Le murmure du vent et le rythme des vagues c'est bien beau mais ça peut lasser... Alors, place aux sons des îles : voilà de quoi vous faire une idée de nos plus belles découvertes musicales ! (les liens en orange renvoient le plus souvent à des vidéos sur YouTube)

Vous connaissiez sans doute tous Cesaria Evora, décédée en 2011 après avoir fait découvrir au monde entier la musique capverdienne, notamment avec Sodade.
« Mais la diva n'est pas issue d'une génération spontanée, elle est le fruit d'une culture musicale très ancienne, avec des racines et des influences remontant parfois jusqu'à plusieurs siècles.
Peuplé par des européens et par des esclaves africains, le Cap-Vert est le pays du métissage. Dernière étape avant la grande traversée de l'Atlantique, l'archipel a attiré une multitude de bateaux venant d'autant de pays, contribuant un peu plus à chaque passage au grand brassage des techniques, des mélodies, des thèmes et des rythmes.
Qu'elle soit venue d'Europe (fado, polka, mazurka, contredanse), d'Afrique puis du Brésil (samba, bossa) et plus récemment des Caraïbes (merengue, zouk), la musique a voyagé jusqu'au Cap-Vert où les habitants étaient demandeurs. Au carrefour de quatre continents, les musiciens n'ont eu de cesser d'absorber, d'intégrer les découvertes qu'ils faisaient au gré des rencontres.
Alors qu'elle continue d'évoluer, cette musique reprend aujourd'hui son envol pour se faire connaître dans le monde entier.
La musique capverdienne remporte des succès qui ne se limitent pas à ceux des tournées qui s'organisent ici et là, la variété et la richesse de la production prouvent l'intérêt du public international pour un son jusque-là peu ou pas du tout connu. » (Extrait du site www.mindelo.info)
Cesaria Evora était native de Mindelo d’où sont aussi originaires de nombreux artistes et compositeurs qui comptent dans la musique capverdienne.

Par exemple il y a dix jours nous avons pu assister à un petit concert de Tito Paris, né lui aussi ici à Mindelo, qui a ouvert, La casa de la Morna,  une sorte de café concert avec vue sur la mer. Ce soir là, il jouait et chantait en intimité devant quelques dizaines de capverdiens...et nous !. Vidéo

Un autre chanteur à découvrir, assez peu connu en France mais fameux au Portugal, Bana, monstre sacré de la musique capverdienne malheureusement décédé cet été, avait une voix faite pour chanter la morna (musique nostalgique et plaintive, née au XIXe siècle à Boa Vista). Vidéo.

La tradition est figée, mais la culture évolue, et la jeune Mayra Andrade en est un bon exemple : écoutez Mana, titre extrait de son premier album ou son interprétation de la javanaise.

Nous avons aussi eu la chance de rencontrer Bau qui donnait un petit concert dans le bar de l'Alliance Française. Né d'une famille de luthier, ce guitariste hors pair joue aussi du violon et fût directeur musical de la formation de Cesaria Evora. Vidéo

Celui que certain n'hésitent pas à appeler «le Brassens capverdien»,Jorge Humberto est encore un enfant de Mindelo. Sa voix chaude nous rappelle que le blues a dû traverser l'Atlantique... Vidéo
C'est dans un bar de Fogo que nous avons acheté le tout nouveau et premier CD de Neuza, une chanteuse à la voix haut perchée qui a mis à son répertoire des airs traditionnels de cette île volcanique où elle est née. Vidéo
Enfin, la préférée de Katia : Lura. Avec elle, les jeunes générations capverdiennes redécouvrent le patrimoine musical local et dansent sur les rythmes appréciés par leurs parents ou grands-parents. Écoutez ce morceau, Lua, pour découvrir sa voix et, si vous avez le temps, dégustez ce concert d'une heure (il y a un petit pb de son au début, sautez les 2 premières minutes) lors du festival Terre de Blues, à Marie-Galante l'an dernier.

Outre le site de Mindelo, pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus, il y a celui de Lusafrica, un label qui a édité les CD de Cesaria Evora et aujourd'hui bien d'autres musiciens capverdiens ainsi que de nombreux autres pays africains.