les Kradoks équipiers : épisode 1

les Kradoks équipiers : épisode 1

Posté par : Jean
01 Mars 2013 à 18h
Dernière mise à jour 22 Octobre 2018 à 09h
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L’hiver est bien long sans le voilier pour bricoler ou faire des sorties hivernales vers Porquerolles et Port-Cros. Il fait trop froid ces jours ci pour faire du vélo. Je regarde les blogs des navigateurs partis vers des « cieux imbéciles où jamais il ne pleut, ou on ne sait rien de l’orage… », avec plus qu’une pointe d’envie. Je suis donc les aventures de Domie et Vincent. (Dreamweaver)... Je me remémore aussi les péripéties passées. Les billets sur les ports grecs et les ports italiens m’ont rappelé ma première expérience de navigation “trans méditerranéenne” à défaut d’être trans océanique. C’était il y a déjà quelques années. Il y a maintenant prescription et je peux raconter cette histoire, auquelle j’essaie de penser quand la colère me prend à propos d’un équipier...

 

Année 2006, Nous avons  décidé,  les deux kradoks réunis, de voyager plus loin que le petit bout de l’étrave de notre “papillon bleu”, gibsea 76 d’un certain âge.

Cette première expérience d'équipier, c'est le saut vers de nouvelles aventures et des horizons plus larges, tellement plus larges que les étapes que j'ai déjà franchi avec mes premières traversées vers la Corse sur “Papillon bleu”. Ce n'est pas notre Everest, mais c'est déjà notre Mont Blanc. C’est aussi l'assurance d'imprévus et de franches rigolades en compagnie du premier Captain Kradok.

Comme tout équipier en recherche d’embarquement, nous suivons les petites annonces de “sail the world”. Une traversée de l’Atlantique nous plairait bien, mais une petite annonce retient notre attention plus qu’une autre. Il s’agit de ramener un voilier de 14 mètres d’Egine, en Grèce jusqu’à Gruissan. Nous qui ne naviguons que sur notre barque  à voiles de 7 mètres, naviguer sur un tel paquebot nous intéresse.

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Le contact est pris avec le couple de propriétaires, par téléphone. Ils paraissent fort sympathiques. Ils achètent cet Amphitrite 45 en Grèce pour le revendre en France, avec l’espoir d’un bon bénéfice. Ils ont déjà retapé un bateau au port à sec de Martigues, avec lequel ils ont un peu navigué et pu  affronter le gros temps de Méditerranée. Une histoire de tempête à laquelle ils ont survécu finit de nous rassurer sur leurs capacités nautiques.

Nous prenons nos billets d’avion pour Athènes où nous arrivons mi-mars.  Chouchou et Biquet nous attendent au port du Pirée. Ils sont grands et minces tous les deux. Cela contraste avec la petite taille des deux Kradok. Chouchou et Biquet ont fait quelques courses dans les nombreux schipchandlers du port. Nous prenons ensemble une navette rapide qui nous amène sur l’île d’Egine.

Le bateau n'est pas prêt pour partir. En ponçant, la main de Biquet est passée à travers le bulbe de quille. Le bateau a dû taper et aura été mal réparé. Biquet est en contact avec l'ancien propriétaire pour lui faire prendre en charge la réparation, ou à défaut annuler la vente. L'affaire se règle, mais il faut faire réparer, et cela va prendre du temps. Biquet est aussi en retard dans la préparation du bateau. L'électronique, achetée en France n'est pas encore montée. Mais ils nous promettent un départ rapide. Nous avons du prendre pour cause de tarif Air France, un billet aller-retour. Si le bateau n’est pas prêt à la date du billet retour, nous convenons d’annuler l’aventure et de rentrer en France en avion. Biquet et Chouchou nous promettent à nouveau un départ rapide.

Cette semaine sur le chantier sera propice aux premières confidences. Chouchou et Biquet doivent avoir passé la quarantaine. Biquet a été ébranlé par ses dernières aventures professionnelles. Il travaillait pour un de ses amis qui lui avait confié une mission complexe. Les deux amis se sont fâchés. Les choses ont dégénéré jusqu’à ce qu’il se fasse traiter d’incapable et qu’il fasse sa valise. Il a maintenant un grand besoin de se reconstruire. Chouchou l’accompagne et l’aide dans cette mission difficile. Elle prend soin de lui comme il prend soin d’elle. Il essaie de la ménager et de la protéger autant qu’il peut.

Nous profitons de ces quelques jours pour visiter l’île. Egine est située juste en face la mégapole d’Athènes. Elle sert de lieu de villégiature pour les citadins voisins. Elle est encore calme et presque déserte à cette époque de l’année. Beaucoup de volets sont fermés. Quelques uns s’ouvrent les fins de semaine.

La spécialité de l’île est la pistache. Les pistaches d’Egine sont délicieuses et nous les dégustons lors de nos apéros. De nombreux vergers sont consacrés à cette culture.

Mais nous ne sommes pas venus pour cela. Les jours passent et le chantier avance peu.

Nous profitons d’un jour sans vent pour gréer les voiles et vérifier leur état. Elles sont très creuses, mais  leur usure n’est pas inquiétante et elles devraient pouvoir tenir jusqu’au bout de notre voyage. Biquet commence à nous donner quelques signes d’inquiétude : il n’arrive pas à gréer les voiles. Heureusement Kradok I vient à son secours.

Nous réitérons notre ultimatum.

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Kradok II dans les ultimes préparatifs : le rangement des courses

 

Le bateau partira finalement avec un jour de retard. Au dernier moment, nous avons une grosse hésitation : le radeau de survie est vraiment très vieux. A-t-il été révisé ? Biquet nous assure que l'ancien propriétaire affirme l'avoir révisé. Mais quand ? Nous partons tout de même...

 

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prêt au départ

 

lien vers l'épisode 2

Emplacement

C'est une belle aventure, et un superbe bateau... je répondrais à une telle annonce dans n'importe quel cas, même si j'aurais un peu peur de manoeuvrer un tel paquebot

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