Les voiles d'avant sur un cata
posted on 17 November 2006 13:24
Bonjour à tous,
Je dois avouer que je suis un peu perdu à propos des voiles d'avant, plus particulièrement à propos de leur nom et de leur
emploi à bord d'un catamaran.
D?abord leur nom : trinquette, foc, génois, génois léger ou lourd, genaker, spi asymétrique et symétrique. Pourriez-vous me
donner une définition précise de ces mots, ou m'indiquer un site ou un bouquin de référence ?
Ensuite la mise en oeuvre et l'utilisation en fonction de l'allure, sur un cata, du génois léger, du génaker et de l'asymétrique :
enrouleur ou chaussette, point d'amure sur le bout-dehors ou sur la proue au vent, position des poulies (à l'avant ou au milieu
des coques), combinaisons de voiles en fonction de l'allure, etc. Donc mêmes questions que précédemment : connaissez-vous un
site ou un bouquin qui fasse un point sérieux là-dessus, ou pouvez-vous expliquer les solutions retenues à bord de votre cata ?
Amicalement.
Bernard
bonsoir,
une première tentative, générale, et concernant les monocoques aussi bien que les multicoques:
les voiles d'avant (ne compliquons pas les choses avec les focs d'artimon et autres gracieusetés
Le gênois est un foc à recouvrement (son point d'écoute est sur l'arrière du mât), il peut être léger ou lourd selon le grammage
du tissu (mais normalement de même surface); un gênois plus petit était appelé "inter" pour sa taille intermédiaire entre gênois
lourd et foc n°1; aujourd'hui on emploie plutôt un foc haut et étroit, sans recouvrement, baptisé "solent".
Les voiles d'avant non endraillées (mais qui peuvent être sur emmagasineur) sont de la famille des spinakers.
Le genaker est, comme son nom l'indique, une sorte de grand gênois léger non endraillé, ou bien un spi asymétrique plat. Il
existe des variantes du type "code 0", drifter, spanker, qui dépendent surtout du voilier qui les fabrique ou du genre de
compétition que l'on pratique dehors, distinct du point d'écoute; pour empanner, il faut passer le point d'écoute d'un bord sur l'autre, en général par l'avant
de l'étai, ce qui implique des écoutes très longues.
Les spis symétriques, ou spis "tout court" sont amurés en bout d'un tangon orientable situé du bord opposé à la bôme et fixé au
mât, le cordage qui relie le point d'amure à l'arrière est le "bras de spi", l'écoute est de l'autre bord; pour empanner le spi ne
bouge pas, mais le tangon change de bord et donc le point d'amure devient point d'écoute, et réciproquement, et le bras
devient écoute (pour les grands spis il y a un bras et une écoute de chaque bord, utilisés alternativement). Sur un catamaran
j'ai cru comprendre que l'on peut se passer de tangon: point d'écoute et d'amure sont chacun sur une étrave, le point d'amure
étant au vent.
voilà, voilà...Le cours de navigation des glénans devrait donner l'essentiel la dessus, et des bouquins comme "le spi:
manoeuvres et réglages" ou "toutes les manoeuvres de vôtre voilier"aux éditions Voiles et Voiliers devraient donner des
précisions (je ne les connais pas en détail).
Pour les trois mâts carrés et autres brigantines, se reporter aux ouvrages publiés par le chasse marée, et pour la définition du
Tall Boy ou les spis à tuyères, voir les livres d'histoire du yachting des années 60 et 70.
ai-je été clair?
bonnes navigations
JF Perrouty
Bravo Jean-François ! toujours aussi pédagogue, clair et précis . La belle époque des tall boys , des Bigs Boys , jockey pool et
autre exotisme , maintenant c'est les codes one et touticouanti , de notre temps on parlait d'air quand le vent rentrait , les
d'jeunes disent y'a de la pression , faut s'adapter !
Dis Santa ! pour des renseignements avisés et pertinents , contacte Hervé ( baami), hervé n'est pas là en ce moment , j'espère
que tout va bien , il a eu un p'tit problème de péritonite ... Dis Hervé ! ça va ? j'aime bien mon ami Hervé, un passionné , un
connaisseur et un type sérieux qui ne se prend pas au sérieux plus que ça, un mec qui sait vivre quoi !
Bonjour,
J'avais préparé une page avec photos et quand j'ai voulu la coller, tout a planté. Si quelqu'un la veut ( 2 photos de l'amurage de
mes spis) qu'il m'envoie un mail. Des mystères de l'informatique !
Sur mon cata, hors voiles classiques (génois, yankee, trinquette).
- Près serré et bon plein: drifter (qui n'est pas une sorte de gennak à mon avis mais plustôt un grand génois ou mieux un grand
solent)
- Travers jusqu'au grand largue: Gennaker
- Grand largue: Spi asy
- Grand largue un peu abattu, jusqu'au vent arrière: spi symétrique.
Pour le symétrique, les 2 bras sont passés dans les poulies d'étrave et doublés en permanence par des écoutes qui vont
directement à l'arrière, sans poulie d'étrave. Empannage comme une fleur, spi toujours parfaitement "bridable".
Pas de tangon.
En général, j'évite le vent arrière sauf par tout petit temps.
A+
Hervé,
Adressez nous cette page sur redaction@stw.fr , nous la mettrons en dossier STW.
Nautiquement
Team STW
Bonjour à tous,
Personnellement avec le spi assymétrique sur mon catamaran , je monte en préventif une poulie ouvante ( pour faire un
jockey pull pris sur le rail de fargue ) sur l'écoute au vent lorsque nous sommes au presque au vent arrière ( allure qu'il
vaut mieux éviter en cata ).
Lorsque l'on a du mal à maintenir le spi toujours bien établi, je fais donc descendre l'écoutes au vent ( que je met en
simple tension) en bordant le bout amaré à la poulie ouvrante. cela a pour effet de brider légèrement le spi sans dérégler
les bras passés dans les poulies de proues. Lorsque l'on veut être tranquille un moment et ne pas passer son temps à régler
le spi, c'est assez efficace.
Bon vent à tous Jean Jacques.
Bonjour,
Merci à Jean-François pour son bel exposé, clair et complet, comme d'habitude d'ailleurs.
Pour Hervé-Baami, notamment : je livre à ta savante et sagace attention l'expérience d'amis, un couple d'Espagnols qui
naviguent autour du monde sur un Privilège 12, dont ils sont enchantés d'ailleurs. Ils sont actuellement en escale à Phuket. Je
les ai interrogés (merci Sailmail...) sur ce même sujet des voiles d'avant. Voici un résumé de leur expérience de plusieurs années
de nav sur leur cata.
A l'avant, ils ont un enrouleur sur lequel ils alternent un foc de 40 m2 et un génois de 53 m2 selon la traversée qu'ils vont
effectuer. Le foc sert surtout pour le près et le travers et le génois entre le travers et le vent arrière.
Mais la voile qui, à l'expérience, est la plus pratique pour un TDM, celle qu'ils ont le plus utilisée et qu'ils trouvent indispensable,
c'est un genaker de 105 m2 avec chaussette. Ce genaker est très facile à établir et à rentrer avec la chaussette. Ils l'utilisent
frappé sur un bout-dehors entre 70 et 150-160 degrés du vent. Au-delà, entre 150-160 et 180 degrés, ils portent le point
d'amure à la pointe de la coque au vent et le genaker joue alors le rôle d'un spi symétrique. Dans ce dernier cas, si le point
d'écoute monte trop haur, ils mettent une poulie sur un taquet au milieu de la coque pour le baisser.
Ils ont utilisé vraiment beaucoup le genaker, qu'ils jugent précieux pour sa « versatilité ». S'ils devaient le faire refaire, ils le
prendraient d?un grammage un peu supérieur pour supporter 17 à 18 noeuds de vent apparent.
D'autre part, profitant de l'escale à Phuket, ils sont en train de faire installer un étai de trinquette et par sécurité deux haubans
supplémentaires. C'est pour une trinquette de 21 m2 en prévision des bords de près lors de la remontée de la Mer Rouge.
Au total, la configuration idéale selon eux serait : foc sur enrouleur, génois léger sur enrouleur un peu en arrière de la pointe du
bout-dehors, et une poulie à l?extrémité du bout-dehors pour pouvoir hisser le genaker avec chaussette.
Amitiés.
Bernard
Salut Bernard,
Lorsque tu parles d'un génaker et d'une chaussette, je suppose que tes amis ont adoptés cette configuration pour supprimer
l'emagasineur ? Merci de confirmer.
J'ai navigué "un peu" sur des catas et la confirguration solent , génaker, spi triradial est semble t'il interessante et offre un
exellent compromis efficacité/coût. Sur un Antigua 37 , on portait le solent plein jusqu'à 25/30 kn, la GV à 2 ris, ça marchait pas
mal. Pour sûr que les bords de près, dans ces conditions sont calamiteux, environ 130° près sur près, dans une mer agitée.
ERIC
Bonjour,
Le gennaker en chaussette suppose, me semble t-il, un tissu assez léger sinon je ne vois pas comment ont peut l'étouffer dans
la chaussette. Le mien est en kevlar-mylar-carbone, bien raide et cassant. Je suis donc obligé de le garder sur emmagasineur,
de même que le drifter, d'ailleurs. Par contre, bien d'accord pour considérer que l'idéal est de "chaussetter" plutôt que de
rouler. Plus facile quand çà souffle Et c'est d'ailleurs bien pour çà que je passe sous spi asy en remplacement du gennak à partir
de 20 nds quand je suis seul. Sinon gennak jusqu'à 25 nds (mais çà deviend très sportif et il ne faut surtout pas rater
l'enroulement sinon le spectacle est intéressant). Il m'arrive de déplacer l'amure du gennak du boute hors sur l'étrave au vent
(par flemme de changer de voile d'avant; c'est 15 ' en faisant vite) mais pour mon bateau, ce n'est pas très intéressant car le
guindant est trop long (boute hors de 2,37 m) et l'intérêt de rester sous gennak est alors limité car quand çà accélère, on ne
peut le border plat. Je précise que je navigue bordé plat pratiquement tout le temps en raison du vent apparent. Très
surprenant au début d'ailleurs pour mes passagers venant du mono. Sur un cata plus lourd, ce doit être moins sensible,
j'imagine. Je déplace 5,5 tonnes en charge "ras la gueule" pour 100 m2 au près, mât compris. Vent de travers, sous gennak, je
suis à environ 153 m2 (je n'ai jamais su exactement la surface du gennak !). Au grand largue sous symétriqe, je suis à 231 m2.
Ce qu'il faut pour avancer, quoi !
En fait, il n'y a pas de solution toute faite. Chacun a ses habitudes, fontion de son bateau, ses compétences, son envie de
torcher de la toile coûte que coûte ou son envie de naviguer plus peinard, ce qui est respectable, l'essentiel étant de ne
pas "ventouser" au port. En ce qui me conserne, ma garde-robe me paraît idéale: Un génois quasi solent sur enrouleur, une
trinquette autovireuse mais avec un barber pour peaufiner le réglage de la chute sur étai largable, un drifter pour le près dans
le petit temps et assez costaud pour pouvoir être utilisé en petit gennak quand il aura trop vieilli, un gennaker jusqu'à 20 nds, un
asy pour la piaule, un grand spi symétrique pour bien descendre dans le vent par vent faible à médium. Après on peut rajouter
pour se faire plaisir un drifter code 0 et un grand spi symétrique code 0. Perso, je considère comme particulièrement jouissif
d'avancer à 6 ou 7 nds par 5 nds de vent. Tout le monde est planté ou au moteur et vous trottinez gentiment, en silence, aussi
vite que les motoristes... Je me suis m^me fait traiter de tricheur en baie de Quiberon. Un mono dépassé dans ces conditions
était persuadé que j'avais un moteur électrique ! 7 nds vent de travers sous gennak pour 4 à 5 nds de vent. Le tout en déchirant
la soie de la surface... Moments magiques...
Ma trinquette fait la même surface que celle évoquée par Santa Cruz. 21 m2 et a un ris qui la ramène à 15. Après, tourmentin
et mât aile seul.
Bon vent
Bonjour Baami,
Sur un cata de croisière lourdaud et pour un programme hauturier pépère par les alizés (donc spi pas indispensable), quelle
option préconises-tu à propos du gennaker :
- gennaker en tissu léger avec chaussette ?
- ou bien en tissu plus lourd, comme le tien, avec emmagasineur ?
Question subsidiaire : à ton avis, quel type d'emmagasineur vaut-il mieux choisir, à tambour ou à poulie crantée ?
Allez, et puisque j'y suis, une dernière demande : tu as dit dans un post de je ne sais plus quel fil que le gennaker peut être
difficile à enrouler, qu?il fallait absolument le faire dans le dévent de la GV. Pourrais-tu décrire plus précisément cette manoeuvre
s'il te plait ?
Amitiés.
Bernard
Bonjour,
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs... mais je prendrais un gennaker sur emmagasineur. Cà évite d'avoir un sac à patates
en tête de mât, ce qui n'est pas trop gênant pour un spi, voile de portant débridé, mais plus dommageable pour des allures plus
serrées, propres au gennak. Par contre, je ne prendrais pas le même tissu que le mien (kevlar-mylar-carbone) car d'une part,
ce n'est pas trop adapté grande croisière (UV en particulier) et surtout il est quasi impossible de crocher dedans. Trop raide,
glissant (c'est une feuille de plastique, finalement), galère à recoudre... et très cher. A mon sens un tissu plus classique genre
square ou équivalent (250 gr ? Cà dépend du bateau) sera plus adapté même si moins performant. Mon tissu est léger mais
résistant comme un 380 gr, et pesant moitié moins, indéformable, mais très cher. En +, il vieillira d'un seul coup, gardant sa
forme jusqu'au bout mais partant brutalement en charpie quand il aura décidé qu'il était "cuit". Mais c'est une voile de course,
d'où ce choix de voile légère, très performante mais à durée de vie plus limitée puisqu'avant, je faisais de la course. Le mylar
qui est là en film pour protéger le kevlar des UV se cuit peu à peu (visible à l'oeil nu) et quand il est parti, littéralement dissous
par les UV, le kevlar est attaqué et casse d'un coup. Le carbone ne bouge pas ou si peu. Pour gérer la chose (ma GV est dans le
même tissu), je mets peu à peu des patches de toile de spi autocollante en 120 gr pour boucher les trous qui apparaissent dans
le mylar. Sur les points d'écoute ou de ris, je change carrément les renforts tous les 2 ans. Ainsi, je prolonge ces voiles à
l'origine destinées à la croisière et maintenat utilisées en croisière. Il faut quand même reconnaître que l'efficacité est un peu
diminuée par les patches mais reste toujours très au-dessus des voiles classiques. Et c'est le moteur...
Mon prochain emmagasineur sera cranté car nettement mieux pour transmettre l'effort d'enroulement.
Pour ce qui concerne l'enroulement de la chose, je recommande (si je puis me permettre c'être aussi professoral !) d'opérer
sous le dévent de la GV, comme pour un spi, d'ailleurs. Ce que font normalement tous ceux qui utilisent un spi. Sinon, il y a fort
à parier que çà va tirer très fort sur le winch de l'emmagasineur. Quand je mets le gennak bien derrière la GV, je peux le rouler
à la main (un peu musclé mais çà va). Si je suis trop près du vent, c'est quasi impossible, même au winch. Cà tire trop, on
risque de rouler avec un tas de plis, etc... Quand on a raté la manoeuvre, il faut impérativement abattre en grand, dérouler (çà,
çà va tout seul !) et rouler derrière la GV. Son dévent étouffe la voile d'avant (encore une fois, c'est valable pour toute voile
d'avant) et çà vient tout seul, ou presque. Au pire, il est possible alors d'affaler le tout en vrac dans le filet. Et tout renvoyer plus
tard, au calme, pour rouler correctement. Commencer par petit temps et dès que çà monte rouler préventivement. Peu à peu,
avec l'entraînement, on roule de plus en plus tard, jusqu'au jour où on se prend pour Tabarly et on déchire tout parce qu'on est
pas Tabarly !! Lequel en a déchiré pas mal, d'ailleurs.
"Spi pas indispensable dans les alizés". Rien n'est indispensable mais je préfèrerais un spi à un gennaker dans les alizés, surtout
sur un cata un peu lourd qui aura intérêt à essayer la route la plus abattue possible car plus directe. Sa capacité d'accélération
étant moindre qu'un cata léger, il aura moins intérêt à privilégier l'allure exploitant le surcroît de vitesse procuré par le gennaker
que celle qui lui permettra de porter plus de toile (ce qui compensera partiellement le déficit de vitesse par rapport au gennaker
plus lofé) et rattapera + ou - son handicap par une route plus courte. Tout est affaire de polaires de vitesse. Pourquoi se
ralonger la route de 20% en tirant des bords de grand largue si l'on a pas au moins 20% de vitesse en + qu'à une allure
nettement plus arrivée sous grand spi symétrique ? La réponse est différente pour chaque bateau... Pour ma part, selon la force
du vent, je tire des bords de grand largue sous gennak ou spi asy OU je descend le + possible sous grand spi symétrique ou
même plein vent arrière sous GV à 2 ris, très vrillée pour ne pas frotter sur les haubans (chariot d'écoute quasi au milieu),
retenue de bôme, et génois ou trinquette tangonnée. Pas accadémique, paraît-il, le tangon comme çà, mais quel confort, et que
d'ampères gagnés pour le pilote qui ne se fatigue plus. Cà va tout droit à 10 ou 12 nds par 20 nds de vent, plein arrière. Cà
permet d'aller dormir quand on est trop crevé et seul. Après, je renvoie le tout et repars comme un dératé me faire secouer,
plein pot à 17 18 nds dans une mer bien trop bosselée pour être confortable au-dessus de 10 12 nds. Mais j'aime çà, comme
paradoxalement je préfère le ski de fond au ski alpin, à l'inverse de mes goûts nautiques. De la contradiction de chacun...
A+, bon vent
Bonjour,
D'après ce que je sais, le gennaker est une voile d'avant intermédiaire entre le génois et le spinnaker asymétrique. Le génois est une des voiles qui peut être installée à l'avant du mât. Le foc est une voile de forme triangulaire d'un voilier. La trinquette est la voile la plus proche du mât de misaine. Le spinnaker est une voile d'avant très légère. Sa symétrie dépend de la position de la voile par rapport à sa forme en générale : ou
Pour plus de photos de Spinnakers Catamarans, vous pouvez consulter ce lien : http://www.forward-sailing.fr/fr/spi-reacher-134
Cordialement,