INTRODUCTION :
Croisière de Khéops en Algérie sans visa. AOUT 2012
Notre but était de quitter la Tunisie, en longeant la côte Algérienne, ayant entendu toutes sortes de commentaires sur la navigation dans ce pays, on tenait à savoir ce qu’il en était réellement. Se faire une idée précise sur ce pays, avant de traverser vers les Baléares. Nous y sommes restés une dizaine de jours.
L’Algérie est un immense pays, le plus grand d’Afrique, et de la Méditerranée : 2M300 km2 avec le Sahara : (4 fois la France).
Plus de 1200 km de côte sur la Méditerranée
35 millions d’H.
Les familles très prolifiques comme en Europe, comptent entre 5 et 8 enfants, La démographie est galopante.
La population algérienne très sympathique envers les français. Elle est très demandeuse de venir nous rencontrer, ils sont curieux et généralement très gentils. Nous saluent de loin et répondent au notre avec plaisir. Tous ceux que nous avons rencontrés parlent un excellent français. Très peu de bateaux de plaisance passent par ce pays, et aussi très peu de touristes. Le pays est plus dégradé que la Tunisie.
Ne pas oublier de se munir de cash, les DAB. Sont très rares, et les cartes de crédits très rarement acceptées. Pour changer.. Changer un minimum dans les banques, pour avoir des justificatifs. Car le taux en est 40 % moins intéressant. Ensuite, il vaut mieux changer chez les commerçants. Ils sont très intéressés par les Euros, ayants sans doute de la famille en France.
Nous sommes allés en Algérie sans Visa, car vivant en Tunisie, c’était trop comliqué de s’en procurer un. En effet, il faut se rendre physiquement dans le consulat d’où dépend son domicile. Avec un questionnaire dument rempli (on peut se le procurer sur le net, sur les sites des consulats) donner les dates de passages, et payer 85 € en espèce par pax. Les autorités nous ont toujours très bien reçus, même sans visa. On nous autorise une sortie de quelques heures en ville, parfois accompagnés par un policier. Mais on ne peut pas vraiment visiter le coin car limité par le temps. Si on désire approfondir la visite, louer une voiture, afin de visiter l’intérieur du pays, rencontrer la population, il vaut mieux avoir le visa.
Pour chaque arrivée dans un port, primo, appeler les Gardes Nationaux ou la capitainerie en VHF. En général ils envoient un Zodiac avec des Ninja à bord, qui nous Guident jusqu’à la place attribuée. Puis nous avons droit aux visites des PAF, et des Gardes nationaux tout de noirs vêtus plus marioles et tatillons que la Paf. Toujours très corrects, parlant un Français parfait, les formalités se passent à bord, ils notent tout, nous étions 2, ça durait moins d’une demi heure par police. Par 2 fois les Ninjas (gardes nationaux) nous ont demandé notre permis de navigation ??? Ils étaient septiques quand je leur ais dit qu’en France pour mener un voilier il n’y a besoin d’aucun permis… Nous n’avons jamais vu les douaniers n’ayant pas de visa.
Un conseil, se munir de plusieurs photocopies, de l’acte de Francisation, et des passeports. (Une dizaine) Ça facilitera, et raccourcira les paperasseries. L’Algérie est un état policier, très fliqué.
Nous nous sommes retrouvés en plein Ramadan. Mauvaise pioche ! Ça nous a posé quelques problèmes d’avitaillement et de relations, les hommes étant souvent épuisés par leur jeûne.
Les Mouillages sont interdits. Nous ne pouvons faire escale que dans les ports. Et on ne trouve que des ports de commerce. On nous parque dans un coin du port, au milieu de cargos, près de la PAF. On se retrouve Amarrés contre des pneus, ou des gros boudins noirs. Les fragiles coques de nos bateaux souffrent beaucoup de ces contacts. Si on à le loisir de se munir de cagnards de toiles, ou de planches à mettre entre le bateau et le quai. NB : Les ports sont gratuits…
Je crois me rappeler qu’il n’y qu’une seule marina, à l’Ouest d’Alger, d’après ce que j’en sais elle est ensablée, donc impraticable pour un voilier.
Le Fuel : Nous avons fait 320 L de carburant dans le port de Collo pour l’extravagante somme d’équivalant de 30 € ??? Qui dit mieux. Nous n’avons pas rencontré de pompes dans les autres ports. Dans les ports de commerce nous n’en n’avons pas vus. Peut être chez les pêcheurs. Il est vrai qu’il n’y a quasiment pas de bateaux de plaisances locaux.
Nous n’avions pas besoin d’eau, mais nous n’avons jamais vu de vannes d’eau dans les ports.
En visitant le pays, on s’aperçoit ainsi de ce qu’ont bâtis la Français et les pieds noirs. De très belles bâtisses, qu’ils ont laissés en héritage, qui ont bien résistés au temps malgré le fait, que comme à leur habitude les Arabes ne les ont pas entretenus.…
PARCOURS :
Notre départ pour l’Algérie se fait depuis Tabarka en Tunisie. Direction Annaba (ex Bône) à 50 nm. Quelques milles plus loin Un sémaphore nous interviewe. Nous possédons l’AIS, il peut ainsi nous appeler par notre nom. Annaba est un grand port de Commerce. A notre arrivée nous appelons comme recommandé. C’est l’heure de la rupture du jeûne, personne ne répond. Nous patientons une dizaine de mn dans l’avant port. Un Zodiac vient enfin à nous, et nous guide sur plus d’1 mille entre les quais jusqu’à notre emplacement. Les autorités très sont correctes, un policier nous dit même que demain on pourra aller en ville. Mais c’est le week-end, et il n’y a pas de chef dans le poste. Pas de chef, pas de visite en ville. Alors on se casse. Il ne faut pas oublier d’avertir la capitainerie de notre départ.
Collo : Nous avons choisie cette ville grâce au ouïe dire. Mais c’est une très longue étape dans la journée : 70 nm. Tout au moteur, brise dans le nez, c’est long. Nous aurions pu faire escale à Skikda, plus proche d’une quinzaine de M. C’est un port de commerce, qui peu constituer une escale intermédiaire. Le fait qu’on ne puisse se mouiller dans une crique est vraiment gênant. Nous longeons une côte très accidentées, désertes sur des dizaines de milles, bordées de hautes collines qui plongent direct dans la mer. Ces reliefs, nous mettons plusieurs jours à le comprendre crée de violents thermiques. Ce qui explique les vents contraires, qui ne correspondent pas aux prévisions. Pas un bateau, pas un pêcheur, pas un pèlerin, rien le désert.
Collo est un petit port de pêche, adossé à une ville de 60 000 H. L’accueil se fait sur un quai situé sur tribord en entrant. Des soldats nous prennent les amarres, c’est encore l’heure de la rupture, la nuit tombe. Après le contrôle, on nous demande de changer de place. Sur le coup on ne comprend pas pourquoi ? Ensuite on réalise que tous les pêcheurs qui sortent du port sont obligés de passer par ce poste de contrôle, et nous dit on, de laisser la liste d’équipage. Ils craignent qu’ils fuient à l’étranger. Accompagnés de 2 policiers, nous pouvons aller en ville. Ils sont très heureux de nous servir de guide, et nous donnent de nombreuses explications sur leur pays, et leur impression sur la France. D’abord changer de l’argent. Trouver une banque (100 € = 10 000 Dinars Algériens). La banque est dans un triste état, toute décrépie. Ils nous mènent ensuite dans le quartier du souk. Ils nous guident pour nos achats. On sent l’état policier, dès qu’ils s’approchent, tout le monde s’écarte. Le coût de la vie est très bon marché. On remarque les belles maisons laissés par notre présence sont maintenant en triste état. Maintenant on fait le plein de carburant. C’est un vrai bonheur quand on paye. Le bateau étant sous la garde de l’armée, l’après-midi, nous allons faire un tour en ville sans rien demander à personne, et personne ne nous dit rien, On peut ainsi muser librement dans la ville, faire quelques boutiques, nous avons beaucoup de sous, il faut en profiter, car le Dz, n’est pas convertible. D’un coup les rues se vident, les boutiques ferment, l’heure de la rupture approche… Nous y restons 3 jours.
Djen Djen : Nous avons visé ce port qui est un port de commerce dédié aux transports de voitures. Port qui est a mi-chemin entre Colo et Bougie. (40 nm pour Jijel) Mais ils n’acceptent pas les bateaux de plaisance… (Contrairement à ce que j’avais lu). Apparemment il faut aller à Jijel 5 nm plus à l’W. Je dis apparemment, car nous n’y sommes pas allés. A cause du Ramdam, pas de liaison VHF, nous avons mouillé devant le port de Djen djen. La Garde est venu à bord, à 22 h, Ils voulaient nous faire rentrer à Jijel, finalement on à réussi après de longs palabres à rester sur place. Donc il faut faire escale à Jijel port de pêche et de guerre,
Bejaïa (Bougie) : (35 nm) C’est notre dernière escale Algérienne. C’est aussi un autre grand port de commerce. Nous avons prévu des que le temps est OK, de voguer vers les Baléares (180 nm). Je pense que continuer vers Alger, distant de + de 100 nm, ne nous apporterait rien, (150 nm de Majorque). On n’y voit pas d’escales correctes. En plus on commence en avoir mare des Arabes et du sacré Ramdam. Ras-le-bol de ne pouvoir naviguer librement, d’être obligé de toujours montrer patte-blanche. Nous y arrivons dans l’après-midi, pour une fois le port répond à notre appel. Ils nous indiquent un emplacement, devant l’étrave du Ferry pour Marseille. Nous avons de la chance, les quais sont a notre hauteur, je sais que dans certains port algériens, ils ont 4 m de haut. Pour quitter le bateau il faut être trapéziste. Mais nous avons échappés à ça. Par contre la coque de Kheops, souffre beaucoup. Nous comprenons que c’est le principal port qui relie par Ferry l’Algérie à Marseille Nous pouvons facilement aller en ville après avoir demandé une autorisation écrite, et laissé nos passeports à la PAF. La ville est belle, et mérite d’être visitée, les traces des infâmes coloniaux que nous sommes sont très visibles. Installations portuaires, bâtiments administratifs, immeubles de qualité, théâtres, monuments. . Et les Algériens ne s’en plaignent pas !!! Bougie est la capitale de la Kabylie, ils le revendiquent, et parlent le Berbère. Ils se défendent d’êtres des Arabes.
Majorque : On change de ton, fini l’inquisition des autorités.