Iles ABC - Curaçao

Iles ABC - Curaçao

Posté par : Francine
05 Février 2018 à 22h
Dernière mise à jour 06 Février 2018 à 15h
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Iles ABC - Curaçao

Le 24 janvier nous quittons Bonaire pour Curaçao. Une petite étape de 40 miles plein vent arrière, un bon vent de 25 nœuds et deux équipiers qui luttent un peu contre le mal de mer. Nous arrivons au mouillage de Spanish Water en début d’après-midi. C’est une jolie zone de mouillage organisée dans une mangrove, dans un site plutôt résidentiel. La journée, il règne une activité aquatique importante, catamarans de promenade, dériveurs, initiation au dériveur, optimiste ou à la planche à voile. Canots divers et variés passent à toute allure car la vitesse n’est pas limitée. Nous débarquons en annexe au port de pêche et partons en reconnaissance, pour trouver la ligne de bus qui nous amènera à Willemstad la capitale demain pour faire nos formalités. Une sortie qui se termine au pirate, le bar local pour les « happy hours ».

 

   

    

Le mouillage de Spanish Water, le port de pêche avec les résidences privées derrière

Le retour en annexe est mouvementé, la moteur qui nous ennuie depuis déjà quelque temps cale et ne veut plus nous trainer. Après un essai infructueux de pagayage (avec 20 nœuds de vent dans le nez) un gentil plaisancier nous ramène au bateau. Les hommes se mettent à la mécanique aussitôt car nous devons débarquer de bonne heure demain pour prendre le bus.

 Le lendemain nous débarquons de bonne heure avec un moteur encore un peu souffreteux, mais les gars ont amené tournevis et pince pour intervenir ! Nous passons la matinée à faire les formalités. La douane nous réserve un accueil sympathique, le douanier se marre bien que je sois le capitaine ! Ensuite nous traversons le pont flottant pour atteindre le bureau de l’immigration dans la zone portuaire où nous devons montrer nos passeports pour pouvoir passer. Nous frissonnons en attendant que la paperasserie soit finie, car le bureau est bien trop climatisé. Nous avons négligé de nous rendre au bureau de l’autorité portuaire pour nous enregistrer (en fait nous n’avions pas bien lu les indications du guide téléchargé, et personne ne nous a rien dit !), nous verrons bien ! En fait ce bureau portuaire    semble ne plus exister !?

   

Séance paperasserie pour la capitaine, pendant que le matelot se la coule douce !

Une reconnaissance au bureau du tourisme, un verre le long du canal, un déjeuner local dans la halle du marché. Le retour à bord un peu tendu, le moteur donnant encore des signes de faiblesse. Encore de la mécanique pour Philippe et Daniel !

Le 27 janvier, nous déménageons et changeons de zone de mouillage pour se rapprocher du point de débarquement. Ces jours-ci, il y a 15 à 25 nœuds, voire 30 par moments, les retours contre le vent sont très mouillés avec le clapot qui se lève dans le mouillage. Ceci avant que nous mettions au point la méthode du parapluie ! Au second débarquement nous tombons en panne d’essence, ambiance à bord un peu ronchon ! Nous achetons en ville un récipient chez un chinois (un vaporisateur, c’est tout ce que nous avons trouvé !), de l’huile deux temps, remplissons le récipient d’essence à la station-service, et rentrons en bus avec. Hum, hum ! Nous ne nous sommes pas fait jetés du bus, les fenêtres étaient grandes ouvertes et heureusement ça ne sentait pas trop l’essence ! Que d’aventure avec ces annexes !

   

Approvisionnement en essence et méthode du parapluie

La ville de Willemstad est très cosmopolite. L’architecture fait penser à une Amsterdam du sud, avec ses maisons de style, mi colonial, mi néerlandais, de couleurs gaies et pimpantes. La ville est séparée en deux par un canal « Sainte Anna Bay », où circulent les cargos et tanker qui rejoignent le port commercial et la raffinerie dans la baie intérieure de « Schottegat bay ». Un pont flottant, « Queen’s Emma Bridge » le  pont de la reine Emma, et un grand pont routier relient les deux quartiers.

   

Le « Queens’ Emma Bridge » attire les amoureux

Au nord Otrabanda, qui abrite le musée de l’esclavage dans un joli quartier qui a été réhabilité, en complexe hôtelier et visité par les touristes qui débarquent des paquebots de croisière. Plus loin dans une rue très vivante nous trouvons la population locale.

   

A Otrabanda, les quartiers modernes contrastent avec les rue de la population laborieuse

      

Contrastes en tous genres à Otrabanda

Au sud Punda, où se mélangent marchés, boutiques de luxe et plus modestes et toute une vie à la fois touristique et locale, c’est vraiment le quartier le plus animé. On y rencontre de nombreux touristes néerlandais, un peu américains du sud et du nord et la population locale qui descend des anciens esclaves, enrichie de colons sud-américains. Les commerces locaux, petits supermarchés, sont tenus par des chinois et des indiens ; l’artisanat par des blancs ou métis installés sur l’île, les commerces de luxe par des occidentaux. Y vit aussi une assez importante diaspora juive. Un marché est installé sous une grande halle, où on trouve aussi bien des fruits et légumes, des bouchers, que des stands de souvenirs aux couleurs criardes. Des échoppes vendent de la cuisine locale où nous prenons nos repas le midi. Des stands de fruits et légumes sont installés sur les quais où des marchands vénézuéliens vendent aussi des fruits et légumes sortis de leurs bateaux amarrés là et qu’ils importent directement de leur pays.

      

Le quartier de Punda avec ses façades de style néerlandais très colorées et exemples d’architecture locale pour les amateurs.

   

Les marchands vénézuéliens sur les quais

      

Les rues de Punda avec ses boutiques de toutes sortes des plus luxueuses aux plus populaires en passant par les artisans locaux.

Les stands de souvenirs aux couleurs criardes devant le marché

   

Notre cantine où nous mangeons les grillades locales sous les feux des crottes de pigeons

      

Comme aux Pays-Bas des ponts de toutes sortes

Nous avons loué une voiture deux jours pour explorer l’île.

Bonaire et Curaçao, se ressemblent par leur géologie, un plateau corallien, le nord de l’île vert et de relief plus élevé, témoigne de leur origine volcanique. La côte est très sauvage battue par les vagues levées par les alizées de la mer des Caraïbes. La côte ouest abrite les plages et les sites de plongée.

Vagues sur la côte est

Par contre si Bonaire a une activité principalement touristique, Curaçao possède aussi des industries essentiellement  tournées vers l’extraction et le raffinage du pétrole. La monnaie à Bonaire est le dollar américain, alors qu’ici on utilise aussi le « Nafle » (NAF – Florin de antilles néerlandaises). Une grande activité industrielle et commerciale règne sur l’île à laquelle s’ajoute une fourniture importante de services en tous genres pour les grands quartiers résidentiels habités par les occidentaux (principalement néerlandais). Au sud de Willemstad, aux alentours de Spanish Water sont construits de vastes complexes hôteliers, des quartiers résidentiels en pleine expansion, avec des villas luxueuses. Cela donne l’impression d’une économie à deux vitesses. Cette population de tourisme, de villégiature de résidences secondaires ont des magasins et centres commerciaux de luxe, et des supermarchés néerlandais qui leurs sont dédiés. La population locale, laborieuse qui travaille dans les services ou l’industrie locale, s’approvisionne quant à elle, dans les « mini-markets » tenus par les chinois, meilleurs marché ou les marchés de fruits et légumes. Ces derniers habitent dans de petites maisons modestes avec des toits en tôle ondulée, en général de jolie couleur. Ils ne fréquentent pas les plages de luxes, mais se baignent dans les rares plages non privées de l’île.  La vie de ces deux populations ne semble que peu se mêler, d’ailleurs les résidences de luxe sont toutes fortement sécurisées. Nous n’avons eu à aucun moment de sentiment d’insécurité à Curaçao, la population locale est très gentille et très serviable au rythme caraïbe… Avez-vous déjà vu chez nous une vieille dame se lever pour vous laisser sa place afin que nous soyons tous assis ensemble à l’arrêt de bus et aller s’installer ailleurs ?  No stress !

Nous avons visité une distillerie de liqueur de Curaçao. A l'origine les premiers colons espagnols (les conquistadors) avaient importé une orange verte qui s'est révélée, amère et immangeable sous ces contrées.  Lorsque les hollandais ont pris ces îles aux espaganols    au 16eme siècles, ils ont eu l'idée d'extraire l'essence de l'épaisse écorce de ces oranges et de la distiller. Ainsi est née la liqueur de Curaçao, un triple sec à l'orange. Savez vous que  en dehors de quelques parfums comme tamarin ou chocolat, les couleurs variées de cette liqueur sont simplement dues à des ajouts de colorants  ?

         

Visite de la distillerie de liqueur Curaçao et dégustation

La végétation et la faune ressemble à celle de Bonaire : cactus et arbres tortueux que l’on trouve dans la mangrove, avec les moustiques en prime ; pigeons, oiseaux colorés, perroquets, iguanes, lézards…

   

Des arbres tortueux et des animaux étonnants

    

L’ambiance caraïbe prédomine parfois !

Anecdote du loueur de voiture escroc.

Lorsque nous avons rendu notre voiture, nous avons été très surpris qu’on nous reproche qu’elle soit sale, et qu’on nous demande 30 $ de supplément pour  nettoyer le sable que nous avions mis dedans. Somme que nous n’avons pas accepté de payer ! On nous a même refusé de nous prêter un aspirateur pour le faire nous-même, l’affaire menaçait de se terminer par un statu quo des deux parties ! Il a fallu l’intervention de l’employé de l’office du tourisme pour démêler cette affaire. Il nous a dépêché un agent de service avec une balayette que nous avons rétribué, bien contents de le faire travailler lui plutôt que ces rats de loueurs de voiture.

L’histoire du caillou bleu.

Nous l’avons trouvé à l’arrêt de bus, joliment décoré sur lequel était inscrit ce message : «Please leave me somewhere else to be found. Thank you » et « j’espère que tu aimes Curaçao ». Nous avons hésité à l’emmener une première fois, puis l’avons retrouvé près du ponton des annexes. Aussi, trouvant l’idée rigolote, nous l’avons embarqué pour Aruba. Si ce caillou pouvait raconter ses aventures !

   

J’ai choisi de donner tous  les noms de lieux en anglais , mais aux îles ABC on parle, le néerlandais, le papamiento (un mélange de néerlandais, de créole, d’espagnol…) et heureusement l’anglais ! On rencontre très peu, même pratiquement pas de français, mais les habitants qui savent parler quelques mots de note langue s’empressent de vous les dire. Cela se limite souvent à « comment allez vous » ?

Qui a deviné la traduction ?

L'approvisionnement en eau est assurée dans le mouillage par le waterboat, mais ce dernier a des horaires et un fonctionnement très caraïbéen.    Nous avons vainement tenté de le joindre sur le canal 72 de la VHF sur les conseils  d'habitués du mouillage. Finalement nous avons dû    lever l'ancre et aller nous approvisionner en eau au yacht Club de Curaçao. Quelques pontons sont regroupés au centre du mouillage au bout d'une presquîle, où s'amarrent de   gros bateaux à moteur équipés pour la pêche de loisir et où  on peut s'approvisionner en eau et  carburant

Le 4 février, nous faisons notre dernier voyage en bus en ville pour faire les formalités de départ    : re-visite au bureau des douanes où l’ambiance est toujours à la rigolade ; marche le long des quais du port de commerce pour atteindre l’immigration très à l’écart du centre ville ; un dernier « Happy hours » au « Pirate ».

   

Voyages en bus pour quelques NAF

The happy hours !

 

Nous levons l’ancre le  5 févier pour le mouillage de Santa Cruz Bay au nord de l’île d’où nous partirons dans la nuit pour Aruba. La sortie de Spanish Water n’est pas particable de nuit et nous devons arriver de jour à Aruba éloignée de 70 miles pour faire les formalités d’entrée.

Le mouillage de Santa Cruz Bay devant une jolie plage et dans une eau turquoise

 

 

Emplacement

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