Naufrage au large des Bermudes
posted on 12 February 2005 18:01
Pour commencer le récit, voici une annonce publié ici au Québec:
URGENT: nous recherchons 1-2 équipiers pour convoyer un voilier de 42'de Bermude à St-Martin pour un
copin qui est là-bas. Notre copin aimerait bien quitter d'içi une semaine ou deux soit avant 22 janvier 2005. Si vous êtes libre et
aimeriez approfondir votre expérience, voilà une belle occasion.
Guy Carpentier Tél..: 418-822-0103 ukulu_@_pocketmail.com
1:
Mario Allaire de Shawinigan embarqué comme équipier pour convoyer le voilier Émilien II , des Bermudes à St Martin,
raconte aujourd'hui dans Le Nouvelliste le naufrage du bateau une journée après leurs départ des Bermudes. Les quatres
membres que constituaient l'équipage ont tous été rescappés par un cargo faisant route sur Halifax alors qu'ils avaient été
repérés à bord sur un zodiac à la dérive par un avion de la garde cotière américaine.
2 :C'était un voilier de 43 pieds , de contruction artisanal fait de bois recouvert de fibre de verre qui
appartenait à Claude Allard et Suzanne Quinn de Montréal, c'est ce que relatte le journal
3:
Actualités, jeudi 10 février 2005, p. 1
Sauvé des eaux
Le Shawiniganais Mario Allaire a vécu l'enfer d'une mer déchaînée entre les Bermudes et les Antilles
Francoeur, Martin
Shawinigan - "La mort, j'y penserai quelques minutes avant de mourir. Jamais je n'ai eu le réflexe de m'arrêter et de penser à la
mort alors que j'étais dans le bateau. Je me suis par contre demandé comment ça se faisait que je ne pensais pas à ça."
Mario Allaire a pourtant vu la mort de près. Le Shawiniganais vient tout juste de rentrer d'un périple mouvementé au cours
duquel lui et trois autres personnes se sont retrouvés naufragés, en plein océan Atlantique, au large des Bermudes. C'est un
paquebot transportant du charbon qui les a sauvés des eaux tumultueuses d'une mer déchaînée, après neuf heures passées à
bord d'un Zodiac flottant au gré des vagues.
C'est tout ce qu'ils avaient réussi à récupérer des débris du voilier Émilien II, une embarcation de 43 pieds qui devait transporter
le couple formé de Claude Allard et de Suzanne Quinn des Bermudes jusqu'à St. Maarten, dans les Antilles. Mario Allaire et
Ernest Gallien avaient été embauchés comme membres d'équipage pour convoyer l'embarcation.
Mario Allaire, un retraité de l'enseignement, s'adonne à la voile depuis deux ans. Il voulait naviguer cet hiver, trouver une
activité qui lui permettrait de garder le contact avec l'eau. Le 13 janvier dernier, il trouvait cette petite annonce d'un couple de
Montréal qui cherchait quelqu'un pour faire le trajet Bermudes-St. Maarten avec eux et assurer le bon déroulement du voyage.
Initialement, le couple et les deux membres d'équipage fraîchement recrutés devaient quitter les Bermudes le 22 janvier, mais
en raison du mauvais temps, le départ a été retardé. Le voilier artisanal de 43 pieds fait de bois et recouvert de fibre de verre a
finalement pris la mer le 1er février.
"Nous avons quitté la baie de St. George et vers 16 heures, il s'est mis à venter. Un vent arrière très fort soufflait et nous, on
était déjà assez loin des côtes. Le bateau était très dur à barrer. À 21 heures, on a attaché la barre à roue et on s'est laissé
dériver", explique Mario Allaire.
La nuit a été longue, mouvementée mais ironiquement confortable pour lui. "Malgré les vents forts, ça dort assez bien. C'est le
lendemain matin que ça a été moins drôle", remarque-t-il.
Vers 8 heures, un terrible bruit s'est fait entendre. Le vent venait de faire faire une rotation de 180 degrés à l'embarcation, qui
est tout de même restée à flot. "Suzanne était couchée sur la banquette à bâbord et dans le temps de le dire, elle a été
projetée à tribord. Elle a passé par-dessus la table. C'est probablement là qu'elle s'est fracturée trois côtes", raconte M. Allaire.
Il n'y avait plus d'électricité à bord. Le moteur ne pouvait plus être démarré. Les passagers ont récupéré une batterie pour au
moins assurer le fonctionnement d'une pompe qui devait sortir l'eau de la cale toutes les vingt minutes. Une fissure quelque part
laissait l'eau s'infiltrer à bord.
Vers 10 heures, c'était au tour de Mario Allaire de prendre la barre.
"Ça faisait cinq minutes que j'étais sorti. J'étais à tribord et j'ai regardé derrière moi. Tout ce que j'ai vu, c'est un immense mur
d'eau."
Puis, plus rien.
L'imposante vague de fond venait de faire une sorte de croc-en-jambe à la quille du voilier.
"Quand j'ai ouvert les yeux, j'avais le bateau par-dessus moi. Je voyais passer des débris sortant du fond du bateau. Je
réalisais que c'était le pont qui s'était délaminé", raconte-t-il encore ému. "L'eau était d'un bleu-vert tellement beau", trouve-t-il
le moyen d'ajouter.
Le bateau est finalement revenu à l'endroit. C'était le désordre le plus total à l'intérieur, où se trouvaient les trois autres
passagers. Il n'y avait alors plus d'autre chose à faire que de prendre l'embarcation de type Zodiac qui se trouvait sur le pont du
voilier. Les quatre naufragés ont décidé d'abandonner le voilier.
"Ça faisait même pas cinq minutes qu'on était montés à bord du Zodiac qu'il y avait trois pieds d'eau dans la cale du voilier. Cinq
minutes après, l'eau avait passé par-dessus le pont. En dix minutes, le bateau a coulé. On n'a pas pu rien prendre", relate Mario
Allaire.
Pas même le sac de survie étanche qu'ils avaient minutieusement préparé la veille et dans lequel ils avaient mis leurs papiers,
des fusées de détresse, de l'eau et un peu de nourriture. "On s'est laissé dériver. C'était impossible de savoir dans quelle
direction on allait."
Dix minutes plus tard, un coup de vent violent a fait chavirer le Zodiac. Après quelques tentatives, Mario Allaire a réussi à
remonter à bord, puis à aider ses compagnons d'infortune à faire de même.
"Claude m'a regardé et m'a dit: `Mario, je suis exténué`. Je l'ai pris par le poignet et par la ceinture et je l'ai remonté dans le
Zodiac. J'ai réalisé qu'il tenait la balise de détresse dans sa main droite", se souvient M. Allaire.
C'est cette balise qui leur aura finalement sauvé la vie. Un signal a aussitôt été envoyé par satellite à la garde côtière
américaine, qui a alors mis en branle des mesures de repérage et de sauvetage. Pendant ce temps, des vagues de 15 mètres
frappaient le Zodiac et laissaient quelques pouces d'eau dans le fond de celui-ci, ce qui a au moins créé un lest qui maintenait
l'embarcation à flot. Des vents de plus de 100 km/h soufflaient en même temps.
Peu après 17 heures, les rescapés ont vu passer un avion C-130 de la Garde côtière américaine. Quelques minutes plus tard,
l'avion est repassé et laissait tomber des fusées éclairantes pour positionner le Zodiac à la dérive.
C'est finalement un cargo de la compagnie Egon Oldendorff, le M/V Yeoman Brook, qui s'est approché du Zodiac. Le navire
chargé de charbon faisait le trajet entre la Bolivie et Halifax. Mario Allaire se souvient de l'avoir aperçu, au loin, avant que
l'avion se montre le nez.
Non sans difficulté, les passagers ont réussi à monter à bord du Yeoman Brook. En vingt minutes, peu avant 20 heures, les
quatre naufragés étaient sains et saufs. "Une fois rendu sur le pont, j'étais incapable de marcher. Je ne sais pas pourquoi, mais
quatre personnes m'aidaient. Ils nous ont amenés à l'infirmerie, asséchés, donné du thé chaud et sucré. J'en ai bu cinq tasses.
C'était tellement bon", se souvient Mario Allaire.
Le bateau les a finalement ramenés jusqu'à Halifax. À bord, les membres de l'équipage avec en tête le capitaine Alatoliy Gudz,
étaient semble-t-il très heureux de ce qu'ils venaient d'accomplir. Des liens d'amitié se sont rapidement tissés.
Le Yeoman Brook est finalement arrivé en Nouvelle-Écosse lundi matin, à 9 heures, soit une journée et demie plus tard que
prévu, en raison, on s'en doute, de la mer agitée. Une fois à Halifax, les quatre passagers se sont rendus à l'hôpital, où les
attendaient des membres de leurs familles. Mario Allaire est finalement rentré à Montréal mardi en fin d'après-midi, puis à
Shawinigan en soirée.
L'homme a beau ne pas avoir une seule égratignure, mais cette aventure l'a profondément marqué. Autrement, disons...
Salutations Régis
Bonjour,
En sait-on plus sur le voilier ? Parce que "une construction artisanale de 43 pieds en bois recouvert de fibre de verre",
c'est assez succinct. S'agit-il de contreplaqué-époxy ? De bois moulé ? Une construction en forme ou à bouchains? Qui en
est l'architecte ?
D'une manière générale, le bois époxy est un matériau extrèmement résistant alors que d'après le récit il a coulé en
quelques dizaines de minutes.
Sincèrement,
JLG
Je vais essayer d'en savoir plus, mais il semble que le problème vient de la quille qui a créé une fissure. Selon ceux qui ont visités
ce voilier qui était à vendre il y a deux ans, le voilier était superbement construit, avec un aménagement remarquable. Donc je
te reviens là dessus. Salutations Régis
Je pourrais peut-être ajouter, qu'à leur arrivée aux Bermudes semble-t-il que déjà une légère voie d'eau avait fait son
apparition et qu'il aurait apporté un correctif afin de poursuivre leur périple avec deux nouveaux équipiers. À suivre !
La re - transcription d'une aventure marine par un journaliste généraliste est toujours difficile à décoder; Il semble qu'il y ait eu
une auto destruction catastrophique du bateau pouvant résulter d'un défaut de conception, de construction, d'entretien ou d'un
talonnage sérieux antérieur. Ils se sont également jetés dans le mauvais temps, premiere nuit à la cape, curieux timing ? mais
cela ne devrait pas suffir à exploser un 43 pieds de grande croisiere.
Ensuite c'était plus surement un bib qu'une annexe, je présume.
Confirmation du grand interet de la balise dans les eaux assez fréquentées
Jean
Ce que j'ai comme info supplémentaire, c'est un plan de Sparkman & Stephens de 43 pieds. Tan qu'à la construction je vous
reviendrai là dessus aussitôt que j'aurai une réponse. Régis
Bon, on avance, avec un plan stephens cela elimine le defaut de conception mais cela pourrait etre un classique avec les
dangers liés aux bateaux anciens comme le Winston Churchill qui a coulé lors de l sydnery hobart fatale de 2001 - je crois.
Cela ressemblait, voie d'eau à la liaison coque quille. Plusieurs victimes.
Ce bateau avait gagné une des premieres sydney hobart, bien entretenu pourtant, et qui avait subi une inspection des
oragnisateurs
jean
Ce bateau était une vraie poubelle flottante dont la structure était pourri, il y avait une odeur d'humidité nausée-abonde dans
ce bateau qui est indescriptible. Je vous joint une photo de ce bateau prise environ 4 jours avant son naufrage. De plus tout ce
que je peux vous dire c'est que 2 jours avant le départ de Émilien II , Le marine weather forecast des Bermudes annoncait du
mauvais temps pour les 7 à 8 jours à venir et tous les gens sur place déconseillait fortement de ne pas partir en mer car c'était
très dangereux de le faire. Je le sais car j'y était. Peut-on penser que le capitaine de Émilien II à pris la bonne décision à ce
moment et a-t-il mis la vie de son équipage en danger?
merci platine d'avoir enfin éclairci cette histoire, bateau pourri et depart spécifique dans le mauvais temps; ce genre de marin fait
du mal à tous les autres marins de plaisance, nobostant la possibilité d'en entrainer quelques uns vers le fond. la grande presse
reprend apres des histoires de marins heroiques dans l'adversite. c'est domage c'éatit un joli bateau, typique yawl de la jaude
cca;
Jean