corrosion mèche de safran
posted on 22 March 2017 08:57
Bonjour,
La mèche du safran de mon voilier (en aluminium) subit une corrosion (galvanique?) au niveau de sa partie immergée ( voir photo en attaché).
C'est un processus qui est apparu après l'installation d'un pilote. Le verin du pilote est raccordé à la mèche avec un système usiné avec du carbone.
J'aurais besoin de conseils pour répondre à plusieurs questions:
Comment détérminer l'origine de la corrosion?
Avez vous des solutions pour arreter la corrosion?
Quel solution préconisez vous pour changer la mèche du safran? Faut il choisir une mèche en acier inox? Pouvez vous me conseiller un fabriquant de safran?
Merci à tous.
Bonjour,
Si la corrosion a commencé à se produire apres l'installation du pilote il est vraisemblable qu'il s'agisse d'une fuite électrique en provenance de l'équipement: unité centrale, moteur, pompe, vérin....Il faut vérifier tous les points de contacts possibles et les éliminer par isolation.
le remplacement par une mèche en inox, outre les modifications que cela engendrera en raison des différences de diamètre, ne résoudra pas un problème d'ordre électrique. La solution de protection la plus simple est l'installation d'une anode reliée à la mèche du safran.
Pour répondre plus précisément aux questions posées, j'ai besoin de connaître si possible:
- la marque si elle existe et le montage du safran (paliers lisses, roulements a rouleaux....)
- la marque du pilote et du verin ,
- le systeme de barre, franche ou à roue.
Quelques photos aideront.
Alain
Remplacer la mèche de safran (alliage Alu) par de l'inox est la bétise à ne pas faire, car cette fois ci la corrosion serait sur la coque au niveau du passage de la mèche au travers de la coque.
Pour approcher le problème, il faut comme décrit dans le fil précédent analyser la totalité de la chaîne en partant du système électrique qui pilote le vérin.
Il y à sans doute une fuite éléctrique qui se reboucle par la mèche de gouvernail.
Pour arréter la corrosion la stratégie logique est d'en arréter la cause
François
Merci pour vos commentaires.
Je comprends que il faut rester sur une mèche en aluminium.
pour répondre aux questions de UHAMBO : Le pilote est un pilote Raymarine SPX avec un verin Raymarine 12V relié aux batteries de service.
Le voilier est équipé d'une barre à roue. Le safran est suspendu.
Suite à vos commentaires j'ai une question: Où et comment installer une anode sur la mèche? je n’ai pas d’anode sur le safran ni de mise à la masse . mais une anode en bout d’hélice ; une anode sur le sail- drive.
Une anode serait placée valablement sur le gouvernail au plus prés de la mèche, mais si il y à une vrais fuite électrique, l'anode ne résoudra que temporairement le problème car elle sera consommée peut être très rapidement. Une fois consommée, on sera ramené au problème précédent.
La premiére chose à verifier est d'être sûre que le négatif de la baterie n'est pas connectée à la masse du bateau. Un bon Ohmétre est l'appareil fondamental à detenir sur un bateau Alu. J'ai pour ma part chassé une fuite a la masse épisodique sur mon bateau Alu pendant une année. Une fuite à la masse ne se traduit pas obligatoirement par de la corrosion electrolytique, et puis un jour on rajoute quelque chose (le pilote) et hope, on observe ce qui se passe sur la mêche.
Donc chercher, chercher, et trouver la fuite.
La mienne était une soudure mal faite de la culasse d'un moteur et qui touchait le corps de son alternateur à chaud bien entendu.
Bon courage et bonne chance,
François
Je ne vois pas la photo attachée mais le moyen le plus sûr d'attribuer ou non cette corrosion à une fuite électrique (ce dont je doute, s'agissant d'une coque alu...), est de mesurer le potentiel de corrosion du métal attaqué. Pour les explications en rapport, téléchargez le Petit Livre Blanc sur www.galvatest.fr
Par ailleurs, contrairement aux idées reçues et pratiques inexpliquées, la non connexion à la coque du négatif de la batterie contribue défavorablement à sa sensibilité à la corrosion.
Bonjour,
Le voilier est en composite, vraissemblement polyester, et les problème de corrosions sont apparus après installation d'un pilote à verin electrique. Ce problème connu a deux solutions simples:
- pour supprimer la fuite électrique du verin vers le système de barre, il faut remplacer la rotule de liaison par un modèle isolant, ceci dans la mesure où il est possible d'en trouver un!
-pour protéger la meche de safran, il faut la relier à une anode sacrificielle placée sous la coque (voir photo) C'est un dispositif monté en série sur les voiliers Hanse équipés de pilote électrique.
Bonne chance
Alain
Effectivement mon voilier Etap est en polyester , pas en aluminium.
Je vais me renseigner pour remplacer la rotule de liaison par un modèle isolant (merci si vous avez des informations plus précise sur un revendeur).
Je ne vois pas la photo de l'anode sacrificielle.
Je mets de nouveau en ligne la photo de la méche de mon safran, trois ans après l'instalation d'un pilote.
Désolé mais la formulation prête à confusion : "La mèche du safran de mon voilier (en aluminium)"...
En tout état de cause, celà ne ressemble pas à de l'électrolyse et en plus, si 3 ans se sont écoulés, celà confirme que ce n'en est pas... L'aluminium, ce n'est pas top quand même pour une mèche de safran.
J'ai trouvé un trés bon article sur la corrosion electrolytique des méches de safran chez le fabricant Jefa: http://www.jefa.com/electro-f.htm (http://www.jefa.com/electro-f.htm
L'implication des pilotes sur l'electrolyse des mèches y est evoquée.
Pensez vous que la connection du système de barre au moteur par une tresse en cuivre ou un cable electrique pourrait stoper la corrosion de la mèche? Le sail drive et l'helice sont équipés de deux anode en zinc. Cela m'éviterai de trouer la coque pour installer une autre anode sacrificielle.
Jefa incrimine sans rien expliquer. En l'occurence, certaines des conclusions présentées à l'appui de leurs images sont plus que doûteuses. L'électrolyse a souvent bon dos et si la responsabilité d'un pilote est en cause, elle doit et peut être démontrée au moyen d'une mesure du potentiel de corrosion, par exemple. A ce sujet, voir http://www.galvatest.com
Pour le reste, il y a probablement autant de raisons de relier que de ne pas le faire, ne serait-ce que par la rigueur nécessaire à un montage de masse efficace, c'est à dire un montage qui inhibe les ddps au lieu de les induire... (et je ne parle que de corrosion).
Bonjour,
J’ai vérifié mes souvenirs d’ingénieur en corrélant mes réponses avec « l’état de l’art » exposé dans les deux documents référencés. L’un sur la corrosion galvanique et l’autre plus orienté vers la mesure des potentiels.
http://www.plaisance-pratique.com/la-corrosion-galvanique-1-le
http://www.plaisance-pratique.com/la-corrosion-galvanique-2-le
http://www.plaisance-pratique.com/mesures-de-controle-en-protection
Je ne partage pas les avis de Coreng pour les raisons suivantes:
1° je cite: « En tout état de cause cela ne ressemble pas à de l’électrolyse… » la corrosion que l’on peut apercevoir sur la photo est typique d’une corrosion galvanique ou électrolytique d’une mèche de safran en aluminium. La littérature, et en particulier les photos disponibles sur ce sujet sont explicites. La différence que l’on fait parfois entre galvanique et electrolyte tient à l’existence ou non d’une circulation générée de courant. Dans les deux cas le phénomène physique dont nous constatons les ravages
Pour faire simple nous retiendrons que la corrosion électrolytique est une corrosion galvanique polarisée par une circulation de courant.
Pour qu’une corrosion galvanique se produise il faut impérativement quatre conditions:
Un électrolyte, la mer,
Un métal « noble ».
Un métal différent du premier, moins « noble ».
Et un contact électrique entre les deux métaux: ce peut être le contact direct comme entre une hélice en bronze et un arbre en acier, ou une liaison électrique par un courant de fuite par exemple.
Avant l’installation du pilote on peut estimer qu’il n’y avait pas de « contact électrique » sinon la corrosion aurait commencé auparavant. La mise en service du pilote entraine par la fuite de courant qui se produit une corrosion galvanique. La durée de 3 ans s’explique très bien si l’on considère que l’utilisation du pilote est intermittente…au regard des trois ans bien évidemment.
2° L’assertion selon laquelle « L’aluminium, ce n’est pas top quand même pour une mèche de safran » mérite d’être sérieusement nuancée. Cela dépend évidemment de l’environnement dans lequel elle est installée! C’est une excellente solution pour les bateaux en « plastique », en tout cas bien meilleure que l’acier inoxydable dont le changement de comportement selon qu’il est immergé ou non pose de sérieux problèmes au niveau de la flottaison.
3° « Jefa incrimine sans rien expliquer » Je suis très surpris par cette affirmation. Je trouve eau contraire l’article sur « Electrolys » particulièrement pertinent. Peut-être un problème de traduction?
Les éléments recueillis sur le site de Galvatest sont intéressants mais quand même orientés vers la fourniture de matériel ou de prestations de mesure.
4° Que faire?
Pour éviter que la corrosion galvanique se produise il faut donc supprimer au moins une des causes, en l’occurence la liaison « électrique »,
pour protéger il faut installer une anode reliée directement électriquement à la mèche de safran.
Les documents joints expliquent très bien pourquoi uns liaison à la masse moteur ou au sail drive n’est pas une bonne solution.
5° L’antifouling: cet aspect de la question a longtemps été ignoré, en tous cas en France, mais commence à être pris en considération. La plupart des AF utilisés sur les coques en « plastique » contiennent du cuivre et pour cette raison la présence de cuivre à proximité de la mèche de safran en aluminium constitue pour le moins une bonne incitation au déclenchement d’une corrosion galvanique. Appliquer de l’AF special aluminum dans un rayon de 40cm autour des éléments en aluminium est une bonne précaution.
Merci Coreng pour ces infos.
Visiblement tu doutes d'une électrolyse. Tu as une autre hypothèse en tête?
Si j'ai bien compris pour vérifier si c'est bien de la corrosion galvanique sur la mèche du safran en contact avec l'eau de mer une mesure de DDP s'impose avec une électrode Ag/Chl. Ag.
Concrètement je relie l'electrode à un voltmètre et je plonge l'electrode dans l'eau de mer. Je connecte l'autre fiche à la mèche du safran (qui est hors de l'eau). Le potentiel que je mesure doit se situer en dessous de -800 mvs. Si c'est -500 mvs ou en + ce n'est pas bon.
Si la DDP mesurée est supérieure à -800 mvs, pour vérifier si c'est une fuite via le pilote je compare les mesures avec le pilote en marche et/ou éteins et/ou après coupure des batteries? Correcte?
La mesure peut se faire sur toute la hauteur de la mèche; et pas nécessairement au niveau de la corrosion?
Merci d'avance pour tes réponses.
Merci UHAMBO pour tes analyses et les liens Webs.
Bien que je ne sois pas contre un peu d'animation, je n'ai pas l'intention d'engager un combat de coqs sur ce sujet. Je peux me tromper, mais je n'en maintiens pas moins, compte tenu des éléments d'information dont je dispose, la totalité de mes assertions.
Concernant Jefa, quand on lit, au gré des légendes, que la connexion à un arbre d'hélice est responsable de l'électrolyse d'une mèche de safran inox, on est en droit de se poser quelques questions sur la bonne compréhension des phénomènes en cause. Mais s'il est vrai que Galvatest vend des sondes (ce qui, au passage, n'invalide pas le recours à la mesure du potentiel de corrosion comme marqueur d'une fuite électrique corrosive, ce qui aura le mérite de vous affranchir des avis non étayables - voire, non étayés...), il ne l'est pas moins que Jefa, quand à lui, vend des mèches de safran et beaucoup en aluminium... Chaque prophète prèche pour sa chapelle...
@Uhambo : en fin de point 1, si la corrosion est liée à une fuite de courant, elle n'est plus galvanique mais électrolytique. Je partage votre mise en garde sur les antifoulings au cuivre.
@Jacoco : il n'y a pas de corrosion, quelle qu'en soit l'origine, sans variation corrélative du potentiel de corrosion du métal observé. L'interprétation de la mesure dans différentes configurations indiquera effectivement s'il s'agit d'une fuite électrique corrosive ou non, et ce, sans avoir besoin de débattre des heures sur le sujet. La mesure se prend sur le carré destiné à la barre de secours, par exemple.
Maintenant, et comme d'habitude sur un forum l'un dit blanc, l'autre noir.
Il n'empêche que vous avez un problème et qu'il y a une cause - et une seule - à celui-ci. A vous donc de choisir le bon diagnostic...
Re-Bonjour,
Je vais vous raconter la fin de l'histoire de la mèche de safran en aluminium qui part en couille en sortie du tube de jaumière après l'installation par un professionnel d'un bras en carbone pour relier le vérin du pilote à la mèche du safran. C’est très informatif sur l’incompatibilité des matériaux.
Il y a moult histoires sur la toile qui racontent des histoires d’amour entre carbone et aluminium qui se terminent généralement mal pour l’aluminium. En milieu salin ces deux éléments sont capables de former un couple galvanique d’enfer, même à distance. Pour tester si mon problème de corrosion était directement relié à ce type de phénomène, j’ai isolé le contact entre le bras carbone et la mèche du safran avec du ruban adhésif. Après 6 mois la corrosion au contact de l’eau de mer est stoppée nette.
Le professionnel, qui ignore les principes de base de la physicochimie des matériaux qu’il utilise, travaille dans les bouches du Rhône. Je lui ai fait part de mon problème, et pour parler vulgairement il m’a envoyé ch.ER. Je vais encore insister pour un changement du bras en carbone pour de l’aluminium. Je vous tiendrais au courant si cela intéresse.
Et ce n'est donc pas de l'électrolyse. Dont acte... Quoique j'imagine que le bras en carbone ne baignait pas dans l'eau...
Le mot de la fin.
Le chantier, SEATEX à Port saint Louis du Rhône, ne reconnaît d’aucune façon les incompatibilités carbone-aluminium et à un vrai talent pour vous embobiner et vous faire sentir seul responsable. En deux mots c’était à moi d’anticiper l’isolation électrique du montage.
Je dois rajouter que j’ai fait installer un Guindeau de la marque Quick dans la baille à mouillage en 2010 par ce même chantier. En 2016 le Guindeau était hors d’usage du fait de la corrosion des roulements liée à l’infiltration d’eau de mer dans le corps du guindeau. L’infiltration s’est fait par les câbles électriques qui sortaient directement à la surface du support (voir photo), donc susceptibles de conduire l’eau de mer dans le corps par capillarité….Bravo SEATEX.