chaine d'ancre : a quoi ça sert ?

22207 lectures / 408 posts / 0 new
Anonyme (not verified)
answer no 255598

Odysseus Marseille @ Germain
Tout dépend de ce que l'on appelle ancre flottante: (mis à part sur les radeaux de survie)

Une véritable ancre flottante est frappée en proue de navire et sert notamment à éviter de faire cote quand le vent porte le navire à la cote: elles doivent être d'un diamètre conséquent pour être efficaces et il est donc impossible de les mettre au mouillage, le diamètre pour un 50 pieds étant de plus de 6 mètres avec pas mal de sangles genre parachute; ces ancres sont utilsées pour contrer de fortes dérives et comme un parachute elles mettent pas mal de distance pour se gonfler

il existe aussi des bouts truffés de cones (l'inverse aussi !! ) espacés sur toute la ligne de mouillage (cf le lien)

Certains appellent ancre flottante les traînards pour éviter que les coques à forme anciennes ne se mettent en péril par mer de l'arrière, soit en partant au surf soit en étan roulés en se mettant en travers; les traînards sont généralement des amarres passées en boucle ou des drisses filées pour garder de la vitesse au bateau. les trainards sont généralement beaucoup plus petits que les ancres de proue et il est très délicats de trouver le bon réglage car le bateau doit conserver de la vitesse sinon il encaisse des déferlentes sur son arrière et doit être suffisament fréiné pour ne pas culbuter ou sancir. l'ancre flottante style parachute serait en ce cas déconseillé

Ces deux "installations" sont toujours délicates car il faut en régler la longueur et leur établissement en fonction des vagues.

Maintenant, il se vend de petites ancres flottantes pour satisfaire le materiel de sécurité; pas bien grosses, on peut effectivement peut être les frapper quelque part sur le mouillage pour servir d'amortisseur: le problème c'est qu'elles constituent un danger potentiel pour les autres bateaux car elles sont invisibles la nuit et immergées et flottants à mi eau elles peuvent s'entortiller dans une hélice ou un safran s'il n'ya a plus assez de vent pour les tenir en tension.

Par ailleurs, où aller vous la frapper ?

Sur l'oeil de la verge elle contribuera au désenfouissement

sur la partie enfouie de la chaîne c'est peut être possible, mais c'est un piège pour les autres bateaux

sur la partie relevée de la chaîne ? elle n'aura plus d'efficacité sur la tenue du mouillage mais uniquement sur les embardées du bateau.
euh .... c'est deja pas mal !! on a vu que le pb principal est bien la prise d'élan lors des rafales
(la déformation de certains éléments attestent de forces de 6 à 8 tonnes)

Mais pourquoi utiliser un amortisseur potentiellement dangereux quand il y a d'autres solutions
les solutions d'amortisseurs sont sur le bateau et réduisent les tensions sur l'ancre, l'ancre flottante fera de meme mais AVANT, pendant l'embardée, alors que l'artimonseur joue en fin de course.
(exemple sur el lien)

Une précision: grâce à Dieu et la Providence je n'ai jamais eu à utiliser d'ancre flottante
grande est la miséricorde

Un point sur lequel j'aimerais revenir et auquel il n'a pas été répondu: connaître la longueur de mouillage à ne pas dépasser dans la mesure ou une angulation trop faible ne contribue plus à l'enfouissement de l'ancre; par exemple un mouillage de 300 mètres de long va probablement tirer sur la verge à une incidence tellement parralèle que la pointe ricochera plus qu'elle ne s'enfoncera
euh .... tu as eu cette info ou ?

http://www.para-anchor.com/reports/shark.drogue.pdf

TRAWLER
Forum member
answer no 255600

 Je ne connaissais pas ces bouts avec des cônes; mais (j'ai survolé l'article car j'ai sommeil) en fait ce sont des traînards et pas des ancres flottantes; le pb est différend; en trainard on ralentit modéremment la vitesse du bateau; un bout passé en boucle peut suffire; le but du trainard est d'éviter que le bateau entre en sur vitesse et ne se plante dans la vague précédente; c'est amusant sous spi et avec des vaguelettes; ceux qui ont du affronter des grosses mers avec déferlantes ont un avis différent.

Pour ma part je ne connais personne qui ait été dans ce cas; je l'ai lu chez des circumnavigateurs; c'est donc une connaissance purement livresque

Pour en revenir à l'amortisseur: je n'ai pas l'esprit assez matheux pour suivre les développements d'Artimon et je partage modéremment son amortisseur à plat pont, car bousiller le gel coat du proprio est encore plus risqué que les mouillages venteux.

Ce que je constate c'est qu' il y a une juste proportion à adopter entre l'effet amortisseur et l'effet élastique boomerang; j'ai l'impression que trop d'élasticité dans le mouillage renvoit trop haut le bateau vers l'ancre et prend trop de vitesse en retour car il parcourt trop de longueur quand il revient.

Maintenant c'est mon ressenti et mon vécu, donc pas une démontration ni même un conseil; j'ai affronté des vents forts dans des mouillages pendant plusieurs jours,  mais pas des creux de 2 mètres ni des tornades. 

Pour la longueur, imaginez une ancre pelle et que l'angle de tire soit à zéro; en tirant, la pelle va glisser sur le fond: là aussi je pense qu'il est préférable d'avoir "un minimum" d'angle de tire. Avec les ancres soc de charrue, je l'imagine plus se mettre sur le coté et déraper que s'enfouir.

Maintenant ce n'est que mon avis.


Offline
SLOOP AMATEUR CP (Monocoque)
Forum member
answer no 255612
Odysseus Marseille a écrit :
 Je ne connaissais pas ces bouts avec des cônes; mais (j'ai survolé l'article car j'ai sommeil) en fait ce sont des traînards et pas des ancres flottantes; le pb est différend; en trainard on ralentit modéremment la vitesse du bateau; un bout passé en boucle peut suffire; le but du trainard est d'éviter que le bateau entre en sur vitesse et ne se plante dans la vague précédente;

--------

Pour la longueur, imaginez une ancre pelle et que l'angle de tire soit à zéro; en tirant, la pelle va glisser sur le fond: là aussi je pense qu'il est préférable d'avoir "un minimum" d'angle de tire. Avec les ancres soc de charrue, je l'imagine plus se mettre sur le coté et déraper que s'enfouir.



 

 Ralentir le bateau est je pense la pire des choses que l'on puisse faire. Le bateau ne plante jamais dans la vague mais se fait toujours rattraper par les vagues. Même les IMOCA qui restent parfois quelques minutes sur la même vague se font ratrapper par celle-ci.
Le danger vient surtout du fait que quand la déferlante ratrappe le bateau, le gouvernail devient inopérant et le bateau se met en travers le cul poussé par cette même vague. Alors peut-être que des trainards aident à garder le cul à la vague.... je n'y crois pas car la vague ratrappera d'autant plus vite le bateau avec la perte d'effet du gouvernail.
Je me suis fait prendre 1 seule fois dans du gros temps plus de 60 noeuds ! et j'ai mis 3 fois le mât dans l'eau. Des cordages dans des coffres profonds à tribords se sont retrouvés sur les banquettes babord !
A revivre je pense que j'essayerai de mettre le moteur pour garder l'effet gouvernail. Mais j'espère ne jamais le revivre! j'avais tellement crispé que j'en ai eu mal à la machoire durant 1 semaine !
Sur le bateau d'amis pris dans le même temps, la fille a du aller se faire soigner des dents qui s'était cassées.

Pour ce qui est du point de tire trop horizontal pour l'ancre, désolé de le dire il y a une erreur de raisonnement, ou alors c'est qu'il est temps de changer d'ancre !

Roger

Forum member
answer no 255630

je me souviens que moitessier avait décrit la technique des trainards; il avait même essayé des trainards alourdis avec des gueuzes (je crois qu'il en parle dans son premier passage du cap horn); et il raconte aussi qu'il s'est vite rendu compte que ce n'était pas une bonne solution pour passer les vagues, qu'il avait rapidement tout coupé et qu'il s'était plutôt efforcé de barrer en permanence et à placer son bateau 3/4 cul à la vague et il disait que c'est là qu'il avait le meilleur résultat pour "dompter" son bateau et la vague;
le problème étant soit de se trouver travers à la vague qui déferle et là, tu te fais rouler par la vague et, au mieux, tu n'as plus de gréement, soit de se faire soulever par l'arrière, dévaler la pente de la vague en survitesse et sancir en arrivant en bas .... quelque soit le scénario, ce sont forcément des dégâts en perspective

Offline
OVNI 445
Forum member
answer no 255672

Pour ceux qui sont intéressés par les 'drogues' (version améliorée des trainards), la 'Jordan' est probablement la plus connue et la plus efficace.
J'en ai eu une à bord pour une transat A/R. Elle m'avait été donnée par un ami 'tour-du-mondiste' qui l'avait à bord pour un parcours en solitaire pas classique et que pesonne n'a jamais reproduit : Southampton > Cap Horn > Hawaï > Détroit de Behring > Océan Glacial Artique > Retour à Southampton.
Il raconte cela dans un livre non traduit malheureusement: Over the Top 
http://www.worldrecordacademy.com/travel/fastest_vertical_circumnavigati...
Je ne l'a jamais utilisée mais lui ne repartirait pas sans ... et vu son expérience j'ai tendance à le croire.
Voici un lien vers l'histoire et un autre vers un fichier PDF sur le sujet, le lien vers un second PDF est dans le lien du message suivant.

http://www.worldrecordacademy.com/travel/fastest_vertical_circumnavigation-Adrian_Flanagan_sets_world_record_80249.htm

http://www.svnereida.com/article/P089_YAW_MAY2014.pdf

Offline
OVNI 445
Forum member
answer no 255673
TRAWLER
Forum member
answer no 255681
roger a écrit :



 

 Ralentir le bateau est je pense la pire des choses que l'on puisse faire. Le bateau ne plante jamais dans la vague mais se fait toujours rattraper par les vagues. Même les IMOCA qui restent parfois quelques minutes sur la même vague se font ratrapper par celle-ci.
Le danger vient surtout du fait que quand la déferlante ratrappe le bateau, le gouvernail devient inopérant et le bateau se met en travers le cul poussé par cette même vague. Alors peut-être que des trainards aident à garder le cul à la vague.... je n'y crois pas car la vague ratrappera d'autant plus vite le bateau avec la perte d'effet du gouvernail.
Je me suis fait prendre 1 seule fois dans du gros temps plus de 60 noeuds ! et j'ai mis 3 fois le mât dans l'eau. Des cordages dans des coffres profonds à tribords se sont retrouvés sur les banquettes babord !
A revivre je pense que j'essayerai de mettre le moteur pour garder l'effet gouvernail. Mais j'espère ne jamais le revivre! j'avais tellement crispé que j'en ai eu mal à la machoire durant 1 semaine !
Sur le bateau d'amis pris dans le même temps, la fille a du aller se faire soigner des dents qui s'était cassées.

Pour ce qui est du point de tire trop horizontal pour l'ancre, désolé de le dire il y a une erreur de raisonnement, ou alors c'est qu'il est temps de changer d'ancre !

Roger

 Roger, tout dépend de votre bateau et ceci n'est pas exact pour les Motor Yachts rapides

Il faut en permanence jouer sur la manette des gazs pour rester au 3/4 de la pente en arrière et mieux vaut que la vague passe dessous

Si vous avez trop de vitesse sur la pente descendante, c'est à dire vitesse de la vague+vitesse de la pente plus vitesse execssive du bateau plus perte de gouvernail et embardée sur un bord vous vous trouvez bel et bien sur le creux de la vague précédente et vous cabanez.

le pb au moteur c'est que vous sollicitez une puissance pour essayer de naviguer en crête ou pour contrer les mouvements de poupe qui se soulèvent ou pour garder de l'effet au gouvernail et cette puissance mal doséee peut se retourner contre vous alors que vous etes déjà en sur-vitesse

Autant réduire sa vitesse par mer d'avant est aisée autant par mer d'arrière, le dosage est délicat.

Pages

Le site de la Grande Croisière...