convoyage Med-Bretagne. conseils de choix de route ?

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Moody S38 (Monocoque)
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convoyage Med-Bretagne. conseils de choix de route ?
subject no 104821
Quelles sont vos expériences de la remontée sud-nord de la côte du Portugal en été? L'Alizé Portugais rend-il cela un louvoyage pénitence ou est-ce généralement maniable? Que penser de l'option de tirer un bord sur Sao Miguel aux Açores? (hors considération touristique, j'y ai vécu plus de 3 ans...) Merci d'avance pour vos avis!
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answer no 215505

Bonsoir, avez-vous une bête de près ? ou un bon moteur.
J'ai fait plusieurs fois cette route et maintenant les météos sont fiables. En partant le matin tôt on peut naviguer avec des vents moins forts que l'après-midi. La houle peut être importante et quand elle est forte, l'entrée de certains ports du Portugal est fermée; Cet été j'ai été surpris en entrant à Povoa de Varzim que je connais depuis 1973 : vent de 8/10 noeuds et une houle de 1,50. Dans la passe juste avant le sémaphore une déferlante (je pense 1 mètre) s'est formée devant mon voilier; j'étais au moteur et j'avoue que j'ai été surpris. On peut faire cette remontée tranquillement; en convoyage aussi en prévoyant des refuges possibles. Après le Portugal, la Galice offre de belles rias. Personnellement je n'ai jamais envisage de tirer un grand bord sur les Açores pour gagner Gascogne. Alors beaucoup de plaisir et un peu de patience pour passer Gib dans de bonnes conditions. Kenavo
Une petite photo de Péniche lors d'un convoyage 26/10/2011

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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answer no 215508

 Je ne parviens pas à retrouver le fil d'il y a quelques mois sur lequel ce sujet a été débattu (le moteur de recherche de STW est vraiment très mauvais ou alors je suis un manche). Il y avait consensus pour dire que le détour par les Açores, sauf balade comme tu le dis, n'est absolument pas justifié. Ne pas oublier en outre que le retour des Açores l'été par vent dominant de Nord Est, au près dans une mer formée, n'est pas forcément une partie de plaisir.
Le tour de l'Espagne en venant de Méditerranée et la remontée du Portugal est en effet agréable et pas du tout une corvée. Nombreuses escales intéressanres ou abris. Je l'ai fait deux fois sans problème et le ferai une troisième fois cette année ou l'an prochain (mais probablement en hiver). Pour la remontée du Portugal il faut serrer la côte d'assez près pour éviter de se trouver dans le flux principal des alizés portugais et du courant contraire associé. Près de la côte les brises thermiques peuvent les modifier. 
Il faut seulement prendre garde à passer très au large du cap Finisterre et ne pas se laisser "engolfer" sauf à aller s'abriter à la Corogne (ou San Ciprian comme vient de le faire JP Dick mais pas plus à l'Est si l'on va à La Rochelle ou plus au Nord) pour attendre un créneau météo plus favorable.

Pour les alizés portugais les deux fois (en Août 2001 la première fois, en Septembre 2007 la deuxième) ils étaient bien là mais n'ont jamais, près de la côte, dépassé force 4. Près de la côte le courant contraire est assez faible. Il faut même être prêt à faire pas mal de moteur car les calmes sont fréquents.
Le problème est plutôt de négocier les vents de NE, donc de bout, dominants en été, pour traverser le Gascogne. La première fois j'ai été obligé d'abandonner en cours de route la traversée directe et d'aller m'abriter à La Corogne par un bon force 7 et une mer très mauvaise. La deuxième la météo a été plus favorable (NW puis W) et mollassonne ( force 3 à 4). 

   
 


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VAN DE STADT 34
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answer no 215736

Pour ma part j'ai choisi il y a trois ans l'option large, néanmoins sans aller jusqu'aux Açores!  En restant au près tribord amures jusqu'à ce que la rotation des vents me permette tranquilement de virer et rejoindre l'entrée de la manche babord amures. Bilan: pas vu un bateau de toute la nav, pas de stress avec les rails, ou la cote. J'ai mis 9 jours de Gibraltar à Cherbourg, avec un bateau acier de 34 pieds, c'est pas si mal, je m'attendais à plus. Bon, j'aime assez le près... Jamais eu besoin du moteur. Deux jours de vent assez forts au large du cap Saint Vincent (F7). Je pense que si à refaire, je tenterais la même chose.

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Bavaria 40 Sloop
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answer no 215741

Comme déjà conseillé, le mieux est de tirer un bord  vers les Açores....le vent molira et virera a l'ouest à sud ouest vous permettant de tirer un bord direct vers la Bretagne.....vous ralongerez de 2 a 3 jours mais après vous irez vite....surtout profiter pour remonter un peu plus au cas ou un vent de NE surviendrait au final.....! L'autre solution déjà décrite, le long de la cote Portugaise, est bien délicate mais le plus dur restera le Golf de Gascogne qui vous recevra sans doute avec du NE ....à moins d attendre à la Corogne un vent d'ouest en visitant cette tres belle région de Gallice! Bon voyage.

Philmarco

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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answer no 215787

 Si tu es en convoyage pressé, ce qui est souvent le cas en convoyage, le choix entre l'option large et l'option côte doit être dicté par la situation météo est, en particulier, la position du cyclone des Açores et de la ou des dorsales associées. Avec le progrès des dernières années sur la fiabilité des fichiers gribs (en leur appliquant les corrections nécessaires, conseillées notamment par Jean Yves Bernot) il est clair qu'aujourd'hui on ne fait plus de choix de route suivant des statistiques (pilot charts) mais en fonction de la situation météo réelle.

A mon avis aucune des deux stratégies ne s'impose à l'évidence. La côtière est la plus courte et la plus rapide jusqu'au cap Finisterre (à condition d'accepter si nécessaire de faire du moteur) mais peut obliger d'attendre quelques jours une météo favorable pour traverser le Gascogne si le NE est établi. Les abris sont nombreux, intéressants et sympa pour patienter. Elle a l'avantage de ne pas spéculer sur une prévision supérieure à trois ou quatre jours, devenant foireuse ensuite. L'option large doit être prise au Cap St Vincent, peut-être avant suivant la météo, donc avec une prévision météo très incertaine quand tu auras atteint la latitude du cap Finisterre. Si le vent de NE, s'il est là, revient à l'W voire au SW c'est sûrement une bonne option, bien que longue, si le vent de NE, comme cela m'est arrivé en venant une fois des Açores, vire au contraire et s'établit deux jours à l'ENE voire par moments à l'Est, cette stratégie est parterre, des bords à tirer gîtés, deux fois la route, trois fois le temps, quatre fois la grogne... A noter que si le vent éventuel de NE qui te bloquerait au Cap Finisterre revient vers l'W  ou le SW c'est également très bon pour l'option côtière.
Tout bien réfléchi personnellement je prendrais à ta place l'option côtière. Si tu fais ce convoyage non stop tu as plus de chances par cette option d'être plus rapide et moins de chances de connaître une galère remplacée par une escale agréable.

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HERMINE 36
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answer no 215800

Bonjour,
Je souscris complètement à la réponse d'Artimon.
A l'automne 2011 je me suis posé les mêmes questions, et finalement j'ai pris l'option côtière, les vents étant de secteur ouest pendant la remontée du Portugal. Dans Gascogne le vent du nord m'a obligé à tirer un bord NO, avant de virer vers Brest.

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Moody S38 (Monocoque)
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answer no 215803

Merci pour tous vos avis ! Je disposerai de pas mal de temps (6 semaines depuis la cap St Vincent, c'est plutôt large Sourire ). Un peu étouffé par trop de petite côtière en Med ces dernières années, l'option large me tente. A suivre en fonction de la météo une fois sur place. Artimon, je lirais avec intérêt les conseils de lecture de gribs de J Y Bernot. Sais-tu commment pourrais-je y accéder ?

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DI ALU GARCIA SALT 57cc
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answer no 215809

 Je te conseille de lire, ou plutôt de potasser car il faut le travailler, le livre de Jean-Yves Bernot (célèbre dans le monde de la course au large comme routeur et navigateur) "METEO & STRATEGIE , croisière et course au large". Il permet de beaucoup progresser dans les stratégies et choix de route en analysant de manière autonome les infos météo que nous recevons. Je me suis mis personnellement à réfléchir à mon routage et aux stratégies associèes sur le tard, il y a quelques années seulement. Je vivais avant dans l'idée fausse que les dépressions se déplaçant très vite on ne pouvait pas faire grand chose à 7 noeuds de moyenne et qu'il fallait courir à 20 noeuds en IMOCA pour pouvoir bâtir des stratégies de routage efficaces.
C'est incroyable ce que l'on gagne souvent dans les traversées en vitesse, confort et sécurité comme je l'ai expérimenté dans le grand tour de l'Atlantique, du Sud (Antarctique) au Nord (Groenland) que je viens de faire. En plus c'est satisfaisant intellectuellement.
C'est d'autant plus vrai que les modèles de prévision ont fait, comme nous l'observons, des progrès très importants de fiabilité au cours de la dernière décennie, grâce en particulier à la densification des mesures des paramètres météo (bouées argos, nouvelles générations de satellites météo équipés de diffusiomètres et océanographiques...) permettant de recaler chaque jour (4 fois par jour pour la NOAA) les prévisions et d'en améliorer la résolution.
Son livre (622 pages écrites fin!) est très pédagogiques et traite de nombreux cas concrets illustrant des situations réelles: stratégies au voisinage des dépessions, au voisinage d'un front froid, franchissement des bords d'un anticyclone etc..etc...exemples de choix heureux ou malheureux en courses, observations...
Pour répondre plus précisément à la question de l'interprétation des fichiers Gribs, qui sont des sorties brutes des modèles sur ordinateurs, GFS ou ECMWF, sans traitement par un prévisionniste, voilà les correctifs qu'il nous recommande de prendre en compte:
1- sous estimation des vents forts avec les corrections suivantes
                  6-10 nds    11-15 nds  16-25 nds  30-45nds  au-delà de 45 nds 
                   +2 nds       +3 nds      +5 nds       +10 nds    méfiance, tout peut arriver (je me suis payé 100 nds+ établis pour 60 nds annoncés près du cap Horn)
2- sous estimation des vents canalisés entre un front froid et un relief (cas classique du cap Finisterre)
3- sous estimation du vent dans les traînes
4- surestimations des vents dans les centres d'anticyclone et les axes de dorsale (le modèle donne par exemple 5 nds de vent alors qu'il n'y a rien du tout)
5- mauvaise prise en compte des directions de vent pour les vents inférieurs à 6 nds
6- mauvaise prise en compte des effets locaux par les modèles globaux
7- sous estimation du mistral
8- impossibilité de montrer le détail du vent dans les fronts froids
9- impossibilité de montrer grains et orages

Ceci étant, à ces correctifs près, la qualité des prévisions de vent données par les principaux modèles est souvent bonne, impressionnante nous dit-il dans l'Atlantique Nord, à condition d'en connaître les limitations.
Concernant l'étendue dans le temps de la prévision voilà ce qu'il nous dit:
- les prévisions sur les deux premiers jours sont souvent très précises, c'est-à-dire que la nature et la position des phénomènes est décrite très correctement. On peut faire de la stratégie fine.
- les prévisions sur les 3 et 4 jours sont souvent bonnes, c'est-à-dire que la nature des phénomènes est bien décrite et leurs déplacements sont correctement prévus mais avec "un peu de jeu". On peut faire de la stratégie en tenant compte d'éventuels décalages dans le trajet des phénomènes importants.
- les prévisions sur les 5 et 6 jours sont indicatives, c'est-à-dire qu'elles indiquent le type de situation à laquelle on va avoir à faire face, avec une idée du trajet et du rythme de passage des individus météorologiques. On saura par exemple que l'on se trouve plutôt dans un courant d'Ouest avec un passage dépressionnaire sur la Manche au jour 5, d'une traîne active et de l'établissement d'une dorsale puissante au jour 6. On ne peut faire qu'une stratégie grossière.
- grande méfiance au-delà.

Ces performances, valables pour l'Atlantique Nord se dégradent nous dit-il dans des zones à densité d'observation moindre comme sur l'océan Austral, zones pour lesquelles les prévisions à 4 jours marquent la limite de ce que l'on peut raisonnablement utiliser. Il a écrit cela en 2004. On est en droit de penser que là aussi les choses se sont améliorées depuis.

Pour revenir à ta nav et pour terminer ce condensé JYB nous met en garde sur le fait que certes les anticyclones se déplacent beaucoup plus lentement que les dépressions mais que, telle une pieuvre, il déploie ou rétracte à grande vitesse ses tentacules, c'est-à-dire ses dorsales. Ce sera un élément très important à prendre en compte pour ton routage. Tu pourras aussi y lire la stratégie à adopter au bord des anticyclones, situation dans laquelle tu te trouveras probablement.
Bonne nav.

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answer no 215810

Sans préjuger de tes compétences,et ne te formalise pas.
  Embarque un gros couteau et un coupe-orin. Tu risques fort d'en avoir besoin.Si tu évites les bouts le long du P., tu auras droit au bout de filet dans le G. deG.  C'est toujours là que j'ai pêché. Et le rail du cap Finisterre c'est à éviter.
  En convoyage côtier, faudra des équipiers à la veille, il y a du monde dehors.

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HERMINE 36
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answer no 215812
Méridien a écrit :
Sans préjuger de tes compétences,et ne te formalise pas.
  Embarque un gros couteau et un coupe-orin. Tu risques fort d'en avoir besoin.Si tu évites les bouts le long du P., tu auras droit au bout de filet dans le G. deG.  C'est toujours là que j'ai pêché. Et le rail du cap Finisterre c'est à éviter.
  En convoyage côtier, faudra des équipiers à la veille, il y a du monde dehors.

 J'ai dû avoir de la chance, je n'ai ramassé ni bouts ni filets.
Nous étions deux, ça m'a semblé bien suffisant pour la veille. Il y a peut-être moins de pêcheurs qu'autrefois.
Pour le rail : je l'ai "diagonalisé" à deux reprises (voir la trace). De nos jours il existe l'AIS qui simplifie bien la vie dans ce type d'endroit, il serait dommage de s'en passer pour Gibraltar et le golfe de Gascogne.

Desconectado/a
Moody S38 (Monocoque)
Forum member
answer no 215814

Merci beaucop pour tout cela, Artimon! Ton condensé est super ( pour la relation Grib / mistral ou Tram', j'avais déjà remarqué Sourire  ) !
Vais me procurer ce bouquin,ça ne pourra me faire que du bien!
Méridien, il y a un bateau noir de ce nom à deux rangées du mien chez Navy Service, c'est le tien ?  )

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answer no 215824

Le Méridien noir à tableau arrière blanc en face du ship au bord du chemin est à moi. Et j'aime Mozart.

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Moody S38 (Monocoque)
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answer no 215825
Méridien a écrit :
Le Méridien noir à tableau arrière blanc en face du ship au bord du chemin est à moi. Et j'aime Mozart.

 

 Sourire Koechel 467 se trouve "en tête de gondole", à l'angle SE de la halle , sous le projecteur, à la hauteur du container à ordures: tout est bucolique là-bas! Je reprends le chantier de mon abri de cockpit en composite mi mars. Au plaisir de t'y croiser...

The offshore cruisers community...