de circonstances normales : réservoirs eau et gasoil plein, quelques équipiers à bord, équipement complet, etc.
Qui a de l’expérience ?
Quel est l’influence sur la fixation de la quille et la structure du bateau ?
Pour vous donner de l’inspiration voici quelques photos d’un échouement qui s’est bien dérouler. Notez que l’ équilibre est réglé par la position du bôme. Le bateau est un Etap 37S avec un quille tandem.
http://www.yachtlegs.co.uk/products/yachtlegs_adjust.php
Bonjour,
j'ai tendance à croire que ces voiliers de série à quille courte courte (en longueur)
ne sont pas tout à fait échantillonnés pour de l'échouage régulier.
Disons que cela tient mais à la longue, les fonds souffrent un peu.
Principalement et j'ai envie de dire, uniquement, en longitudinal.
Si le safran participe réellement au soutien, cela soulage déja beaucoup le varanguage.
Sur mon ex-Sangria j'avais mis une béquille arrière lorsque le voilier s'est échoué tous les jours pendant quelques mois.
Dorénavant, avec mon Freedom à quille longue, le problème ne se posera plus.
Les béquilles doivent impérativement être plus courtes que la quille. Leur rôle est d'assurer l'équilibre du bateau sur sa quille et non pas de le supporter. M.
Ma béquille arrière supportait le voilier et c'était un impératif.
Pour les béquilles latérales, c'est différent en effet.
Nous "échouons" notre bateau tous les ans, quand nous le mettons au sec. La Marina le pose sur sa quille dans le parking et les béquilles maintiennent son équilibre contre les intempéries de l'hiver. Cette hiver nous avons eu des chutes de 15cm de neige à la fois, et les vents de 100km/heure qui ont abbatu les arbres de 75cm de diamètre dans le voisinage. Notre mat est resté debout, mais je me demande si la girouette y est toujours. Aucun probleme avec les fonds ni le vaigrage à cause de cela depuis une douzaine d'années, A moins de subir les chocs répétitives contre le fond avec l'action des vagues quand le bateau se pose en échouage, ou en sort, (jugement érroné du skipper!) le fait de rester sur sa quille ne doit pas endommager grand'chose. Si tu as des problèmes structurales, cependant, quoique soit leur cause, il faudrait les réparer.
ATTENTION !
certains voiliers modernes ne supportent plus d'être échoués sur leur quille, même le long d'un quai,
leurs fonds ne sont plus assez échantillonnés ...
c'est en général indiqué sur le manuel du propriétaire, et par le concessionnaire s'il a bien fait son boulot
C'est à peine………croyable !
Lorenzo,
explique toi s.v.p.
Bilou
est ce que tu as des examples ou le chaniter le permet/interdit?
Mon propos se voulait surtout interrogateur.
Je serais réellement curieux de voir un manuel de propriétaire déconseillant l'échouage.
je crois que cela me ferait doucement marrer
de voir qu'on supprime cette possibilité sur un voilier.
La seule exception étant les quilles très profondes.
La plupart des grutiers ne posent jamais tout le poids d'un voilier sur sa seule quille, et préfère laisser le bateau dans ses sangles jusqu'à la mise en place de bers lors de la mise à sec. Perso, je n'essaierai pas de poser un bateau "moderne" calant 2m sur sa quille, trop peur qu'elle passe à travers les fonds....
apres reclamation aupres de Beneteau pour un 40 pieds posé le long d'un quai,dont la quille etait remontée:reponse; le bateau n'est pas prévu pour cet usage ! !
Bonjour
J'ajoute mon grain de sel
Seul le concepteur d'un bateau (l'Architecte) est amha capable de dire si c'est possible ou non d'échouer le bateau qu'il a dessiné et échantillonné ... pas le chantier !
J'ai interrogé il y a qqs années "Berret et Racoupeau" au sujet de mon Océanis 36CC que je souhaitais équiper de béquilles
Jean Berret himself m'a répondu et m'a communiqué un plan coté pour implanter les cadènes
A son avis le principal pb de l'équilibre c'est en longitudinal qu'il se pose ... vu le "bras de levier entre la semelle de quille et le balcon avant, par ex, c'est logique ... alors que subjectivement on a tendance à penser qu'il faut empêcher le bateau de se coucher sur le coté
Aprè c'est évident que le TE modifie les données du pb ... 2m, c'est pas raisonnable (et les béquilles feront 3m ?)
Bon dimanche
Breizhou
Tiens ! cela n'est pas pour me déplaire de voir qu'un certain Jean Berret, indirectement, vient sur ce fil appuyer mon avis, sur les efforts en longitudinal…
Alors, surtout bateau à éviter ; car un jour ou l'autre l'incident mineur que constitue un échouement (même droit, dans la vase) se transformera en catastrophe sur la structure du bateau, car une quille très profonde ne descendra jamais à 100 % dans le fond vaseux, et laissera le bateau en équilibre.
Et même en navigation, sans échouement, on peut se poser la question de la tenue de la quille par force 9 à 10 et houle de 12-14 m, comme celle rencontrée en mer d'Irlande et au large d'Ouessant en mars 2008 (par exemple... ), avec les véritables chocs verticaux encaissés par la structure.
On commence à voir des bateaux de série sur lesquels on ne peut plus ouvrir ou fermer les portes intérieures en cas d'échouement ou de forte mer ; il faudra demander au fabricant quel est le prix de l'option pour passer du papier mâché à des matériaux véritables.... Mais avec une sortie moyenne de 7 jours par, par grand beau temps, selon les statistiques, la solidité est-elle un argument ?
C'est quand même dingue de penser que les chantiers osent faire l'impasse sur du varanguage digne de soi sur un voilier.
A mon avis, ce serait les gros chantiers de série, les maitres sur ce sujet.
Où l'archi serait obligé de suivre…
Ce serait réellement l'apparition de voiliers à déconseiller, en effet.
Alors que jusqu'ici, quoiqu'on en dise, les voiliers de série prouvaient qu'ils étaient faits pour affronter des programmes audacieux.
Je reviens en arrière. C'est vrai que le Sangria avait une fâcheuse tendance à se coucher d'abord sur le cul puis après sur le côté. A Sauzon, du temps où ce n'était pas payant (les voleurs n'avaient pas encore le droit d'y sévir) et où la mode était au Sangria, il y en avait au moins un de couché involontairement à marée basse sauf ceux qui avaient mis une béquille arrière.
Avoir un bi-quile n'est pas non plus toujours un gage de bonne pose, à Sauzon, justement, on en a vu un (Anglais) se poser normalement puis réveiller tout le monde en pleine nuit parce qu'il était tombé sur le nez. Jamais vu ça depuis, ça fait drôle.
Malgré les précautions que prennent parfois les grutiers, il n'est pas rare du tout de voir un voilier au sec, de construction récente, s'enfoncer un peu sur sa quille ainsi que sur les patins du ber. Impressionnant mais ça n'a pas l'air trop grave puisque l'année suivante ils peuvent encore naviguer par beau temps et mer plate.
exact, on est passé dans l'ère du bateau "consommable" ! ! !
ou sinon, on tape dans le haut de gamme HalbergRassy, Wauquiez, etc, ou le sur mesure artisanal ...
Il faut se faire une raison !
Les commentaires de nombreux tourdumondistes sont clairs : aucun ne se lancerait dans une nav de plusieurs années, sur toutes conditions de mer, sur un bateau de série d'aujourd'hui, sans des transformations et adaptations sérieuses de la structure, précisément au niveau quille et cadènes + autres points sensibles à la fatigue.
Autrement dit et formulé : les bateaux se série ne sont plus adaptés, en raison du sous-dimensionnement de certains accessoires, à des navigations en conditions de mer sévères ; et tout cela pour une question de prix ; analogie : essayez donc de faire du tout-terrains avec une automobile ordinaire : vous casserez avant d'avoir fait le dixième de ce l'on peut faire avec un 4x4 bien préparé.
Juste pour mettre mon grain de sel : vous avez lu Voiles et Voiliers de Mars dernier avec le récit du Bavaria 44 qui a réussi le Passage du Nord Ouest au même moment que Poupon (l'an passé) ?
...
Bon moi je n'essayerai pas
Bon vent à tous...
OK avec Bilou.56 certains bateaux modernes ne sont pas prévu pour échouer le chantier comme Bénéteau informe le client. Le bers de mise au sec est prévu à cet effet avec sangles transversales AV et AR le bateau posant alors dans un berceau. Un bon conseil si vous laissez un bateau moderne plusieurs mois posé sur sa quille il faut soulager la coque avec des épontilles à patin (rendues rigides entre elles) bien placées aux niveau des renforts pour répartir la charge et éviter une déformation.
Combien de fois ai je vu des coque découpée transversalement à l' AV et à l' AR du lest quand il y a un talonnage assez violent. Le "poc" se faisant en avant sur la partie basse de la quille, du coup la quille fait emporte-pièce, la coque AV ayant tendance à descendre et par contre l' AR à remonter, la fibre de verre se découpe très bien... Il faut alors souhaiter que la coque ne soit pas renforcée carbone cuisson au four car je vous dis pas la manip' pour effectuer la réparation...
Peux-tu citer tes sources ? Qui sont les tourdemondistes que tu cites ? La plupart des tourdumondistes voyagent avec des bateaux de série (non renforcés au niveau de la structure) et ils s'en trouvent bien (y compris avec des bateaux récents) S'ils devaient attendre de voyager sur des HR ou autres bateaux en construction à l'unité, peu voyageraient. Evidemment si tu entends par tour du monde le fait de passer par les glaces de Patagonie, même les HR n'y vont pas... Je trouve incroyable cette cabale contre les bateaux récents. Avant c'était les Bavaria, et encore avant les Oceanis. Ah ! On aime se faire peur, ou alors se rassurer quand on a un bateau plus ancien ! Les bateaux plus anciens perdaient aussi leur quille, étaient mal échantillonnés (regarde les Jeanneau des années 80 comme les Sangria qui naviguent pourtant encore...)...
Mon cher Menhir,
Une des marques que tu cites a rappelé il y a quelques années plusieurs dizaines de bateaux qui perdaient ou étaient sur le point de perdre leur quille.
Rappel avec le maximum de discrétion, et gratos pour les propriétaires
Maladie de jeunesse d'une série, sans doute, mais révalatrice des calculs un peu juste d'un bureau d'études. La plupart des "économies" ont frappé les fixations de quille, les cadènes et les diamètres de câbles de haubans, en fait tout ce qui peut encaisser quelquefois des efforts dynamiques sévères ; j'ai de mes yeux vu un bateau qui avait heurté un rocher par le patin de quille : la quille avait pivoté de plusieurs degrés dans le sens longitudinal, avec les dégâts que vous pouvez supposer à l'emplanture, à tel point que l'expert a déclaré le bateau en perte totale, car la réparation de la coque (sans voie d'eau) aurait couté plus cher que la valeur vénale du bateau.
On peur également citer le diamètre des mêches de safran sur les safrans suspendus : si vous accrochez ou vous touchez, au pire ça casse, au mieux ça tord et vous vous retrouvez sans safran, non manoeuvrant : belle manip !
messieur,et un melody.peut on ?de1977.merci à vous.
Bonjour à tous,
En ce qui me concerne je pense que les seuls voiliers que l'on puisse échouer sont les voiliers à quilles longues, les dériveurs, les quilles relevables et évidement les dériveurs intégraux. En ce qui me concerne j'en suis à mon quatième voilier. J'ai eu un first 18, un first 22 et un Fantasia. Pour ces trois voiliers j'utilisais des béquilles standards pour me poser et n'ai jamais eu de problème mais deux précautions à respecter. La première était d'enlever une des deux béquilles lorsque la marée montait et de faire giter le voilier sur le bord opposé pendant environ 1/4 d'heure en cas de vaguelettes de plus de 20cm afin d'éviter au voilier de tosser sur le fond. Je ne supportais pas de les entendre "gémir" à chaque choc sur le fond de sable. Et comme mes voiliers étaient sur le basin d'Arcachon dans un petit port à échouage avec 20 cm de vase dans le fond et bien j'avais deux jeux de béquilles, un pour les échouages en balade et un pour le port afin de ne pas couvrir de voilier de vase. En plus avant chaque échouage je vous conseille avec un fil à plomb de bien contrôler à l'aplomb de chaque béquile que la hauteur d'eau est la même pour éviter au voilier de se retrouver échoué avec un gite prononcée. Si tel est le cas il suffit de relacher un peu de chaine pour se retrouver sur un surface plus plane. Maintenant j'ai un dériveur intégral de 9m c'est le top pour échouer sans béquille mais il il à toujours un moment critique ou le voilier souffre un peu lorsqu'il se pose ou se remet à flotter. Mais pour échouer la meilleure solution pour moi est le système de Quille relevable de chez Beneteau car même lorsque le voilier est posé il n'y a pas de rentrées de vase dans le puits de dérive. La coque est bien protégée en cas de gros cailloux sur le sol et pour un échouage sur une courte marée, une à deux heures avant la pleine mer il n'y à pas obligation de mettre les béquilles. Mais petit tirant d'eau et échouage permet d'aller ou les autres ne vont pas.
A bientôt
bonjour
Sans vouloir polémiquer sur "avant-après" il ne faudrait peut-être pas oublier que "ce qui plie ne rompt pas" ... et que les déplacements lourds des années 70 outre qu'ils exigeaient un équipage à la mesure de leur poids, étaient loins d'être indestructibles
On a pas attendu 2010 pour constater que le capot coulissant d'un croiseur suspendu sous sangles (mais est-ce sa vocation première ?) ne coulissait plus ... le polyesther n'est-il pas souple dans une faible proportion ? ...
même si l'échantillonage a été optimisé à l'excès sur certaines séries (et c'est amha criminel) globalement les bateaux d'aujourd'hui me semblent plus surs que ceux d'hier ... globalement cela veut dire que rapidité, facilité de manoeuvre, voire même confort ... entrent dans l'équation "sécurité"
Quant à l'exemple cité, je préfère rentrer avec un bateau irréparable mais encore étanche que de couler avec un char d'assaut réparable (en apnée) ... pas vous ?
bonne journée
Breizhou
Je suis très étonné de ce que je lis sur le sujet, ayant un OCEANIS 43 en commande chez BENETEAU, j'ai été convié aujourd'hui à une visite de l'usine de fabrication. Après lecture de cet article, je me suis empressé de demander des explications sur l'échouage.
1- les fonds font 2cm d'épaisseur et un contremoule portant les varangues vient se coller sur l'envers de la coque. Aucun risque d'enfoncement de la coque par la quille, c'est super costaud. Encore moins de risque de voire passer la plaque d'inox au travers la coque comme cela a été dit, il y a des renforts progressifs tout autour et le contre moule au dessus.
2- Il est exacte que BENETEAU déconseille l'échouage contre un quai, parce qu'ils craignent le basculement du bateau en av ou en arr selon le chargement et d'être appelé en responsabilité. Le plus simple étant de déconseiller l'échouage comme un fabricant de lampadaire vous déconseille aujourd'hui de changer votre ampoule vous même.
Ce qui n'empêche pas de le faire en faisant gaffe comme avec n'importe quel bateau.
Voilà, tant pis pour la nostalgie mais les chantiers construisent toujours des bateaux faits pour durer
A +++
Michel
Bonjour,
Je viens de lire ce qui précède et j'avoue que je me pose de plus en plus de questions sur les bateaux récents : s'ils ne suportent pas un simple échouage sur béquille, que va t'il se passer en cas de talonnage ?
Je croyais qu'avec l'Europe, les chantiers étaient tenus de respecter les échantillonnages élaborés par l'ISO (norme 12215), et que cette norme imposait des règles relatives à la résistance des varangues en cas d'échouage ou de talonnage (mais peut-être que cette partie de la norme n'est encore qu'en projet ?). Il serait intéressant d'avoir l'avis d'un architecte ...
A bientôt
Clany